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L'Ombre du Prince

L'Ombre du Prince

Titel: L'Ombre du Prince Kostenlos Bücher Online Lesen
Autoren: Jocelyne Godard
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telles questions lui ôtaient tout optimisme, d’autant
plus que Sennefer ne lui adressait la parole que pour des questions médicales.
    Neb-Amon se leva et observa l’étoile de
Solthis à travers l’échancrure du chariot.
     
    *
    * *
     
    La tente du roi était dressée parmi celles des
officiers de la charrerie royale. Un peu plus vaste que les autres, elle n’en
était pas plus confortable. Une simple natte en grosse toile de lin composait
la couche de Thoutmosis et un coffre en bois d’acacia enfermait quelques armes
et quelques rouleaux de papyrus.
    Dans le grand carré central aménagé qui
servait d’entrepôt, chars, javelots, lances et poignards attendaient alignés,
entassés, répertoriés par les scribes de l’armée, l’heure du combat.
    Sennefer qui précédait Neb-Amon entra sous la
tente royale. Il en ressortit aussitôt, le visage blanc et contrarié.
    À peine eut-il disparu que Thoutmosis venait à
la rencontre du médecin.
    — Ne m’en veux pas, Neb-Amon et crois que
j’étais en dehors de ce projet d’enlèvement sur ta personne. J’en suis très
contrarié et je ne sais quoi faire.
    Il fit quelques grands pas nerveux, saccadés,
à l’opposé du médecin et revint rapidement à lui, tendant les deux bras en
signe d’amitié.
    — Par tous les dieux du ciel !
jura-t-il, toute cette route dans l’ignorance complète. La traversée entière de
l’Égypte jusqu’à Gaza sans savoir que tu étais prisonnier parmi les fantassins !
    — Majesté, vous avez dit « Que
dois-je faire ? »
    — C’est exact.
    — Alors, relâchez-moi afin que j’aille au
plus vite retrouver ma famille, mon hôpital et mes malades.
    — Tu peux partir si tu le désires. Mais
ici, ta présence serait souhaitable. Nous risquons d’avoir beaucoup de blessés
quand le combat aura commencé.
    Il attendit sa réaction, mais le visage de son
compagnon restait fermé.
    — Je peux dépêcher un coursier à Thèbes
qui préviendra ta famille. Mon corps d’armée dispose d’un excellent charrier,
que tu connais d’ailleurs, qui fera l’aller et le retour en une demi-saison à
peine.
    Comme Neb-Amon se taisait, le roi reprit d’un
ton affable.
    — Nous serons juste à la moitié du
deuxième mois d’Akhit et Djenani sera de retour.
    — Djenani !
    — Tu ignorais donc que je l’avais enrôlé
dans mon armée ?
    — Depuis que mon épouse a quitté Bouhen,
juste après l’épidémie, nous n’avions plus de ses nouvelles.
    — C’est un ami remarquable, fidèle,
intelligent, aussi bon scribe qu’il est excellent marin ou conducteur de char.
Il m’apprend beaucoup et en échange, je le monterai au plus haut grade de mon
armée.
    — En effet, jeta Neb-Amon d’un ton sec, c’est
un garçon qui sait tout faire. J’ai eu l’occasion de l’apprécier tout comme
vous.
    — Je félicite la Grande Séchât de l’avoir
recueilli sur son embarcation lors de son voyage de Thèbes à Bouhen. Je la
remercie encore plus de me l’avoir fait connaître. Alors, veux-tu qu’il aille
prévenir ton épouse ?
    — Non ! Majesté, je veux rentrer. Si
ma famille vous laisse indifférent, peut-être qu’un hôpital rempli de malades
qui m’attendent ne vous laissera pas insensible.
    — Certes pas. Ne me crois pas sans cœur.
Mais, je te l’ai dit, ce camp sera dans quelques semaines bourré de mourants et
d’infirmes qui, grâce à toi, pourraient être sauvés.
    — Mon hôpital aussi, fit Neb-Amon
sèchement.
    — Allons, j’ai entendu dire que ton
assistant se révélait d’une compétence hors classe. Dis à Djenani que tu lui
confies cet hôpital jusqu’à ton retour et que tu lui laisses le soin d’engager
lui-même un assistant. Je réglerai tous les frais afférents à ces dépenses.
    — Certes, quelque chose sonne juste dans
votre requête, Majesté. En effet, mon épouse est fort occupée par son école et
peut attendre mon retour. L’essentiel étant qu’elle sache que je suis en vie.
Quant à mon fils, il vous admire tant qu’il sera ravi de me savoir à vos côtés.
    Il éleva les yeux au ciel.
    — Il reste ma belle-fille, l’enfant du
premier époux de ma femme. Elle appréciera que je sois en votre compagnie,
quand je peux soigner les éventuelles blessures que la guerre pourrait vous
faire.
    Les yeux de Thoutmosis se plissèrent.
    — Alors, tu restes !
    — Non, car votre plan qui pourrait
fonctionner est amputé d’un

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