Les reliques sacrées d'Hitler
sâappelait le « Rapport Horn ».
Après avoir parcouru les ordres de mission de Horn, Thompson répéta ce quâil avait apparemment dit au commandant Hammond, à savoir quâil était inutile dâenvoyer quelquâun à Nuremberg pour enquêter sur la disparition des Åuvres dâart du bunker nazi. Si toute la collection des trésors du Saint Empire sâétait vraiment trouvée dans la chambre forte â ce dont Thompson nâétait pas absolument convaincu â, les objets manquants avaient été retirés par les nazis avant que lâarmée américaine ait envahi la ville. Horn ferait mieux de les chercher à Munich ou Berlin.
Horn reconnut avoir entendu la même rumeur, sauf quâon lui avait dit que les trésors avaient été immergés dans le lac Zell, en Autriche. Il pourrait très bien se retrouver en train de draguer le lac ou, inversement, dâétudier les documents dâHimmler à Dürrnberg, mais cela ne lâempêcherait pas de mener une enquête minutieuse à Nuremberg. Horn avait lâintention de parler avec les soldats qui étaient entrés les premiers dans le bunker, ainsi quâà tous ceux, Allemands et soldats américains, qui avaient pénétré à lâintérieur.
Thompson nâémit pas le moindre encouragement. Pour lui, Horn perdait son temps. Le capitaine Peterson et les autres soldats qui étaient entrés les premiers dans le complexe de lâallée du Forgeron avaient été transférés depuis longtemps hors de la ville. Selon les dernières nouvelles, la compagnie E était à Dachau, en attendant de partir pour lâAutriche. Les Allemands qui avaient construit le bunker et lâavaient ensuite fait fonctionner étaient soit morts, soit dans des camps de travail. Si les nazis avaient tenu à jour des listes du personnel du bunker, Thompson nâen avait jamais vu.
« Peu importe, répliqua Horn. Jâaurai besoin de connaître toutes les personnes qui ont pénétré à lâintérieur du complexe depuis lâarrivée des forces dâoccupation. Le commandant Hammond mâa dit que vous mâaideriez à démarrer lâenquête. Dans combien de temps pourrai-je entrer dans le bunker ? »
Thompson resta évasif, disant simplement quâil essaierait dâorganiser une visite pour la semaine suivante. Câétait un samedi, et il restait à Horn vingt jours pour retrouver les Åuvres dâart ou soumettre un rapport en cas dâéchec ; ce délai risquait de lui faire perdre quatre jours.
Malgré les protestations insistantes mais respectueuses de Horn demandant à être admis dans le bunker sans attendre, le capitaine resta de marbre. Il adressa à Horn un bref signe de tête, lui signifiant clairement quâil devait partir comme il était venu. Lâayant renvoyé, Thompson se retourna vers ses compagnons de beuverie.
Horn ne sâattendait pas à être accueilli à bras ouverts à Nuremberg. Officier de la MFAA, il avait lâautorité pour enquêter aussi bien sur le personnel civil que militaire, quel que soit le grade de ces derniers. Il ne pouvait pas obliger un capitaine à coopérer, mais il pouvait lui pourrir la vie. La question que Horn se posait et quâil indiqua dans ses conversations ultérieures avec dâautres officiers de la MFAA était de savoir si le capitaine voulait se débarrasser de lui parce quâil avait quelque chose à cacher, ou tout simplement, comme lâavait dit Thompson lui-même, parce que lâenquête du lieutenant était une cause perdue.
Horn nâétait pas homme à se laisser aller à des conclusions prématurées. Pourtant, il ne pouvait pas sâempêcher de penser quâil y avait quelque chose de suspect dans lâattitude du capitaine, ce qui, dâaprès lâexpérience de Horn, nâavait rien dâétonnant de la part dâun officier dâoccupation. En dehors du travail de liaison avec la MFAA qui avait été assigné à Thompson, le capitaine faisait partie dâune élite dirigeante connue pour son incompétence. àde rares exceptions près, ces soldats nâétaient pas passés par un camp dâentraînement,
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