Les refuges de pierre
des mauvais. Peut-être parce qu’ils ne sont pas très nombreux.
La journée était belle, le soleil réchauffait même le vent. En
approchant d’un affluent de la Rivière, guère plus qu’un ruisseau, mais à l’eau
vive et étincelante, Ayla regarda vers l’amont et découvrit une petite chute.
Elle avait soif, et, comme elle voulait remplir l’outre, elle se dirigea vers l’eau
claire qui cascadait sur la paroi rocheuse.
La jeune femme descendit de cheval et tous trois burent dans le
bassin au bas de la chute, après quoi Ayla plongea l’outre dans le liquide
froid. Elle demeura un moment assise, rafraîchie, un peu indolente, ramassant
des cailloux pour les jeter dans l’eau. Elle explora des yeux l’endroit
inconnu, nota quelques détails. Elle prit une autre pierre, la fit rouler dans
sa paume, y jeta un coup d’œil distrait avant de la laisser tomber.
Il lui fallut un moment pour prendre conscience de la nature de
cette pierre. Elle se mit alors à la chercher, et lorsqu’elle l’eut retrouvée – celle-là
ou une autre semblable – elle la regarda plus attentivement. C’était
un nodule gris et or, avec les angles vifs et les côtés plats inhérents à sa
structure cristalline. Elle saisit le couteau de silex qu’elle portait dans une
gaine à sa ceinture et en frappa la pierre. Des étincelles jaillirent. Elle
frappa de nouveau.
— De la pierre à feu ! dit-elle, criant presque.
Elle n’en avait pas vu depuis qu’elle avait quitté sa vallée.
Elle examina avec soin les cailloux qui jonchaient la berge du ruisseau et
repéra un autre morceau de pyrite de fer, puis un troisième. Elle en ramassa
quelques-uns avec une excitation croissante.
Assise sur ses talons, elle considéra le petit tas de cailloux.
Il y a des pierres à feu ici ! jubila-t-elle. Nous n’aurons plus à faire
attention à celles que nous possédons, nous pourrons nous en procurer d’autres.
Impatiente de montrer sa trouvaille à Jondalar, elle prit les
pierres, siffla pour appeler Whinney, qui s’était éloignée vers un carré d’herbe
succulente, mais, au moment où elle s’apprêtait à la monter, elle aperçut son
compagnon qui marchait à grands pas vers elle, suivi de Loup.
— Jondalar ! Regarde ce que j’ai trouvé !
cria-t-elle en courant vers lui pour lui montrer les morceaux de pyrite. Des
pierres à feu ! Il y en a plein par ici, près de ce ruisseau !
Il s’élança vers elle avec un grand sourire dû autant à la joie
exubérante d’Ayla qu’à sa remarquable découverte.
— J’ignorais qu’il y en avait à proximité, mais il faut
dire que je ne prêtais pas beaucoup attention à ce type de pierres. Je
cherchais toujours des silex. Montre-moi où tu les as trouvées.
Elle le conduisit vers le petit bassin au pied de la cascade,
inspecta les pierres du lit du ruisseau et de ses berges.
— Regarde ! s’exclama-t-elle, triomphante. Encore une.
Jondalar s’agenouilla, ramassa la pierre.
— Tu as raison ! Cela change beaucoup de choses :
chacun pourrait avoir sa pierre à feu. S’il y en a à cet endroit, il y en a
peut-être aussi ailleurs, dans les environs. Personne ici ne connaît les
pierres à feu, je n’ai pas encore eu le temps d’en parler.
— Folara est au courant, Zelandoni aussi.
— Comment savent-elles ?
— Tu te rappelles le breuvage calmant que Zelandoni a
préparé pour Willamar quand tu lui as appris la mort de ton frère ? J’ai
effrayé Folara quand j’ai utilisé une pierre à feu pour rallumer le feu qui s’était
éteint. Je lui ai promis de lui montrer comment on procédait. Elle l’a dit à
Zelandoni.
— Alors, Zelandoni sait. D’une manière ou d’une autre, elle
finit toujours par savoir avant les autres. Nous reviendrons plus tard chercher
d’autres pierres. Pour le moment, il y a des gens qui veulent te parler.
— Me parler du Clan ?
— Joharran est venu ce matin pour nous emmener à une
réunion mais je l’ai convaincu de te laisser dormir. Je lui ai parlé de notre
rencontre avec Guban et Yorga. Tous les membres de la Caverne sont très
intéressés et la plupart ont du mal à croire que ce sont des êtres humains.
Zelandoni a analysé certaines Légendes Anciennes – c’est elle qui
connaît l’histoire des Zelandonii – pour tenter d’y déceler des
allusions à des Têtes Plates... des membres du Clan... qui auraient vécu ici
avant nous. Quand Ramara nous a appris que tu étais levée,
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