Les reliques sacrées d'Hitler
inventaire. Il fallait juste faire croire à Fries et à Schmeissner quâon avait obtenu de nouvelles informations et que Thompson voulait refermer officiellement le dossier. Horn expliqua quâil voulait seulement que les principaux officiels précédemment concernés par le bunker et son fonctionnement vérifient quels objets étaient encore dans la chambre forte. En plus, on demandait à chacun de signer un serment de loyauté envers le gouvernement dâoccupation. Fries et Schmeissner furent les derniers à apposer leurs signatures sur le document, protestant que ce nâétait pas nécessaire, car ils avaient déjà fait ce genre de serment au précédent gouverneur militaire.
« Je suis sûr que ce nâest quâune formalité de plus, leur dit Horn. Pas de quoi sâinquiéter. »
Câétait évidemment davantage quâune simple formalité. Et le doute ne fut plus permis quand Schmeissner et Fries eurent enfin signé le document et furent conduits à lâextérieur. Horn prit possession des clés de la chambre forte et ordonna que les deux hommes soient arrêtés.
Une nouvelle fois, le lieutenant fit semblant dâignorer les intentions de Thompson. Il ne connaissait pas les chefs dâaccusation. Les ordres venaient de Francfort. Le capitaine leur donnerait certainement des explications. Peut-être sâagissait-il seulement dâune erreur.
Thompson nâétait hélas pas là pour les rassurer et leur confirmer quâil sâagissait bien dâune erreur. àprésent, les deux conseillers municipaux nâen menaient pas large. Le capitaine ne se montra pas dans le bunker ce matin-là , ni à la prison du palais de justice où Schmeissner et Fries furent conduits.
Une journée entière se passa avant que Horn ne réapparaisse, cette fois pour accompagner Fries à Francfort.
Horn avait décidé de se concentrer dâabord sur Fries et de laisser Schmeissner à Nuremberg, après avoir remarqué que Fries était le moins équilibré, le plus sensible et sans doute le plus vulnérable des deux. Lors de leur précédente séance dâinterrogatoire et pendant leur dernière incursion au bunker, câétait Schmeissner qui avait fait la plus grande partie de la conversation. Fries sâétait contenté de hocher la tête en signe dâacquiescement ou de regarder son collègue pour savoir comment se comporter. Si Fries se retrouvait seul, sans personne pour le conseiller, et avec la perspective dâune condamnation à perpétuité ou, pire, pour crimes de guerre, il serait certainement plus enclin à tout déballer.
« Pourquoi faut-il que jâaille à Francfort ? » protesta le conseiller municipal tandis que Horn le faisait sortir de la cellule.
Horn resta évasif, se contentant de compatir comme un Allemand lâaurait fait envers un autre. Il avait lâordre dâemmener le conseiller municipal à Camp King. Câétait tout ce quâil savait. Fries comprenait certainement que lui, un simple lieutenant, se contente de suivre les instructions de son supérieur.
« Il sâagit probablement encore de documents à remplir », dit Horn, essayant de ne pas paraître trop convaincant. Des documents devaient être signés. Au niveau du commandement. Il faisait seulement ce quâon lui avait dit de faire.
Le conseiller municipal perdit son stoïcisme quand on lui passa les menottes et quâil fut conduit à une jeep qui attendait. Il sâeffondra sur la banquette arrière à côté de Horn, prêt à subir les quatre heures de trajet.
Pendant quâils quittaient Nuremberg et rejoignaient la colonne de véhicules militaires sur lâautoroute, Fries nâarrêtait pas de poser des questions à Horn. Combien de temps durerait sa détention ? Pourquoi les autorités ne lâavaient-elles pas autorisé à appeler sa femme et ses trois enfants ? Et, comme Horn sây attendait évidemment, pourquoi Schmeissner nâétait-il pas conduit à Francfort ? Horn évita soigneusement la moindre discussion au sujet de Schmeissner et de lâaffaire. Il sâen tint à une conversation polie à propos des récoltes
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