Bücher online kostenlos Kostenlos Online Lesen
L'Orient à feu et à sang

L'Orient à feu et à sang

Titel: L'Orient à feu et à sang Kostenlos Bücher Online Lesen
Autoren: Harry Sidebottom
Vom Netzwerk:
la chance, les balistes pourraient endommager les engins ennemis. Les scorpions en seraient incapables, mais pourraient tuer les hommes qui les manœuvraient ou semer la panique parmi eux et cela les ralentirait, les empêcherait de riposter pendant quelque temps encore, les exposerait un peu plus longtemps aux boulets de pierre propulsés depuis les remparts.
    Ballista adressa un signe de tête à Antigonus qui leva le drapeau rouge. Vibration – glissement – choc sourd : sur toute la longueur des remparts, l’artillerie se déchaînait.
    La première salve n’eut aucun effet. Quelques instants plus tard, on ne s’efforça plus de tirer par volées. Les balistaires ne travaillaient pas à la même vitesse. Ballista était loin d’être persuadé que les plus rapides fussent les meilleurs – mieux valait prendre un peu plus de temps et viser juste. Il dut prendre sur lui pour ne pas diriger les manœuvres de la grosse baliste à côté de lui. Il fit mine de se gratter le nez et se rendit compte qu’il tenait une cruche dans une main et de la nourriture de l’autre. Il but et mangea.
    Des cris de joie retentirent à sa droite. Ballista leva les yeux, juste à temps pour voir une roue tournant dans les airs comme une pièce qu’on aurait jetée. Un nuage de poussière s’éleva dans la plaine. De petites silhouettes vivement colorées sortirent en chancelant. L’une des engins à l’extrémité nord de la muraille avait fait mouche. Une baliste sassanide de moins, il n’en restait plus que dix-neuf.
    De nouveaux cris de joie, à sa gauche cette fois. Ballista n’en voyait pas la cause. Maximus pointa du doigt.
    — Là-bas, là-bas ! Dieu des Enfers ! Elle a son compte !
    Loin, très loin de la muraille, loin derrière le gros des troupes perses, la tour de siège située le plus au sud penchait dangereusement, ses roues avant profondément enfoncées dans le sol.
    —  Tyché  ! dit Mamurra. Je ne pense pas que l’on ait creusé des fosses aussi loin. Son poids a dû la faire basculer dans l’une des vieilles tombes souterraines qu’il y a là-bas. En tout cas, ils n’auront pas assez de la journée pour relever ce monstre.
    Les batailles, imitant en cela la nature, procédaient par phases. L’avantage allait maintenant aux assiégés et les bonnes nouvelles affluaient. Tandis que Ballista finissait de manger son pain et son fromage, deux messagers, l’un sur les talons de l’autre, montèrent en courant l’escalier menant au sommet de la tour.
    Pendant que l’un d’eux parlait, Ballista tendit la cruche à l’autre.
    L’assaut du mur nord par les Sassanides s’était soldé par un échec. Un grand nombre de soldats – on avait estimé qu’il y en avait environ cinq mille – s’était avancé sur le plateau au nord du ravin. Ils se trouvaient encore très loin, à l’extrême limite de la portée de l’artillerie, lorsque le centurion Pudens donna l’ordre au scorpion sur la tour surmontant la poterne de tenter un tir. L’artilleur, plus par acquit de conscience que par autre chose, visa le cavalier de tête, un homme richement vêtu, monté sur un cheval au magnifique caparaçon. Le trait avait emporté l’homme avec une facilité inespérée, le tuant sur le coup. Leur chef mort, les reptiles s’étaient enfuis.
    Ballista remercia le messager et lui donna quelques pièces. Son collègue lui tendit la cruche et fit part de ses nouvelles.
    Les Perses avaient réussi à trouver cinq bateaux quelque part et y avaient entassé deux cents hommes. Ils avaient bêtement descendu le fleuve jusqu’à Arété. Dès que les bateaux se trouvèrent à portée des scorpions sur les deux tours du nord-est, les bateliers, des hommes du coin enrôlés de force pour l’occasion, se jetèrent à l’eau et nagèrent jusqu’à la rive. Dès lors, une extrême confusion régna parmi les Perses, leurs bateaux ne faisant guère mieux que dériver tandis que, du haut de la muraille, scorpions et archers leur tiraient dessus. Lorsqu’ils tentèrent d’accoster près du marché aux poissons, ils étaient devenus des cibles faciles pour au moins dix pièces d’artillerie et pas moins de cinq cents archers du numerus d’Anamu. Trois des bateaux chavirèrent ; l’un s’échoua juste devant l’île de l’Euphrate, la plus proche ; le dernier partit à la dérive. La plupart des soldats qui avaient réchappé aux tirs se noyèrent. Seuls une vingtaine d’entre eux parvint à

Weitere Kostenlose Bücher