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Marcel Tessier racontre notre histoire

Marcel Tessier racontre notre histoire

Titel: Marcel Tessier racontre notre histoire Kostenlos Bücher Online Lesen
Autoren: Marcel Tessier
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nombreux libéraux anglophones, et déclenche des élections.
    Il remporte la majorité des sièges, malgré le Québec, qui vote d’un seul bloc contre lui (à l’exception de trois comtés anglophones de Montréal). La province s’aperçoit que le Canada peut se gouverner sans elle. La presse anglophone se mobilise. Ainsi peut-on lire dans l’ Evening Telegram : «Nous devons sauver le Québec en dépit de lui-même et le replacer dans le droit chemin, même s’il faut employer la force!» Il y a donc conscription. Un système d’enregistrement sévère est établi et tous doivent s’y soumettre. Le 28 mars 1918, au soir du jeudi saint, des policiers fédéraux à la recherche de jeunes hommes qui se refusent à l’enregistrement investissent l’une des salles de quilles du Cercle Frontenac, à Québec. Ils arrêtent un certain Joseph Mercier.
    Aussitôt, la rumeur se répand dans toute la ville. Une foule d’environ 5000 personnes prend d’assaut le poste de police du quartier Saint-Roch, puis l’École des Frères des écoles chrétiennes où l’on croit que des spotters pourraient se cacher. Le lendemain, Québec est en ébullition. On parle d’aller détruire les dossiers au bureau d’enregistrement. On pense même faire sauter des édifices fédéraux. Le mouvement de protestation effraie les autorités militaires et civiles. Au même moment, 3000 personnes sont rassemblées, rue Buade, dans le quartier Saint-Roch. Elles prennent d’assaut les immeubles du Chronicle et de L’Événement . C’est l’émeute…
    Le samedi 30 mars, le général Landry réclame du renfort. La foule s’en prend maintenant au manège militaire. Le dimanche de Pâques, le train amène de Toronto des renforts de soldats unilingues anglais. Les Québécois veulent s’armer. Armand Lavergne, le député anticonscriptionniste de Montmagny, calme la foule. L’armée charge et provoque la fureur. Dix soldats sont blessés. Quatre civils sont tués, plusieurs sont blessés, 58 sont arrêtés… L’Église se dissocie des émeutiers et exige, fidèle à elle-même, le rétablissement de l’ordre.

65 LOUIS-ALEXANDRE TASCHEREAU
    P endant 15 ans, Taschereau gouvernera la province de Québec comme un «petit tsar», nous dit Leslie Roberts. En effet, il fait ce qu’il veut, personne ne peut échapper à ses ordres. Et si quelqu’un ose le contredire, il devient féroce. Il fait fi des limites constitutionnelles du système législatif. En fait, il abuse allègrement de ses prérogatives.
    Taschereau a le pouvoir dans le sang. Issu d’une famille de la grande bourgeoisie de Québec dont l’ancêtre était seigneur, il a pour père Sir Henri-Elzéar Taschereau, qui sera le premier juge en chef francophone de la Cour suprême du Canada. Sa mère est fille d’un juge qui deviendra lieutenant-gouverneur de la province de Québec. Et il est le neveu de M gr Elzéar-Alexandre Taschereau, recteur de l’Université Laval et premier Canadien à recevoir la pourpre cardinalice.
    Louis-Alexandre voit le jour à Québec le 5 mars 1867. Après de brillantes études au Séminaire de Québec puis à l’Université Laval, il est admis au Barreau. Il entre au service du puissant Sir Charles Fitzpatrick, qui deviendra juge à la Cour suprême puis lieutenant-gouverneur. À 33 ans, Taschereau choisit la politique. Élu député libéral de Montmorency en 1900, il est réélu en 1904. En 1907, son chef, Lomer Gouin, l’invite à prendre place dans son Cabinet comme ministre des Travaux publics et du Travail.
    Réélu en 1908, 1912, 1916 et 1919, pendant la grande vague libérale qui balaie le Québec à cette époque, il est le premier lieutenant de Lomer Gouin, qui lui cède la charge de procureur général. L’année suivante, le 9 juillet 1920, Taschereau devient premier ministre.
    SES RÉALISATIONS
    Comme Gouin, il occupera son poste durant 15 ans. Parmi les mesures prises par son gouvernement, on peut citer la création de la Commission des liqueurs, la loi de l’Assistance publique, la fusion de la Banque d’Hochelaga et de la Banque nationale (qui deviendront la Banque canadienne nationale), la mise en place de plusieurs législations ouvrières, des aides aux institutions d’enseignement, la création des unités sanitaires. Il apporte aussi une attention spéciale au développement du réseau routier. Il se porte à la défense de l’autonomie provinciale chaque fois que le fédéral empiète sur les pouvoirs de la

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