Les refuges de pierre
j’aime l’attraper,
mais je ne sais pas comment le prendre au piège. Quand j’étais jeune, j’ai
appris à le capturer à la main.
Ayla souligna ses propos en levant ses deux mains, que Brameval
tenait encore dans les siennes.
— Voilà quelque chose que j’aimerais voir, dit-il en la
lâchant. La femme chef s’avança.
— Je voudrais te présenter notre doniate, le Zelandoni de
Bord de Rivière. Il n’était pas présent non plus hier soir. La Onzième Caverne
est connue pour fabriquer les radeaux utilisés afin de remonter et descendre la
Rivière. C’est beaucoup plus facile de transporter de lourdes charges sur un
radeau qu’à dos d’homme. Si cela t’intéresse, viens nous voir tu seras la
bienvenue.
— J’aimerais beaucoup voir comment vous fabriquez vos
radeaux, répondit Ayla en tâchant de se rappeler si cette femme lui avait été
présentée et quel était son nom. Les Mamutoï confectionnent une sorte de grand
bol flottant avec des peaux épaisses tendues sur un cadre en bois ; ils s’en
servent pour transporter les gens avec leurs affaires de l’autre côté d’une
rivière. En venant ici, Jondalar et moi en avons fabriqué un afin de traverser
une rivière large, mais la rivière était agitée et notre petite embarcation
était trop légère et difficile à contrôler. Quand nous l’avons attaché aux
perches à tirer de Whinney, ça s’est mieux passé.
— Qu’est-ce qu’une perche à tirer de winnie ? demanda
la femme de la Onzième Caverne.
— Whinney est le nom d’un des chevaux, Kareja, dit
Jondalar. La perche à tirer est une invention d’Ayla. Elle peut t’expliquer ce
que c’est.
Ayla la décrivit et ajouta :
— Grâce à elle, Whinney m’aidait à rapporter les animaux
que je chassais jusqu’à mon abri.
— Quand nous sommes parvenus de l’autre côté de la rivière,
dit Jondalar, nous avons décidé d’attacher le bateau aux perches à la place de
la natte, car cela nous permettrait d’y mettre plus de choses. Ainsi, quand
nous traversions une rivière, nos affaires n’étaient pas mouillées : le
bateau flottait et, attaché aux perches, il était plus facile à manœuvrer.
— Les radeaux peuvent être aussi un peu difficiles à
diriger, dit la femme chef. C’est le cas pour tout ce qui flotte.
— Non, pas toujours. Pendant notre Voyage, nous avons passé
quelque temps chez les Sharamudoï. Ils creusent des pirogues dans des troncs d’arbre,
ils effilent l’avant et l’arrière, et ils se servent de rames pour les diriger
où ils veulent. Cela exige de l’expérience, mais les Ramudoï, la moitié Rivière
des Sharamudoï, maîtrisent bien cette pratique.
— Qu’est-ce que c’est qu’une rame ?
— C’est une sorte de cuillère aplatie qu’ils utilisent pour
faire avancer le bateau sur l’eau. J’ai aidé à fabriquer l’un de leurs bateaux
et j’ai appris à me servir des rames.
— Penses-tu que c’est plus efficace que les longues perches
que nous utilisons pour pousser les radeaux ?
— Cette conversation sur les bateaux est très intéressante,
Kareja...
L’auteur de l’interruption était plus petit que la femme chef,
et frêle de stature.
— Mais je n’ai pas encore été présenté, poursuivit-il. Je
crois qu’il vaut mieux que je m’en charge moi-même.
Kareja rougit mais s’abstint de tout commentaire. En entendant
son nom, Ayla se souvint qu’elle lui avait été présentée.
— Je suis Zelandoni de la Onzième Caverne des Zelandonii,
connue aussi sous le nom de Bord de Rivière. Au nom de Doni, la Grande Terre
Mère, je te souhaite la bienvenue, Ayla des Mamutoï, Fille du Foyer du
Mammouth, Choisie par l’Ours et le Lion des Cavernes, dit l’homme en tendant
les mains.
— Je salue en toi, Zelandoni de la Onzième Caverne, un de
Ceux Qui Servent la Mère de toute chose, répondit Ayla en lui prenant les
mains.
Il avait une poignée de main vigoureuse qui contredisait sa
constitution fragile, et Ayla sentit non seulement sa puissance nerveuse mais
aussi une grande force intérieure. Elle décela aussi dans sa façon de se
mouvoir quelque chose qui évoquait certains Mamutoï qu’elle avait rencontrés à
la Réunion d’Été.
Le vieux Mamut qui l’avait adoptée lui avait parlé de ceux qui
portaient l’essence de l’homme et de la femme en un seul corps. Ils passaient
pour posséder le pouvoir des deux sexes, et on les craignait parfois, mais
quand ils
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