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L'oeil de Dieu

L'oeil de Dieu

Titel: L'oeil de Dieu Kostenlos Bücher Online Lesen
Autoren: C.L. Grace
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petit arc sur le ventre de Thomasina.
    — Et vous êtes la servante ? Attention ! Pas de bêtise ou le vieux Padraig devra vous tuer !
    — Assieds-toi, Thomasina, ordonna Kathryn, je ne pense pas que Maître Fitzroy nous veuille du mal.
    L’individu dévisagea froidement Kathryn de son oeil valide.
    — Vous êtes bien appétissante, déclara-t-il. Voilà qui ne m’étonne pas de Colum. Il sait s’assurer ses aises !
    — Taisez-vous, bouche d’égout ! rugit Thomasina. Maîtresse Swinbrooke vous vaut cent fois !
    — Ecoutez-moi bien, sale garce, j’ai déjà tué tout ce qui vit sous le soleil, et je n’hésiterai pas à occire une vieille commère comme vous !
    — Oh, je me doute que ça n’a pas été difficile, surtout s’ils vous tournaient le dos ! rétorqua la servante.
    Fitzroy se mit à rire.
    — Je ne vous ferai pas de mal, assura-t-il alors aux deux femmes.
    Il recula d’un pas.
    — Pas de geste inconsidéré, Maîtresse Swinbrooke, la mit-il en garde.
    — Vous êtes venu tuer Colum ?
    — Oui, je cherche l’Irlandais aux yeux sombres.
    Notre conseil l’a déclaré traître.
    — Ce n’est pas un traître, répliqua Kathryn, priant que ses jambes cessent de vaciller sous elle.
    Et pourquoi avait-elle le souffle court ? Elle répéta d’une voix ferme :
    — Colum n’est pas un traître. Il n’était qu’un gamin quand York l’a pris. À sa place, qu’auriez-vous choisi ? Le pardon ou la pendaison ?
    — Mon frère n’a pas eu le choix. Il est mort au bout d’une corde anglaise.
    Fitzroy effleura le bandeau de son oeil.
    — Et quand ils m’ont capturé, ils m’ont arraché l’oeil.
    Kathryn vit une fugitive expression de tristesse passer sur le visage dur de l’Irlandais.
    — Ainsi va le monde, Kathryn. Vous m’autorisez à vous appeler par votre prénom ?
    Sans attendre la réponse, il soupira :
    — Autrefois, nous étions des gamins heureux, Colum et moi, agiles comme des chamois, rapides comme des faucons chasseurs. Nous étions frères de sang.
    — Et aujourd’hui, vous venez pour le tuer ?
    — Oui, et qui s’en étonnerait ? Il m’attend sûrement.
    — Et l’OEil de Dieu ? demanda Kathryn à brûle-pourpoint.
    Fitzroy eut aussitôt un large sourire.
    — Oui, nous aimerions le retrouver. Si Colum nous promet de nous le remettre, nous envisagerons de lui pardonner.
    Kathryn vit qu’un muscle tressautait en haut de la joue de son hôte.
    — Vous mentez, dit-elle à mi-voix. Vous tuerez Colum quoi qu’il fasse. Pourquoi me mentir ?
    Fitzroy hocha la tête. Kathryn indiqua le sang qui dégoulinait du bras de Fitzroy.
    — Vous êtes blessé !
    — Pas du tout, non !
    L’homme déplaça son arbalète et, glissant une main dans sa manche, il en sortit une petite éponge imbibée de sang.
    — Je l’ai trempée dans la rigole, près de l’abattoir, expliqua-t-il.
    Il jeta l’éponge par terre, et le sang éclaboussa le sol de gouttelettes incarnates.
    — C’est une ruse qui marche toujours.
    — Colum n’est pas ici, déclara Kathryn d’un air de défi.
    — Je le sais, mais nous devons respecter le rituel.
    Apportez-moi une coupe de vin et posez-la sur la table. Vous y ajouterez un peu de vinaigre, et, à côté, mettez un petit morceau de pain couvert de sel.
    — Pourquoi ?
    — Faites ce que je dis, femme, et n’oubliez pas que je garde Thomasina à l’oeil.
    Kathryn obéit. Elle versa du vin dans une coupe, y mélangea une goutte de vinaigre et plaça à côté un morceau de pain avec du sel.
    — Voulez-vous boire un peu de vin ? proposa-t-elle, pleine d’espoir.
    Fitzroy avança et lui effleura doucement la joue.
    — Vous êtes une femme courageuse, Kathryn, mais je ne suis pas sot. Vous me donneriez du vin avec une drogue pour m’endormir ?
    Kathryn essuya ses paumes moites de sueur à sa robe tout en soutenant le regard de l’Irlandais.
    — Pourquoi voulez-vous tuer Colum ? demanda-t-elle.
    — Il n’aurait jamais dû accepter le pardon du roi anglais.
    — Et pourquoi avez-vous tant tardé ?
    Fitzroy recula.
    — Il ne vous a pas raconté, Kathryn ? Je suis le quatrième que l’on envoie après lui. Les trois premiers ne sont jamais rentrés.
    Il fit signe à Thomasina de se lever.
    — À présent, vous deux, tournez-vous et regardez le feu.
    Kathryn indiqua le pain et le vin.
    — Ne vous inquiétez pas, sourit Fitzroy, Colum comprendra. Tournez-vous, maintenant !
    Kathryn

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