Bücher online kostenlos Kostenlos Online Lesen
Marcof-le-malouin

Marcof-le-malouin

Titel: Marcof-le-malouin Kostenlos Bücher Online Lesen
Autoren: Ernest Capendu
Vom Netzwerk:
avec coquetterie.
    Le comte la prit dans ses bras.
    – Tu sais bien que je n’aime que toi ! dit-il.
    – Alors, reprit Hermosa en désignant le flacon qu’elle tenait dans sa main droite, alors finissons-en. Ne laissons personne ici. Raphaël doit être mort ; qu’Yvonne meure aussi.
    – Soit ! répondit Diégo après un moment de réflexion ; mais va seule et présente lui le breuvage toi-même ! je ne veux pas la voir.
    Hermosa sortit rapidement. Diégo, alors, s’occupa de refermer le coffre. Il achevait à peine que Jasmin parut discrètement sur le seuil de la porte.
    – Que veux-tu ? demanda le comte.
    – Faut-il desservir ? répondit le valet.
    – Inutile ; nous n’avons pas le temps ; aide-moi à descendre cette caisse, nous la chargerons sur le cheval du chevalier. Ah ! à propos du chevalier, continua-t-il après un moment de silence, tu sais qu’il s’occupait de politique ?
    – Je le crois, monseigneur.
    – Eh bien ! il est urgent que l’on ignore où il est.
    – M. le chevalier est donc parti ?
    – Oui.
    – Je ne l’ai pas vu.
    – Il a passé par les souterrains.
    Jasmin avait chargé le coffre sur ses épaules et descendait aidé par le comte. Ils l’attachèrent solidement sur la croupe d’un cheval que Jasmin devait mener en main. Lorsqu’ils eurent terminé, le comte ordonna au valet de l’attendre dans la cour, et tirant une bourse de sa poche :
    – Tiens ! dit-il en la lui remettant, sois toujours discret sur tout ce que tu vois et entends.
    Jasmin s’inclina et le comte remonta vivement. Au sommet de l’escalier il rencontra Hermosa. Celle-ci était un peu pâle.
    – Qu’as-tu ? demanda Diégo.
    – Suis-moi ! répondit-elle.
    Hermosa saisit la main de Diégo et l’entraîna vivement vers la cellule de l’abbesse.
    – Entre ! dit-elle en se rangeant pour lui faire place.
    Diégo pénétra dans la pièce éclairée par un candélabre qu’Hermosa y avait apporté. La cellule était déserte. Diégo la parcourut rapidement du regard.
    – Où est la jeune fille ? fit-il brusquement.
    – J’allais te le demander ! répondit froidement Hermosa.
    – À moi ?
    – À toi-même !
    – Mais elle doit être ici ?
    – Regarde !
    – Qu’est-ce que cela signifie, Hermosa ?
    – Cela signifie, Diégo, que tu as probablement pris tes mesures d’avance et que tu as fait évader la belle enfant. C’est ce qui m’explique ta facilité de tout à l’heure.
    – Sang du Christ ! j’ignore ce que tu veux dire !
    – Tu le jurerais ?
    – Sur mon honneur !
    – Mauvaise garantie.
    – Hermosa !
    – Je dis mauvaise garantie ! répéta l’Italienne.
    – Par tous les démons de l’enfer et sur ma damnation éternelle ! s’écria Diégo, je te fais serment que je ne comprends pas tes paroles.
    Il parlait avec un tel accent de vérité, qu’Hermosa fut convaincue.
    – Mais alors où est-elle ?
    – Le sais-je !
    – Raphaël l’aurait-il rendue à la liberté ?
    – Impossible ! Rappelle-toi qu’après souper il voulait aller auprès d’elle, lorsque… l’accident est arrivé.
    – Par quel moyen a-t-elle donc pu sortir d’ici ?
    – Cherchons ! dit vivement Diégo.
    Et tous deux se mirent à explorer la cellule, sondant les murailles et les dalles du plancher. Partout le son était mat et attestait l’épaisseur. Aucun indice ne pouvait leur révéler la vérité.
    – Que faire ? dit Hermosa en s’arrêtant.
    – Nous n’avons pas à hésiter ! répondit vivement Diégo. Yvonne a pris la fuite par un moyen que nous ignorons.
    – Après ?
    – Une fois hors d’ici, elle ira implorer du secours, et peut-être même ramènera-t-elle les paysans des environs.
    – C’est probable.
    – On nous trouvera tous deux, et l’on découvrira le cadavre de Raphaël. Or, si la justice met le nez dans nos affaires, nous ne savons pas où cela peut nous mener. Fuyons donc au plus vite, si nous en avons encore le temps.
    – Nous irons à Rennes ?
    – Oui, mais allons à Brest d’abord, et demain, sans plus tarder, nous nous embarquerons pour gagner Nantes ou Saint-Malo.
    – Si tu t’assurais avant tout que Raphaël est bien mort ?
    – Inutile ! la dose était trop violente pour qu’elle ne l’ait pas déjà tué. Nous pourrions voir recommencer une scène qui nous retarderait et mettrait forcément Jasmin dans notre confidence, ce qui nous gênerait très-certainement un

Weitere Kostenlose Bücher