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L'Iliade et l'Odyssée

L'Iliade et l'Odyssée

Titel: L'Iliade et l'Odyssée Kostenlos Bücher Online Lesen
Autoren: Homère
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dérive.
    Ils continuèrent donc, droit vers Charybde.
Évitant le moment où elle engloutissait tout dans ses profondeurs
agitées, ils passèrent à côté au moment où elle rejetait l’eau
bouillonnante, aspergeant d’écume jusqu’au sommet des falaises. Les
hommes ne regardèrent même pas du côté de Scylla ; mais les
six têtes furent projetées en avant, saisirent six des meilleurs
matelots et les entraînèrent vers leur destin fatal.
    Lançant des cris de détresse, alors qu’ils
étaient enlevés en l’air, ils agitèrent désespérément leurs membres
et appelèrent Ulysse au secours. De même qu’un pêcheur jette sa
prise palpitante sur le rivage, ainsi les longs cous jetèrent les
hommes dans la caverne, où Scylla les dévora.

L’Odyssée – Scène 9 : Les troupeaux
du dieu Soleil
     
    Le coeur encore navré de cet horrible
spectacle et de la perte de leurs compagnons, les matelots d’Ulysse
aperçurent bientôt la belle île où paissaient les troupeaux du
Soleil.
    Or les paroles de Tirésias résonnaient
toujours aux oreilles d’Ulysse. « Continuons sans nous
arrêter, supplia-t-il, et évitons le péril qui nous menace
ici. »
    Mais un homme parla au nom de tout
l’équipage.
    « Tu es certainement un homme de fer,
Ulysse, et tes membres ne sont jamais las. Sinon, tu laisserais tes
hommes fatigués débarquer et prendre un repas chaud. Tu connais les
dangers de la navigation nocturne. Comment, dans notre état
d’épuisement, pourrions-nous échapper, si un vent impétueux
s’élève ? Passons la nuit près des navires. Le matin, nous
rembarquerons. »
    Ulysse sut alors qu’un dieu préparait un
désastre à ses hommes. Mais il leur donna un dernier
avertissement.
    « Je suis seul contre tous. Mais
jurez-moi solennellement que, si nous rencontrons des bestiaux ou
des moutons, vous ne ferez pas de mal à un seul d’entre eux. Circé
nous a donné de la nourriture, et nous pouvons avoir la vie sauve
si nous ne touchons pas au bétail. »
    Ils jurèrent tous, et cette nuit-là mangèrent de la nourriture
du navire et se couchèrent pour dormir.
     
    Mais dans la nuit Zeus, l’Assembleur de nuées,
agita les vents irrités en une terrible tempête.
    À la première lueur du jour ils tirèrent leur
navire au sec. Ulysse avertit une fois de plus ses hommes de ne pas
toucher au bétail du dieu. Mais comme la tempête continuait à
souffler, il vit que le malheur allait les frapper. Tant que leurs
réserves de blé et de vin leur fournirent de la nourriture, ils
n’approchèrent pas des vaches grasses. Mais quand la faim commença
à leur mordre les entrailles, ils se mirent à murmurer :
    « Pourquoi mourrions-nous lentement des
affres de la faim, disaient-ils, quand nous sommes entourés de
nourriture ? Pourquoi ne pas emmener les plus belles bêtes
pour en faire un sacrifice à Apollon, dieu du soleil, et lui
promettre un beau temple quand nous rentrerons chez nous ainsi que
de nombreux présents pour le remercier de nous avoir sauvé la
vie ? Même s’il est encore irrité et veut faire sombrer notre
navire, il vaut mieux être englouti d’un coup par la vague que
mourir lentement de faim sur une île déserte. »
    Tandis qu’Ulysse priait les dieux, leur
demandant un vent favorable, les matelots tuèrent les plus belles
bêtes. Ils offrirent en sacrifice au dieu les cuisses enveloppées
de graisse puis firent rôtir des morceaux succulents.

    Quand Ulysse vit cela, il poussa des
gémissements. Déjà, il y avait des signes terrifiants : les
peaux des bêtes semblaient ramper sur le sol et la viande en train
de rôtir poussait des beuglements sur les broches.
    Pourtant les hommes s’assirent et
festoyèrent.
    Le septième jour, la tempête cessa. Ulysse et
ses hommes s’embarquèrent rapidement et gagnèrent la haute mer,
déployant leur voile blanche à la brise favorable.
    Mais Zeus avait bien fait son plan. Ils
n’eurent pas plus tôt perdu la terre de vue qu’un nuage noir vint
planer au-dessus du navire, assombrissant la mer. Puis le vent
d’Ouest les frappa avec la force d’un ouragan, brisant le mât et le
jetant, avec son gréement, sur le pont. Un morceau du mât frappa le
pilote, lui brisant le crâne, et le lançant par-dessus bord, comme
un plongeur.
    Puis Zeus lança sa foudre et l’éclair frappa
le navire. Le navire chancela et les hommes furent projetés en tous
sens. Jamais plus ils ne reverraient leur patrie. Zeus le leur
refusait.
    Ulysse

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