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L'ultime prophétie

L'ultime prophétie

Titel: L'ultime prophétie Kostenlos Bücher Online Lesen
Autoren: Rachel Lee
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égarée, avaient été le châtiment de cette folie, de cette présomption.
Quant à Ardred, il avait été placé sous la protection de Sarduk, dans un autre
monde. Il avait passé tout ce temps à apprendre à réunir les deux mondes.
    Alors qu'Annuvil n'avait fait qu'attendre.
    Eh bien, songea Ardred en regardant l'Ilduin, le cours des
événements se précipitait. La rébellion à Bozandar, qui avait dû surprendre son
frère, lui qui avait voulu que les Anari fussent pacifiques à l'extrême ; une
légion en route pour Anahar afin de secourir les leurs ; un empereur qui
perdait peu à peu le contrôle de son empire sans le savoir encore. Un peuple
affaibli par la famine et un hiver hors de saison. Un chaos général...
    Il était temps qu'il réveillât ses grands ordonnateurs.
L'officier stupide qu'il avait recruté afin d'entraîner son armée n'avait
aucune idée des méthodes qu'il avait à sa disposition. Ardred ne tenait pas à
les lui révéler encore. Pour l'heure, il semblait faible pour quiconque le
regardait, faible et insignifiant.
    Très bien. Parfait. Car à partir de ce chaos, le monde
serait réuni.
    Mais plus important encore, la Dame Filandière serait soumise. Lui serait soumise. Ce n'était qu'ainsi qu'il pourrait
se venger de la manière dont son frère lui avait volé Thériel, des années
auparavant. Dame Blanche contre Dame Blanche.
    Il parla enfin à la femme qu'il était venu voir et cette fois,
un sourire éclairait son visage.
     
    14.
     
    —   Loups des Neiges, en rang ! s'écria Archer.
    Sa voix résonna contre les parois du défilé rocheux ; son
autorité fit trembler les cœurs et obéir les corps avec une précision née de
l'entraînement. Ils étaient de retour sur le champ de bataille, les Anari le
long de la face est du canyon, les Bozandari à l'ouest, en un face-à-face empli
de méfiance. Entre les deux camps, les sépultures des hommes tombés au combat.
    Ratha et Tuzza reçurent les saluts de leurs hommes, puis
firent demi-tour et avancèrent l'un vers l'autre, au milieu des tombes. Des
murmures parcoururent les rangs alors que les deux hommes s'arrêtaient à
quelques mètres l'un de l'autre.
    Du haut du défilé, Tess observait la scène avec une
inquiétude croissante.
    —   Ils n'ont pas l'intention de se battre en duel ?
    —   Je l'ignore, ma dame, répondit Archer. Ratha est venu me
voir et a demandé que les rangs soient ainsi formés. J'ai supposé que Tuzza et
lui étaient parvenus à une forme d'accord.
    Tess hocha la tête et s'efforça de ne plus regarder ce qui
se déroulait à ses pieds. Mais elle s'en savait incapable. Cette idée de rencontre
entre Tuzza et Ratha avait été la sienne. Elle ne pouvait à présent que
regarder et avoir foi dans la bonté d'âme de Ratha.
     
    Mihabi traversait les jardins tranquilles situés à l'arrière
du domaine d'Ezinha avec trois Anari. Kelano était déjà passé de l'autre côté
avec trois hommes. A moins qu'Ezinha n'eût changé ses habitudes, son épouse
devait avoir emmené les enfants au marché, laissant le maître de maison à ses
livres de comptes. Les Anari auraient pénétré dans la demeure avant qu'il eût
le temps de réagir.
    Si tout allait bien.
    Mihabi leva la tête et dut se protéger les yeux. Le soleil
était presque à son zénith. Les cloches sonneraient bientôt, appelant les rares
Bozandari qui continuaient à honorer leurs dieux à la prière de la mi-journée.
Ce serait le signal.
    Mihabi n'était là qu'à contrecœur. Ezinha lui avait fait une
promesse et la respecterait. Il serait traité en vulgaire voleur par son ancien
maître. Cette pensée le troublait plus que toute autre. Il avait vu Ezinha en
colère plus d'une fois auparavant. Il l'avait vu la nuit où il avait quitté le
domaine. Mais cette colère avait toujours été celle d'un frère. Une colère qui ne
durait pas.
    Les choses seraient différentes aujourd'hui.
    Les cloches sonnèrent au loin, marquant les douze coups de
midi.
     Mihabi et ses trois compagnons accélérèrent le pas,
silencieusement, vers la porte des cuisines. Mihabi entra puis s'arrêta net.
Ezinha était là avec Ialla. Et il tenait un couteau à la main.
     
    Ratha observait l'homme qui avait tué son frère. Lequel
avait non seulement assassiné mais mutilé le cousin de Tuzza. Ratha n'aurait
jamais imaginé son frère capable d'un crime d'une telle violence et pourtant,
Giri l'avait commis. L'âme de Giri était devenue bien plus noire

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