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L'hérétique

L'hérétique

Titel: L'hérétique Kostenlos Bücher Online Lesen
Autoren: Bernard Cornwell
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renfermait rien
d’autre qu’une longueur de lin brodé.
    — Ils ont caché leur trésor quelque part, fulmina
Bessières.
    — Ou alors ils sont vraiment pauvres, suggéra un autre
homme.
    — Ce sont de damnés moines ! Évidemment qu’ils
sont riches !
    Le balafré suspendit le sac de cuir à sa ceinture, après y
avoir glissé le chandelier.
    — Allez me trouver leur maudit abbé, ordonna-t-il à
deux de ses hommes, et nous extirperons la vérité de ce bâtard !
    — Tu ne feras rien de la sorte ! tempêta une voix
glaçante.
    Tous se tournèrent vers Guy Vexille, qui venait de descendre
dans l’ossuaire. Il tenait une lanterne et sa lumière projetait des reflets
sombres sur son armure noire. Parvenu au centre de la crypte, il leva la lampe
au-dessus de sa tête, regarda les os effondrés.
    — N’avez-vous aucun respect pour les morts ?
    — Allez me trouver cet abbé, répéta Charles Bessières à
ces hommes en ignorant la question de Vexille. Ramenez-le ici !
    — J’ai déjà envoyé chercher l’abbé, indiqua
l’Harlequin, et ce n’est pas à toi de l’interroger.
    — Vous n’avez pas de commandement à me donner !
s’empourpra Bessières.
    — Mais je commande mon épée, répondit l’autre
calmement, alors si tu veux croiser le fer avec moi, grand bien te fasse. Je
t’ouvrirai le ventre et je répandrai tes viscères infects, qui iront nourrir
les vers. Tu n’es que le valet de ton frère, rien d’autre, alors si tu veux
faire quelque chose d’utile, file dans le lazaret et fouille-le, pour trouver
l’Anglais. Mais ne le tue pas ! Amène-le-moi. Et remets cette argenterie
là où tu l’as trouvée.
    Il désignait le col du chandelier qui dépassait du sac de
cuir à la taille du balafré.
    Guy Vexille était seul face à sept hommes, mais il faisait
montre d’une telle assurance que personne n’osa s’opposer à lui. Même Charles
Bessières, qui pourtant ne craignait pas grand monde, et qui reposa docilement
l’argenterie.
    — Je ne quitterai pas cette vallée les mains vides,
gronda-t-il comme un défi au moment de sortir.
    — Je crois, Bessières, lui répondit Vexille, que nous
allons quitter cette vallée en possession du plus grand trésor de la
chrétienté. Maintenant, va faire ce que je t’ai dit.
    L’Harlequin grimaça quand les hommes sortirent. Il posa la
lanterne sur le sol et commença à remettre tant bien que mal des os sur leurs
piles. Il s’interrompit en entendant des pas dans l’escalier. En se tournant,
il vit la grande silhouette blanche de Planchard descendre dans l’ossuaire.
    — Je vous demande pardon pour ça, s’excusa Vexille en
montrant les ossements éparpillés. On leur avait ordonné de ne pas toucher à
l’abbaye.
    Planchard ne fit aucun commentaire concernant la
profanation. Il se limita à un signe de croix, puis se baissa pour récupérer le
sac contenant l’argenterie.
    — Voilà tout notre trésor. Nous n’avons jamais été une
maison riche. Mais vous pouvez dérober ces pauvres choses.
    — Je ne suis pas venu ici pour piller.
    — Alors, pourquoi êtes-vous là ?
    Vexille ignora la question.
    — Mon nom est Guy Vexille, comte d’Astarac.
    — C’est ce que vos hommes m’ont dit quand ils m’ont
ordonné d’aller vous trouver.
    Il avait prononcé ces derniers mots calmement, comme s’il
avait voulu suggérer que ce comportement indigne ne l’offensait pas.
    — Mais je pense que je vous aurais reconnu, de toute
façon, ajouta le moine.
    — Vraiment ?
    Vexille parut surpris.
    — Votre cousin est passé ici. Un jeune Anglais.
    L’abbé s’éloigna pour remettre l’argenterie dans le coffre.
Il récupéra par terre la ceinture de lin, qu’il embrassa respectueusement.
    — Vous vous ressemblez étonnamment, tous les deux,
remarqua-t-il en revenant dans la crypte principale.
    — Sauf qu’il est né bâtard, répondit l’Harlequin avec
colère, et hérétique.
    — Et vous-même n’êtes ni l’un ni l’autre ?
s’enquit Planchard placidement.
    — Je sers le cardinal-archevêque Bessières, indiqua
Vexille, et Son Éminence m’a précisément envoyé pour trouver mon cousin.
Savez-vous où il se trouve ?
    — Non.
    Le moine s’assit sur le banc de pierre et prit un petit
chapelet dans une poche de sa robe blanche.
    — Mais il est bien venu ici ?
    — Assurément. Il était même encore ici, la nuit
dernière.
    Le religieux haussa les épaules.
    — Je lui ai

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