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Lettres - Tome I

Lettres - Tome I

Titel: Lettres - Tome I Kostenlos Bücher Online Lesen
Autoren: Pline le Jeune
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notables) ; enfin écrivez tout ce qu’il vous plaira, pourvu que votre lettre soit aussi longue que la mienne. Je compterai non seulement les pages, mais les lignes et même les syllabes. Adieu.
     
    XII. – C. PLINE SALUE SON CHER MATURUS ARRIANUS.
    Le désintéressement.
     
    Vous aimez Egnatius Marcellinus et même vous me le vantez souvent ; vous l’aimerez et le vanterez encore davantage, quand vous saurez ce qu’il vient de faire. Comme il était allé exercer la charge de questeur dans une province, le secrétaire, que le sort lui avait donné, mourut avant que ses appointements fussent échus ; Marcellinus comprit et décida qu’il ne devait pas garder la somme qu’il avait reçue pour son secrétaire. Aussi à son retour, consulta-t-il César, puis, sur le conseil de César, le sénat, leur demandant ce qu’il fallait faire de ces gages. Question peu importante, mais question tout de même. Les héritiers du secrétaire les réclamaient pour eux, les préfets du trésor pour l’état. L’affaire fut plaidée, l’avocat des héritiers d’abord, celui de l’état ensuite parlèrent, tous deux en fort bons termes. Cecilius Strabon fut d’avis de verser au fisc, Bebius Macer de donner aux héritiers ; Strabon l’emporta.
    Vous pouvez féliciter Marcellinus, comme je l’ai fait sur-le-champ. Bien qu’il lui suffise amplement d’avoir été approuvé par le prince et par le sénat, votre témoignage lui sera agréable. Car tous ceux que guide l’amour de la gloire et de la renommée, sont très sensibles à l’approbation et aux louanges même quand elles viennent des inférieurs. Mais le respect que Marcellinus a pour vous, lui inspire la plus grande considération pour votre jugement. De plus, quand il saura que sa conduite a pénétré jusque dans votre pays, il ne manquera pas d’être enchanté de tout le chemin que sa réputation aura fait en si peu de temps et même à l’étranger. Car je ne sais pourquoi les hommes sont plus touchés de l’étendue que de la grandeur de la gloire. Adieu.
     
    XIII. – C. PLINE SALUE SON CHER CORNELIUS TACITE.
    L’école municipale.
     
    Votre arrivée à Rome en bonne santé me remplit de joie ; et si votre venue a jamais été désirée par moi, c’est bien aujourd’hui. Moi, je ne resterai que fort peu de jours encore dans cette villa de Tusculum {81} pour y achever un opuscule, qui est sur le chantier. Je crains en effet, si je relâche, tout près de la fin, mon élan, si je l’interromps, d’avoir de la peine à le reprendre. En attendant, afin que mon impatience n’y perde rien, je vous adresse par ce message précurseur, si j’ose dire, la demande que je compte vous faire de vive voix. Mais auparavant voici les motifs de ma prière.
    Dernièrement pendant un séjour dans mon pays natal, je reçus la visite du fils d’un de mes compatriotes, enfant encore vêtu de la robe prétexte {82} . « Vous faites vos études ? » lui dis-je. – « Oui » – « Où ? » – « À Milan. » – « Pourquoi pas ici ? » Alors le père (car il était présent et avait lui-même amené son fils) : « Parce que nous n’avons pas de maîtres ici. » – « Pourquoi cela ? Car il était du plus haut intérêt pour vous, qui êtes pères de famille (et fort à propos plusieurs pères m’écoutaient), que vos enfants fissent leurs études ici de préférence. Où trouveraient-ils un séjour plus agréable que dans leur patrie, une éducation plus irréprochable que sous les yeux de leurs parents, avec moins de frais qu’à la maison ? Qu’en coûterait-il donc de réunir les fonds pour engager des maîtres ? Et ce que vous dépensez maintenant pour le logement de vos enfants, pour les voyages, pour tous vos achats hors de chez vous (car hors de chez soi tout s’achète) s’ajouterait aux traitements. Eh bien ! moi, qui n’ai pas encore d’enfants je suis prêt à donner pour votre cité, comme pour une fille ou pour une mère, le tiers de la somme que vous voudrez bien rassembler. Je vous promettrais même le tout, si je ne craignais que cette libéralité ne fût quelque jour gâtée par le favoritisme, comme je le vois arriver en bien des lieux, où les maîtres sont engagés par la municipalité. Il n’y a qu’un remède à ce mal, c’est de réserver aux parents seuls le choix des maîtres, et de leur inspirer en outre le scrupule d’un choix judicieux en les obligeant à apporter leur contribution. Car tels

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