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L'Etoffe du Juste

L'Etoffe du Juste

Titel: L'Etoffe du Juste Kostenlos Bücher Online Lesen
Autoren: Hervé Gagnon
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d’autres moyens de vous tourmenter. Ce qui compte, c’est que vous avez encore la chance de mériter celui de votre père, qui vous tient à cœur, quoi que vous en disiez. Sinon, vous ne seriez pas dans cet état. Donnez-lui satisfaction en menant à bien la mission qu’il vous a confiée et vous en gagnerez un peu.
    Je fis une pause avant de formuler l’offre qui m’assurerait d’être associé à sa tâche. S’il l’acceptait, les choses me seraient plus faciles.
    —    S’il peut vous être utile, mon bras est à votre disposition, sire.
    Il tourna la tête vers moi et sourit.
    —    Je l’apprécierais, Gontier. J’ai peine à imaginer mon retour, seul en compagnie de Pierrepont et de ses hommes.
    Je me fis violence pour ne pas montrer mon soulagement. Je venais de m’insinuer dans sa mission. Avec un peu de chance, le Lucifer lui-même prendrait livraison de la seconde part de la Vérité dont Montfort entendait le priver.
    —    Bien ! dis-je. Alors voyons ce que nous savons de cette mission. Quelles sont vos instructions exactes une fois arrivé à Gisors ?
    —    D’attendre qu’on me contacte pour me remettre la chose que je dois rapporter.
    —    Quelqu’un est donc au courant de votre arrivée prochaine. Avez-vous une idée de qui il s’agit ?
    —    Non. Aucune.
    —    Et la chose dont vous devez prendre charge ? Savez-vous ce que c’est ?
    Il hésita un instant et je retins mon souffle.
    —    Un document, répondit-il enfin. Mon père m’a bien prévenu de ne pas le lire et de ne le montrer à personne. Je dois simplement le ramener dans le Sud, sous la garde du sieur de Pierrepont, et le lui remettre en main propre dès mon arrivée.
    Je comprenais sans mal pourquoi Simon de Montfort ne souhaitait pas que le document soit lu. Si le pape voulait s’emparer de la Vérité, c’était pour la détruire. Elle ne devait pas être ébruitée.
    —    J’ai été averti sans la moindre équivoque que du succès de mon entreprise dépendait le fait que mes génitoires restent attachées à ma personne ou non, ajouta-t-il en forçant un sourire.
    —    Hmmm. L’amour filial s’exprime parfois de bien étrange façon, ironisai-je. Cela dit, et quoi que vous en pensiez, votre père a confiance en vous. Il aurait pu assigner à cette tâche n’importe lequel de ses officiers, mais il vous a choisi. Son sang coule dans vos veines et, de toute évidence, ce document a une si grande importance à ses yeux qu’il ne pouvait imaginer faire appel à quelqu’un d’autre.
    —    Mon frère n’était sans doute pas disponible, rétorqua-t-il avec amertume.
    Je désignai de la tête Alain de Pierrepont, qui chevauchait en tête du convoi, un plus loin.
    —    Et lui ? Quel est son rôle dans tout cela ?
    —    Il assure ma protection. Et contre sa volonté, comme tu l’as compris. Mon père a profité du fait qu’il devait se rendre à Gisors pour voir à des affaires personnelles et m’a confié à lui sans lui donner voix au chapitre. C’est sous son escorte que je retournerai dans le Sud.
    —    Et quand cela sera-t-il ?
    —    Lorsque les troupes seront regroupées pour la prochaine quarantaine.
    —    Il sait quelque chose de votre mission ?
    —    Non, il tient ses ordres de mon père. Pierrepont n’est pas homme à questionner. Il obéit, même quand cela lui déplaît.
    —    Alors, à vous de réussir, sire.
    —    En effet, et c’est ce qui me fait peur.
    Il soupira, piteux.
    —    Et toi, Gontier ? Tu resteras dans le Nord ? s’enquit-il.
    Je fis mine de considérer la requête qu’il venait de formuler indirectement.
    —    Je ne sais pas. Rien ne m’y retient. Je n’ai ni famille ni terres. Peut-être retournerai-je guerroyer.
    —    Malgré ta main ?
    Je considérai ma senestre et tentai de fermer le poing. Elle bougeait un peu mieux.
    —    Elle n’est pas tout à fait inutile. Et puis, il m’en reste une autre et je sais m’en servir.
    —    Alors, raccompagne-moi dans le Sud. Je me sentirais plus tranquille si tu étais à mes côtés.
    —    Pourquoi pas ? répondis-je en haussant les épaules. La croisade n’a pas été très lucrative pour moi. Une seconde quarantaine ne ferait pas de tort à mes goussets.
    —    J’en suis heureux. Dès que nous serons à Carcassonne, je verrai à ce que tu sois bien payé.
    —    La reconnaissance de sire votre père me

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