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Marie Leszczynska

Marie Leszczynska

Titel: Marie Leszczynska Kostenlos Bücher Online Lesen
Autoren: Anne Muratori-Philip
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loups qui requiert beaucoup d’endurance. Un matin, le roi se trouve mal pendant la battue, puis à nouveau pendant la messe. Le 26 octobre, la fièvre se déclare, suivie d’une éruption de boutons qui laisse présager la petite vérole. Marie ne quitte pas le chevet du roi, sauf pour prier. Par chance, le temps que les médecins de la cour appellent leurs confrères de Paris, la fièvre est retombée et le roi guérit sans remède. Convaincu d’avoir triomphé de la petite vérole, Louis XV se croit immunisé [7] . Mais tout le monde a eu très peur et le peuple se confond en actions de grâces, tandis qu’à Paris Te Deum et feux de joie célèbrent sa guérison.
    Un garçon : l’heure du triomphe !
    En février 1729, dans un climat de mécontentement général où l’image du roi catalyse les critiques parce qu’elle ne répond pas aux attentes des Français, on annonce officiellement la troisième grossesse de Marie Leszczyńska.
    La reine n’a pas encore vingt-six ans, mais elle doit se ménager pour le grand événement. Dans la soirée du 3 septembre, elle ressent les premières douleurs. Peyrard ne juge pas utile de donner l’alerte. Le 4 septembre, vers deux heures du matin, les spasmes redoublent. Le roi, déjà au chevet de la reine, a précédé les princes et princesses du sang, le cardinal de Fleury, le chancelier de France et le garde des Sceaux. Le bébé naît à 3 h 40 exactement. Peyrard le dépose dans un bassin d’argent pour le présenter à son père. C’est un gros garçon. Enfin !
    Du haut de ses dix-neuf ans, Louis XV ne cache ni sa fierté ni sa joie. Le cardinal de Rohan ondoie le petit prince, observé par le curé de Notre-Dame de Versailles, toujours armé de son registre paroissial. On aurait dû passer au cou du bébé le grand cordon de l’ordre du Saint-Esprit, mais Louis XV a souhaité retarder la cérémonie pour ménager les forces de la reine. C’est lui qui annonce la bonne nouvelle à Marie en l’embrassant tendrement. Et lorsque le nouveau-né rejoint les bras de Maman Ventadour pour gagner l’aile des Princes, le roi ordonne à Monsieur de Villeroy, capitaine des gardes du corps : « Duc de Villeroy, conduisez Monseigneur le dauphin ; c’est le seul cas où mon capitaine des Gardes peut me quitter. »
    Marie peut savourer sa victoire, tandis qu’au petit matin des courriers partent vers toutes les capitales d’Europe, ainsi qu’à Chambord, clamer la naissance d’un héritier mâle. La nouvelle fait l’effet du quinquina sur le roi de Pologne, aux prises avec une fièvre tenace. Pour quelques heures la cour oublie ses intrigues et s’unit dans un Te Deum d’action de grâces. Même Fleury sort de sa réserve : « Nous sommes tous fous, écrit-il, et il s’y joint encore un accablement d’affaires et de visites auxquelles la joie seule peut faire résister. »
    La nouvelle secoue le royaume ; une vague de joie l’inonde et balaie la morosité ambiante. Pendant trois jours, Paris s’arrête de travailler et la capitale oublie ses problèmes aux cris de : « Vive le roi ! Vive la reine ! Vive Monseigneur le dauphin ! » C’est une débauche de feux de joie, d’illuminations, de feux d’artifice, de processions et de banquets impromptus. Les Parisiens boivent le vin des fontaines à la santé du nouveau-né, tout en dégustant cervelas et petits pains déposés à la porte de chaque échevin. Partout les banderoles célèbrent le triomphe de Marie, « l’Étoile du Nord » qui « n’a point trompé nos voeux ».
    « Comme il y a soixante-huit ans qu’il n’y a pas eu de dauphin, il a fallu rechercher les cérémonies », s’amuse Barbier qui raconte chaque manifestation, chaque Te Deum . Il relate en détail la venue du roi, entouré de toute sa maison, jusqu’aux fauconniers avec leur rapace au poing qui font l’admiration des enfants. Il l’observe à Notre-Dame, le suit à l’Hôtel de Ville où il soupe avant de reprendre sa promenade parisienne au fil des illuminations et des feux d’artifice. À ce stade, il suffirait de peu de chose pour que le jeune Louis XV ne devienne un roi aussi adulé que son prédécesseur. Mais il ne sait toujours pas s’y prendre avec ses sujets. Et la population se met à espérer avec ferveur en cette reine de presque vingt-sept ans, en souhaitant qu’elle ait une influence bénéfique sur ce roi « barbare ».
    Un autre garçon et les premiers doutes
    À Versailles,

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