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L'ultime prophétie

L'ultime prophétie

Titel: L'ultime prophétie Kostenlos Bücher Online Lesen
Autoren: Rachel Lee
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à bras ouverts.
    —   Tu crois ? fit Tess, non par défi mais parce qu'elle
était curieuse de mieux connaître l'homme.
    —   Etes-vous jamais allée à Bozandar ? s'enquit-il.
    Tess secoua la tête.
    —   Je ne sais pas. Si j'y suis allée, je n'en ai aucun
souvenir.
    Elle lui raconta rapidement ce qu'elle savait de sa propre
histoire, depuis son réveil au milieu du carnage d'une caravane massacrée, son
arrivée à Whitewater, son voyage le long du fleuve Adasen, l'horrible famine
qui sévissait à Derda, son enlèvement et ses jours de captivité à Lorense, le
combat contre Lantav Glassidor et ses sbires, et enfin la traversée du désert
vers les terres anari et la découverte d'Anahar.
    —   Quant à la suite, tu la connais, conclut-elle. J'en sais
à peine plus que vous tous sur ma vie avant tout cela.
    —   Ce doit être... effrayant, dit Alezzi.
    Tess sourit.
    —   Oui-da. J'en sais trop sur ce que je suis aujourd'hui
mais trop peu sur mon identité passée.
    —   J'ai du mal à me l'imaginer, ma dame. Si je suis un bon
officier et un homme de bien, c'est parce que je puis me souvenir de mes
erreurs. Comment éviter de répéter les erreurs de votre jeunesse si vous ne
vous les rappelez pas ?
    Tess réfléchit à ces paroles pendant de longues minutes.
Elle ne s'était jamais posé cette question ; plus elle y pensait et plus elle
pensait à l'homme qui l'avait énoncée, plus elle voyait la richesse de son
caractère.
    —   Je suppose que je ne peux compter que sur moi, répondit
Tess, et espérer que mes choix soient nés des leçons tirées du passé, même si
je ne me rappelle pas ce passé.
    Oui, songea-t-elle, une telle situation était effrayante.
Alezzi avait mis le doigt sur le sentiment de peur diffuse qui ne la quittait
pas, ce sentiment qui la faisait si souvent douter de toutes les décisions
qu'elle prenait.
    —   Je ne m'en inquiéterais pas outre mesure, ma dame,
dit-il. Vous avez manifestement gagné la confiance de tous ceux qui vous
connaissent et pas uniquement parce que du sang ilduin coule dans vos veines.
Mon cousin m'a parlé de votre courage et de votre sagesse, comme l'ont fait
Maître Archer et ses officiers anari. Que vous sachiez ou non d'où vous vient
ce courage et cette sagesse n'a guère d'importance. Le fait que vous possédiez
ces qualités ne fait aucun doute.
    —   Merci, Alezzi. Tu es un conseiller qui m'apporte bien du
réconfort.
    —   Si c'est le cas, répliqua-t-il, ce n'est que parce que
la vérité joue en votre faveur.
    —   Et sinon ?
    Alezzi esquissa un sourire énigmatique.
    —   Je suis un officier, ma dame. Ma vie est régie par les
dures réalités du temps, de la distance, de la faim, de la fatigue, de la peur
et de la mort. Je ne peux pas me permettre de me mentir à moi-même ou de mentir
à mes hommes. Je ne vous mentirai pas non plus.
    —   Si tous les officiers voyaient leur devoir ainsi, il n'y
aurait pas de raison de faire la guerre... Et pourtant nous devons nous battre.
Et comme tu le disais, il le faudra encore aux portes de Bozandar.
    —   Je n'ai pas dit cela, ma dame. Je dis seulement que nous
ne pouvons nous attendre à être accueillis en amis et frères.
    Tess le regarda. La question qu'elle ne posait pas se lisait
sur son visage. Elle attendit qu'il poursuivît.
    —   Les Bozandari sont un peuple fier. Et à juste titre, je
crois. Pendant de nombreuses générations, nous avons fait régner la sécurité et
la prospérité dans le bassin d'Adasen. Nous avons instauré une monnaie unique
et un réseau de routes et de marchés. Institué un code pénal et bâti des
tribunaux afin de le faire appliquer. La ville de Bozandar est le joyau de la mer
d'Enalon, une ville belle, sûre et à la vie bien réglée, que visitent des
peuples de l’est, de l'ouest, du nord et du sud afin de commercer.
    —   Je crains qu'elle ne soit plus si belle, sûre et bien
réglée en ce moment, fit remarquer Tess.
    —   Peut-être pas. Mais peut-être qu'une fois que les Anari
qui souhaitent partir l'auront fait, la ville sera d'autant plus belle. Je ne
veux pas les critiquer, je ne fais qu'exprimer ma conviction : posséder un
esclave empoisonne l'âme du maître autant que celle de l'esclave.
    —   Tu t'opposes à l'esclavage ?
    Alezzi leva les yeux, comme s'il recherchait une réponse
dans les lambeaux de nuages qui flottaient dans le ciel bleu azur.
    —   Oui, sans doute, maintenant. Je ne m'y suis

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