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Les Roses De La Vie

Les Roses De La Vie

Titel: Les Roses De La Vie Kostenlos Bücher Online Lesen
Autoren: Robert Merle
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troupes,
ils parvinrent jusque sous les murs de Vienne où ils furent néanmoins dispersés
par quelques régiments.
    Cette brillante équipée fut sans lendemain. Certes,
l’empereur Ferdinand II n’avait ni armée, ni ressource pour en lever une,
mais il était soutenu par une ardente foi catholique, par le pape qui lui donna
bénédiction et pécunes, par les Habsbourg d’Espagne et par la Sainte Ligue
catholique dont la Bavière était le chef. Il y eut un partage des rôles. Le
général Spinola, un Génois au service de l’Espagne, commandait en chef aux Pays-Bas :
c’est lui qui fut chargé de conquérir le Palatinat, le duc de Bavière, chef de
la Sainte Ligue confia au général Tilly le soin d’envahir la Bohême.
    Déjà d’un bout à l’autre de l’Allemagne les armes
s’entrechoquaient, la Sainte Ligue catholique prenant parti pour Ferdinand et
la Ligue évangélique des États protestants défendant l’Électeur palatin, mais
le défendant du bout des lèvres, car elle nourrissait surtout le souci de sa
propre protection.
    Afin d’éviter de se jeter tout de gob à la gorge l’un de l’autre,
les princes des deux ligues, non sans se faire suivre par de puissantes
troupes, se réunirent à Ulm, le Grand Électeur de Brandebourg parlant pour les
protestants et le duc de Bavière pour les catholiques.
    La Bavière proposa que les deux ligues s’abstinssent de tout
acte d’hostilité l’une envers l’autre, tout en restant libres d’agir en Bohême.
Le Brandebourg accepta cette clause, pour scandaleuse qu’elle fût puisqu’elle
sacrifiait la Bohême à la paix entre les deux ligues, mais demanda que la Bavière,
à tout le moins, dissuadât les Espagnols des Pays-Bas d’envahir le Palatinat.
La Bavière refusa tout à plat de faire cette démarche et les pourparlers
allaient être rompus quand parvinrent à la parfin à Ulm les ambassadeurs du roi
de France.
    Et le quoi, le qu’est-ce et le comment de cette très
étonnante ambassade, c’est ce que je vais meshui conter. Dès le début,
l’empereur d’une part, les protestants de l’autre, avaient fait appel à la
France. Par malheur, le premier mouvement de Louis fut un sentiment de
solidarité envers un souverain qui avait, lui aussi, à lutter contre
l’insolence et la désobéissance de ses sujets protestants. Influencé par son
confesseur, le père Arnoux qui, le jour de Noël 1619, lui fit dans un prêche un
devoir de conscience de soutenir l’empereur contre les hérétiques, Louis promit
à Ferdinand de rassembler une armée et de se porter à son aide.
    Mais la Dieu merci, l’effet du prêche du père Arnoux ne
tarda pas à se dissiper et Louis, revenant à sa coutumière circonspection,
prêta une oreille attentive à ce qui se dit dans son Conseil à ce sujet.
    Debout derrière Puisieux que j’étais censé assister de mes
lumières ès langues et coutumes des royaumes étrangers, mais qui y recourait à
mon gré bien peu souvent, j’assistais à cette séance qui, alors et depuis,
donna ample matière à ma réflexion. Si l’on s’en ramentoit, Puisieux était,
depuis la mort de Villeroy, notre secrétaire d’État aux Affaires étrangères. Je
ne l’aimais point trop, comme j’ai dit déjà et je trouvais fort décevante son
intervention sur les affaires d’Allemagne. À résumer en un mot ce qu’il en dit
en cent, car il était fort verbeux, il opina que le meilleur parti était de se
désintéresser de ce qui se passait chez nos voisins d’outre-Rhin et de ne pas y
mettre le doigt. Je confesse que je fus de ceux qui s’apensèrent, en écoutant
Puisieux, que rien en fait ne l’intéressait qui ne faisait tomber pécunes en sa
bourse…
    En revanche, j’écoutai, toutes ouïes décloses, le président
Jeannin, encore qu’il me parût étrange que le surintendant des Finances [37] s’intéressât davantage aux Affaires
étrangères que le ministre qui en avait la charge. Jeannin avait écrit un
rapport sur les événements d’Allemagne destiné au roi et il voulut bien le
résumer de vive voix pour le bénéfice du Conseil des affaires.
    Il opina que si le trône de France avait eu raison de
combattre les Habsbourg quand ils étaient forts, il fallait maintenant les
secourir, pour la raison qu’ils étaient affaiblis et réduits à la défensive par
un grand nombre d’ennemis fort puissants. Si ceux-ci gagnaient, ils
chasseraient d’Allemagne toute autre religion que la leur : exemple

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