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L'Insoumise du Roi-Soleil

L'Insoumise du Roi-Soleil

Titel: L'Insoumise du Roi-Soleil Kostenlos Bücher Online Lesen
Autoren: Jean-Michel Riou
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hommes de La Reynie hurlaient : « À la garde ! Arrêtez ! Rendez-vous ! Nous sommes les hommes du guet ! » En entendant ces propos, le dernier assaillant ne demanda pas son reste et, en rageant, s’enfuit par le haut de la rue Mouffetard. Deux policiers se lancèrent immédiatement à sa poursuite. Trois autres restèrent à nos côtés. Pendant qu’ils récupéraient leur souffle, je pris la parole :
    — Je suis Hélène de Montbellay. Je veux parler au lieutenant de police. C’est lui qui m’a donné ce sifflet.
    — Nous le savons, madame, me dit l’un d’eux aimablement.
    — Et depuis quand étiez-vous là ?
    — Nous ne sommes jamais loin, répondit-il simplement.
    — Monsieur, il faut sans délai porter secours à un homme qui habite ici. Soyez prudent, il risque d’être effrayé. Attendez encore, ajoutai-je en les voyant s’engager dans le boyau sombre, il se pourrait qu’il s’agisse d’un esclave en fuite utile à notre enquête, alors je vous supplie de bien le traiter.
    — Nous agirons ainsi, madame.
    Deux gardes se lancèrent dans l’escalier.
    Le dernier, resté à nos côtés, se chargea d’écarter les curieux qui commençaient à affluer.
    — Place ! Rentrez chez vous ! Le spectacle est terminé...
    Il y eut un mouvement d’humeur – du dernier rang, bien à l’abri, on meuglait qu’il n’était pas interdit de se promener.
    — Voulez-vous connaître les questions du lieutenant de police La Reynie ?
    À ces mots, les gobe-mouches se dispersèrent.
    Alors seulement, je m’approchai de maître Faillard. Et là, je vis qu’il se tenait le bras.
    — Êtes-vous touché ? m’inquiétai-je aussitôt.
    Son visage fatigué s’éclaira :
    — Ne craignez rien. Mieux que quiconque, vous connaissez cette blessure récente. Elle se réveille encore sous le coup de l’effort. Une simple piqûre, railla-t-il.
    — Une guêpe aurait-elle pu triompher de l’invincible maître Faillard ? me moquai-je.
    — Son sourire est parfois une lame traîtresse. Je vous félicite en tout cas pour cette flanconade. Plus souple que le roseau. Et rapide comme le vent.
    — Le compliment vient de haut, il me touche d’autant. Merci, monsieur. Permettez, à présent, que je vous présente François de Saint Val.
    — Je salue mon sauveur, fit Faillard en s’inclinant.
    — De grâce, je n’ai joué qu’une pantomime.
    — C’est donc que vous êtes acteur ?
    — Pour votre plaisir, monsieur.
    — Pourtant, ce nom, Saint Val ? Les souvenirs qu’il m’en reste sont plus... guerriers.
    — Sans doute pensez-vous à mon père, répondit François d’une voix glaciale. Mais j’ai le regret de vous apprendre que nous n’avons plus rien en commun. Vous l’avez constaté, j’ai peu de goût pour les armes.
    — Je peux comprendre, rétorqua sobrement Faillard, tuer est une affaire laide dans laquelle un homme sain ne peut prendre de plaisir. Et merci, monsieur. Sans vous, j’y restais.
    Je mis fin à cet assaut de compliments en me plaçant entre les deux :
    — Par quel miracle étiez-vous là, maître Faillard ? Et ne mentez surtout pas !
    — Votre père ne m’a rien demandé, mais j’ai deviné qu’il serait rassuré si je vous suivais de loin. Je suis à Paris et qu’ai-je de mieux à faire ? Disons que je passais par là...
    Il s’approcha de mon oreille :
    — J’ai autre chose à dire, mais plus tard... Continuez, sans vous départir.
    Bien que craignant le pire, je repris d’une voix enjouée :
    — Mon père avait raison de s’inquiéter. Sans votre intervention, nous étions morts. Toutefois, il faudra réviser vos méthodes d’espion. J’avais cru deviner votre silhouette familière par deux fois.
    Je m’approchai de lui :
    — Qu’y a-t-il ? C’est mon père ?
    Il regarda le policier qui faisait les cent pas en attendant le retour de ses compagnons :
    — Rien de grave, souffla-t-il. Il vous a écrit. Attendez...
    Il reprit à haute voix :
    — Vous m’aviez reconnu en somme au Chapeau-Rouge ? dit-il en feignant d’être désolé.
    — Mais je n’ai pas cru que c’était vous, le rassurai-je.
    — Et moi encore moins, soupira Bonnefoix qui revenait à la vie.
    — Bravo pour ton esprit d’à-propos, Jean-Baptiste. Le sifflet ! Je n’y aurais pas pensé.
    — Le courage d’un poltron, il ne s’agit que de cela, bredouilla-t-il en fixant le sol.
    — Allons ! s’exclama Faillard, chacun a joué son rôle. Et nous voilà sauvés.
    Hélas, un assaut de mauvaises

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