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L'ultime prophétie

L'ultime prophétie

Titel: L'ultime prophétie Kostenlos Bücher Online Lesen
Autoren: Rachel Lee
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pas au palais, de toute façon. Tu n'as
pas à craindre de représailles car Lozzi et toi serez sous notre protection.
    —   Vous ne pourrez pas me protéger d'elle, dit Nona en
secouant la tête. Le pouvoir des Ilduins lui-même n'y suffira pas.
    —   De qui parles-tu ? s'enquit Tess en avançant vers elle.
    Sara posa une main sur son bras.
    —   Elle n'a pas à nous le dire, Tess.
    —   Il le faut ! Quelqu'un s'est servi d'une petite fille,
l'a torturée ! Il doit payer pour ce crime !
    —   Non, ma sœur, rétorqua Sara en resserrant son étreinte.
Elle n'a pas à nous le dire. Je le sais déjà.
    — Quoi ?
    Du regard, Sara enjoignit Tess de lui ouvrir son esprit.
Celle-ci s'exécuta et comprit aussitôt que Sara avait raison.
     
     
     
    26.
     
    Tess observa longuement l'Ilduin captive. Depuis combien de
temps la mère de l'empereur était-elle sous l'influence du mal ? Plus important
encore, qui la possédait ? Elle soupçonnait qu'elle ne connaîtrait jamais la
réponse à la première question. Mais si elle en jugeait par son expérience,
elle découvrirait bientôt la réponse à la seconde.
    Fetzza avait été manifestement une belle femme. Elle avait
les pommettes hautes, un port de tête noble et des yeux verts qui avaient dû
attirer autrefois bien des regards masculins. Elle gisait à présent sur une
couche somptueuse, entourée de tous les conforts qu'un fils du rang de
l'empereur pouvait lui fournir. Tess remarqua néanmoins qu'elle ne semblait pas
à son aise. Et si elle avait jamais connu le véritable bonheur, cette époque
était bel et bien révolue.
    —   Tu ne peux pas l'emporter, dit Fetzza d'un air de
mépris. Mon maître est beaucoup plus puissant que tu ne pourras jamais l'imaginer.
    —   Tu es possédée, dit Tess, tentant de rapprocher le
comportement de cette femme avec celui qu'elle avait constaté chez la mère de
Sara à Lorense.
    Fetzza devait être aussi innocente que Mara l'avait été.
    —   Ton esprit est prisonnier du mal, ma sœur.
    —   Ta sœur ? se récria la femme. Tu n'es pas ma sœur. Je ne
peux avoir le même sang qu'une telle... faiblesse !
    —   Tu reconnais sûrement les Ilduins, dit Sara.
    Fetzza agita un doigt décharné devant elles.
    —   Vous n'êtes que les ombres de ce que des Ilduins
devraient être ! Vous avez peur de réclamer ce qui vous est dû de par votre naissance,
en tant que filles des dieux et mères du monde. C'est grâce à nous que les
dieux créèrent le monde ! Vous êtes nées pour régner et au lieu de cela, vous
vous cachez derrière une prétendue bonté.
    —   Je n'ai pas peur de toi, dit Cilla en avançant vers
elle. Je ne crains pas les êtres corrompus par le pouvoir. Et je ne crains pas
ceux qui asservissent mes frères et mes sœurs.
    —   Nous vous avons créés pour être esclaves ! Ton peuple
est faible et il en a toujours été ainsi. Vos illusions de liberté ne dureront
pas. Votre armée sera écrasée. Et quant à toi, tu soigneras mes escarres tandis
que je continuerai à servir le seul et véritable Pouvoir.
    —   Recule, Cilla, dit Sara. Elle cherche à provoquer notre
colère. Elle veut que nous tombions avec elle.
    —   Et toi, reprit Fetzza en fixant Sara d'un air glacial.
Ta mère était une paysanne pitoyable qui ne méritait pas de soigner un être
plus noble que Lantav Glassidor. Tu as cru remporter une victoire en la
libérant. Mais vois ce qui t'attend dans le nord.
    L'esprit de Sara fut soudain envahi d'images : à Derda, la
famine faisait des ravages, les morts, gelés, étaient empilés tels du bois de
chauffage hors de la ville et leurs corps, la nuit, servaient de nourriture à
ceux qui ne pouvaient en trouver d'autre. A Whitewater, l'auberge Deepwell
était emplie à craquer de villageois souffrant du froid et de la faim et
croulait sous des pieds de neige. Bandylegs Deepwell, de plus en plus faible,
distribuait parcimonieusement ses dernières réserves, conscient qu'elles ne
suffiraient pas.
    —   Il est en train de mourir ! s'exclama Sara, les mains
tremblantes.
    —   A cause de sa propre faiblesse, dit Fetzza. S'il ne
s'occupait que de ses besoins, il aurait assez pour tenir. Mais non... Sa bonté
le perdra.
    —   Assez ! s'exclama Tess.
    La femme exploitait leur colère, cherchant à les faire
tomber une à une dans l'abîme qui était le sien. Tess tenta de fouiller son
esprit, à la recherche de l'identité de celui qui la contrôlait, mais

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