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L'ultime prophétie

L'ultime prophétie

Titel: L'ultime prophétie Kostenlos Bücher Online Lesen
Autoren: Rachel Lee
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C'était faire preuve de démesure. Comment avons-nous pu
espérer faire mieux que les dieux ? Nous avons provoqué leur colère, semé le
chaos dans le monde.
    —   Oui-da, je sais cela, les autres et vous me l'avez dit.
Mais je veux que vous pensiez à autre chose, seigneur Annuvil.
    —   Oui ?
    —   Je veux que vous pensiez à quel point ce monde serait
plus pauvre sans l'existence des Anari. Ils sont beaux. Les nuances de leur
peau sont si riches, leurs yeux sont si profonds — des lacs sombres qui
reflètent tant de bonté. Quelle tristesse si Anahar n'avait jamais été bâtie,
si personne n'avait jamais entendu le chant des rochers et des montagnes.
    Elle sentit, plutôt qu'elle ne vit, son hochement de tête.
Il soupira.
    —   Même dans votre chagrin, vous m'apportez du réconfort,
ma dame.
    —   Nous devons nous réconforter mutuellement, mon seigneur.
J'ai de plus en plus le sentiment que nous portons tous deux des fardeaux que
nous seuls pouvons comprendre. Mes sœurs ilduins sont très gentilles et leurs
cœurs sont bons. Mais elles ne sont pas la Filandière.
    Il lui prit doucement le menton et leva son visage vers lui
afin de la regarder à la lueur des étoiles.
    —   Que dites-vous ?
    —   Avant la fin de tout ceci, la Filandière sera souillée bien davantage qu'elles.
    —   Vous ne pouvez pas le savoir !
    —   Je le sens. Nous allons affronter une immense injustice
—je ne dirais pas le mal, bien que d'autres le qualifieraient de la sorte. De
toute façon, je n'en sortirai pas intacte. Et vous non plus.
    Elle tendit la main et lui effleura la joue.
    —   Je n'ai qu'un seul souhait pour vous, mon seigneur.
Quelles que soient les épreuves auxquelles nous ferons face dans les jours et
les mois à venir, je prie pour que vous soyez libéré de votre culpabilité et de
votre chagrin.
    —   Je souhaite la même chose à tout le monde.
    —   Je le sais.
    Elle sourit. Les larmes brillaient toujours sur son visage.
    —   Je voudrais que nous puissions tourner le dos à cette
mission. Je le reconnais volontiers. Mais c'est impossible.
    —   Je sais que je ne le puis pas car elle me poursuit
depuis la première faute que j'ai commise.
    Elle opina et se pressa contre lui.
    —   Serrez-moi dans vos bras, Seigneur Annuvil. Ce n'est que
dans vos bras que je me sens à l'abri du danger.
    Il s'exécuta volontiers et regarda le ciel. Si seulement les
étoiles pouvaient parler et leur promettre que tout irait pour le mieux...
    Puis, incapable de résister plus longtemps à la proximité de
son corps, il l'entraîna avec lui et les allongea tous deux sur un doux lit de
fleurs, qui avaient poussé contre toute attente dans le désert après la pluie.
Il la serra contre lui et feignit de n'être qu'un homme comme les autres,
tenant dans ses bras une femme qu'il avait appris à aimer.
     

Cilla trouva Ratha sous sa tente à la fin du conseil.
    — Bonsoir, cousine, dit-il gaiement.
    Il était penché sur des cartes étalées sur la table de camp,
s'efforçant de les lire à la lumière de chandelles qui tremblaient trop. Cilla
leva la main et fut ravie de voir que son geste immobilisa les flammes.
    —   Alors, vous autres Ilduins avez bien quelques talents
utiles, dit Ratha en riant.
    —   Un ou deux, approuva-t-elle d'un air coquin.
    La coquetterie faisait partie de sa nature. Cilla était devenue
juge de son clan, un personnage influent, et une prêtresse. Elle avait même
suivi un entraînement guerrier. Comme Ratha, elle n'était pas vaine, et devait
être prise au sérieux.
    —   Nous nous rapprochons de Bozandar, fit-elle remarquer.
    —   Oui. Nos patrouilles ont commencé à trouver des esclaves
en fuite et nous les intégrons aux troupes. En tout cas, ceux qui sont en
mesure de se battre. Les autres sont renvoyés à Anahar.
    —   Je le sais.
    Il rit.
    —   Je n'arrête pas d'oublier que tu es une Ilduin, cousine.
Nous avons joué trop souvent dans les rochers quand nous étions enfants. Tu
n'hésitais pas à me jeter des pierres lorsque l'envie t'en prenait...
    Elle leva un sourcil.
    —   Je crois me rappeler que tu n'avais rien contre non
plus.
    —   Sûrement pas. Et tu te souviens de notre petite maison
de pierres ? Notre toute première tentative à tous les trois de construire
quelque chose en nous inspirant de l'exemple des anciens.
    —   Oui-da.
    Cilla ferma les yeux et se perdit dans ses souvenirs. Ratha,
Giri et elle avaient

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