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Marguerite

Marguerite

Titel: Marguerite Kostenlos Bücher Online Lesen
Autoren: Louise Chevrier
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le presbytère.
    Elles retrouvèrent Marie-Josèphe Bédard, qui avait déjà organisé les secours d’urgence. Ceux qui semblaient blessés plus sérieusement étaient assis ou allongés à même le sol.
    Les autres attendaient debout leur tour d’être examiné.
    Emmélie comprit tout de suite ce qu’il fallait faire pour aider. Elle demanda { Charlotte d’aller puiser de l’eau fraîche au bassin pour baigner les yeux échauffés. Marie-Josèphe pansait les petites blessures tandis que le docteur examinait les cas urgents.
    Talham apprécia le travail des jeunes filles qui faisaient preuve d’initiative et de sang-froid. Il s’enquit auprès de la demoiselle Boileau de Marguerite et de madame Bresse.
    Emmélie le rassura. Talham examina les blessés un à un, tout en parlant { la sœur du curé.
    — Je crains les conséquences d’un choc nerveux pour notre curé, lui confia-t-il.
    — Mon frère est fort et tiendra bon, répondit Marie-Josèphe en toussant. Mais j’ai peur qu’il ne s’épuise aujourd’hui, alors qu’il aura besoin de toutes ses forces demain et probablement dans les jours à venir.
    Dehors, l’incendie s’intensifiait. La fumée commençait {
    envahir le presbytère. Le docteur et Emmélie toussaient.
    — Il faudra songer à évacuer cette maison, constata-t-il.
    — Je vais examiner les blessés. A première vue, la plupart de ceux qui sont ici peuvent marcher. Mesdemoiselles, vous devez sortir, ordonna Talham,
    — Pas question de partir sans vous, dit Emmélie.
    — Je suis d’accord, ajouta Marie-Josèphe.
    — Voici ce que nous allons faire, mes braves demoiselles, dit le docteur. Nous allons installer notre infirmerie chez moi. Charlotte va nous précéder. Je veux que tu puises de l’eau fraîche en grande quantité, le plus que tu pourras, fit-il
    { l’intention de la servante. Fais-en chauffer une partie, qui servira à nettoyer les plaies. Ensuite, trouve de la charpie propre. Les demoiselles iront bientôt te rejoindre.
    — Alors, jeunes filles, pressons.

    *****
    De son côté, madame Boileau organisait le ravitail-lement.
    — As-tu vu mon père ? demanda Sophie à Marguerite.
    — Mon oncle est avec monsieur de Rouville, aux dernières nouvelles.
    — Et le notaire ? s’informa discrètement Julie de Rouville.
    On m’a dit qu’il s’était précipité dans l’église en flammes.
    — Il ne lui est rien arrivé, répondit vivement Marguerite.
    Il se dirigeait vers le presbytère la dernière fois que je l’ai vu.
    — Mesdames,
    mesdemoiselles,
    les
    interpella
    alors
    madame Boileau. Ne perdons pas courage, malgré notre chagrin, et allons préparer de quoi restaurer nos braves. Ils ont besoin de boire et de manger.
    Melchior se mit à pleurer.

    — Moi, je veux ma maison, pleurnichait l’enfant. Je veux pas qu’elle brûle.
    — Mais non, mon petiot, le rassura Marguerite en le câlinant. Mais vois, là-bas, c’est ton parrain, ajouta-t-elle en désignant de Rouville, au loin. Il aide le capitaine de milice. Tu verras, tous ces hommes sont extrêmement braves et arrêteront le feu.
    Elle se tourna vers madame Boileau :
    — Ma tante, avec Sophie, je vais aider à préparer de quoi restaurer les hommes. Puisque pour le moment, on ne peut plus aller nulle part, aussi bien se rendre utile.
    — Je prendrai soin des enfants, offrit gentiment la demoiselle de Rouville.
    Elle tendit les bras { Melchior qui s’y réfugia. Julie était toujours gentille avec lui.
    — Voilà une excellente idée, approuva madame Boileau en lui confiant Zoé.
    Avec un groupe de femmes, Marguerite et Sophie étaient déjà en direction de la maison rouge. Madame Boileau donnait des ordres : réunir le plus de pichets, de verres et de tasses possible et puiser de l’eau afin de remplir un petit baril. On plaça le tout dans une charrette conduite par Sophie et Marguerite. Elles installèrent une table de fortune afin de distribuer de l’eau fraîche. Puis, madame Boileau fit tuer quelques poulets de son poulailler que des femmes du village entreprirent de plumer. L’une d’elles les enfila sur une broche et un peu plus tard, une bonne odeur s’éleva dans la cuisine des Boileau. Affairée à préparer de la nourriture, les femmes oubliaient les peurs et le chagrin. Madame Boileau inspecta les armoires de la cuisine et découvrit un jambon fumé, des pains, du vin, du rhum. Elle fit apporter tout ce qu’elle trouva de nourriture. De son côté, madame de Rouville donna des

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