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Lettres - Tome II

Lettres - Tome II

Titel: Lettres - Tome II Kostenlos Bücher Online Lesen
Autoren: Pline le Jeune
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multiples affaires de mes amis m’ôtent toute possibilité de retraite, d’étude. Car aucune étude n’a assez de prix, pour faire déserter les devoirs de l’amitié, que les études elles-mêmes enseignent à observer religieusement. Adieu.
     
    X. – C. PLINE SALUE SON GRAND-PÈRE PAR ALLIANCE FABATUS.
    Consolation.
     
    Plus vous désirez que nous vous donnions des arrière-petits-fils, plus vous aurez de chagrin d’apprendre que votre petite-fille a fait une fausse couche. Elle ne se doutait pas de sa grossesse, car c’était la première ; aussi a-t-elle négligé certaines précautions que doit prendre une femme enceinte, et s’est-elle permis ce qui lui est défendu ; la façon dont elle a expié sa faute lui servira de leçon, car elle a couru le plus grand danger. Ainsi donc, s’il est impossible que vous ne vous affligiez pas de voir votre vieillesse privée d’une postérité qui semblait assurée, vous devez cependant remercier les dieux de ce que, en vous refusant pour le présent des arrière-petits-fils, ils vous ont conservé votre petite-fille, et pourront vous en donner plus tard. C’est un espoir que nous garantit cette maternité elle-même quelque malheureuse qu’en ait été l’issue. J’use en ce moment des consolations que je me donne à moi-même pour vous encourager, vous raisonner, vous fortifier. Car vous ne désirez pas plus ardemment des arrière-petits-fils, que je ne souhaite des enfants, auxquels je me flatte de laisser, soit de mon côté, soit du vôtre, un chemin facile vers les honneurs, un nom assez connu, et une noblesse qui ne sera pas celle de parvenus. Puissent-ils naître seulement, et changer notre douleur actuelle en joie ! Adieu.
     
    XI. – C. PLINE SALUE SA CHÈRE HISPULLA.
    La convalescence.
     
    En pensant à votre affection pour votre nièce, plus tendre même que celle d’une mère pour sa fille, je sens qu’il faut vous donner d’abord les nouvelles que je devrais vous donner après, afin qu’une joie anticipée ne laisse plus de place à l’inquiétude. J’ai peur cependant que même après vous être félicitée vous ne retombiez dans la crainte, et que tout en vous réjouissant de savoir votre nièce hors de danger, vous ne frémissiez d’apprendre qu’elle a été en péril. Enfin sa gaieté renaît, enfin, rendue à elle-même et à moi, elle commence à reprendre ses forces et à remonter dans sa convalescence la pente dangereuse qu’elle avait descendue. Car elle a couru un très grand danger – que cette parole ne nous soit pas funeste ! – et elle l’a couru non par sa faute, mais un peu par celle de son âge. De là sa fausse couche et la triste expérience d’une grossesse qu’elle ignorait. Ainsi, quoiqu’il ne vous soit pas donné d’adoucir le regret que vous cause la perte d’un frère, par la naissance de son petit-fils ou de sa petite-fille, souvenez-vous que ce bonheur est différé plutôt que perdu, puisque nous conservons celle de qui nous pouvons l’attendre. Excusez aussi auprès de votre père ce malheur, que les femmes sont toujours plus disposées à pardonner. Adieu.
     
    XII. – C. PLINE SALUE SON CHER MINICIANUS.
    La reconnaissance.
     
    Je me donne vacances pour aujourd’hui seulement ; Titinius Capito {50} doit faire une lecture publique et c’est pour moi un devoir autant qu’un plaisir de l’entendre. C’est un homme éminent et qu’on doit regarder comme un des principaux ornements de notre siècle. Il cultive les lettres, il aime ceux qui s’y adonnent, il les aide, il les pousse ; pour beaucoup de ceux qui écrivent, il est un port, un asile, des bras ouverts, pour tous un exemple, enfin pour les lettres elles-mêmes, tombées en décadence, un restaurateur et un réformateur. Il offre sa maison à ceux qui donnent des lectures, il fréquente les salles de lecture, même hors de chez lui, avec une admirable complaisance ; quant aux miennes, sûrement il n’y a jamais manqué, s’il se trouvait à la ville. Il serait donc d’autant plus honteux pour moi de ne pas lui rendre la pareille, quand j’ai des motifs si pressants de le faire. N’est-ce pas que, si j’étais pressé par un procès, je me croirais obligé envers celui qui m’accompagnerait à l’audience ? Et maintenant que ma seule affaire, mon unique souci est celui des lettres, je serais moins obligé envers celui qui m’assiste avec tant d’empressement, dans le cas où l’on peut, je ne dirai pas

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