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Ma soeur la lune

Ma soeur la lune

Titel: Ma soeur la lune Kostenlos Bücher Online Lesen
Autoren: Sue Harrison
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montré les enfants à Qakan, certaine que même lui remarquerait que Takha avait le nez et les yeux de Samig et ses cheveux noirs et épais ; que Shuku avait la bouche d'Amgigh, ses longs doigts et ses longs orteils. Mais Qakan avait désigné les oreilles des bébés, bien collées sur le crâne comme celles de Qakan, comme celles de Kiin, et il avait revendiqué les bébés pour siens.
    Maintenant, l'esprit de Kiin l'avertissait : « Pourquoi discuter? Peut-être les enfants sont-ils plus en sécurité, si Qakan croit qu'ils lui appartiennent? »
    Kiin se contenta de plaider :
    — Qakan, nous avons be-besoin d'eau et je vais peut-être trouver des clams à marée basse. Tu vois les falaises... là-bas? Je vais peut-être trouver des-des œufs de gui-guillemots.
    Qakan releva sa pagaie et contempla un moment le rivage.
    — Oui, dit-il enfin. C'est une bonne plage. Nous pouvons passer un ou deux jours à ramasser de la nourriture.
    Il posa sa rame au fond de l'ik et fit signe à Kiin de les tirer à terre.
    Dégoûtée de tant de paresse, Kiin ouvrit la bouche pour protester mais se ravisa. Qui savait de quoi Qakan était capable lorsqu'elle l'irritait? Elle avait deux bébés à protéger. Il avait autorisé cette étape, c'était déjà bien.
    Ensemble, ils glissèrent l'ik sur la plage, puis Qakan prit ses marchandises et attendit pendant que Kiin hissait le bateau sur les collines herbeuses. Kiin avait commencé à y empiler nattes et peaux de phoque quand Qakan arriva en tirant deux de ses paquets avec lui.
    — Dresse deux abris, ordonna-t-il. Je dormirai dans l'ik avec les marchandises. Installe-toi suffisamment loin pour que je n'entende pas les bébés pleurer. Si nous devons rester plusieurs jours, je tiens à dormir au calme.
    Kiin grinça des dents. Ils ne possédaient pas suffisamment de peaux de phoque pour deux bons abris. Mais son esprit lui souffla : « C'est une plage de sable ; il y en a même sur certaines collines. Achève l'abri de Qakan, puis creuse au dos d'une colline, croise les pagaies au-dessus du trou et empiles-y des nattes. Ce sera suffisant pour tes bébés et toi. Du moins ne seras-tu pas obligée de dormir à côté de ton frère. »
    Qakan regarda un moment Kiin travailler, puis s'éloigna pour ne revenir qu'une fois son abri achevé.
    — L'ik est bien caché, reconnut-il.
    Kiin hocha la tête. Oui, il était bien caché. A deux collines de la plage. Si le Corbeau accostait à cet endroit, il pourrait même ne pas remarquer leur présence, surtout s'ils prenaient soin d'effacer leurs traces dans le sable. Et l'abri de Kiin était encore plus éloigné de la plage. Bien à l'écart de l'ik. Encore plus difficile à trouver que celui de Qakan.
    — La rivière est de l'eau douce, dit Qakan.
    Kiin s'arrêta de creuser et alla prendre le petit baluchon qu'elle avait préparé dans l'ulaq du Corbeau. Elle tendit à Qakan plusieurs vessies de morse. Comme il protestait, elle s'insurgea :
    — Je veux dresser des pièges à oiseaux dans les collines dès que j'aurai fini ici. Tu peux bien m'aider. Chercher de l'eau n'est pas si difficile.
    Qakan se dirigea vers la plage et Kiin appela :
    — Fais attention ; guette les ikyan sur la mer.
    — Je ne suis pas un enfant, répliqua Qakan de sa voix plaintive.
    Kiin s'assit sur ses talons. Le trou était assez profond, même s'il était juste assez large pour étirer ses bras et assez grand pour s'étendre de tout son long. Elle devait le recouvrir de peaux et de nattes. Autant éviter qu'il se remplisse d'eau s'il se mettait à pleuvoir. Elle plaça des pagaies en travers, déroula des peaux de phoque au fond, les releva sur les côtés, les cousit à grands points aux nattes et peaux qu'elle avait disposées sur les rames. Elle laissa un orifice pour l'entrée. Puis elle se rendit à l'ik de Qakan. Il était allongé à l'intérieur de l'abri, paupières closes.
    — Je-je suis venue chercher de l'eau et mes nattes de couchage, dit-elle.
    Sans ouvrir les yeux, Qakan désigna l'endroit où il avait posé les vessies. Il n'en avait rempli que deux, que Kiin prit. Elle s'empara également du panier contenant ses nattes de couchage et s'en alla.
    Une fois arrivée à son abri, elle accrocha les outres aux pagaies, étendit ses nattes sur les peaux de phoque, puis les fourrures. Elle sortit les bébés de son suk, les emmaillota et leur chanta des berceuses. Puis elle déballa une bobine de fil de varech et s'enroula de longs brins à

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