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Marilyn, le dernier secret

Titel: Marilyn, le dernier secret Kostenlos Bücher Online Lesen
Autoren: William Reymond
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Greenson n'était en rien pour elle un étranger. Et encore moins quand, à la même époque, le médecin lui proposa d'entrer au service de ses patients. La mère de famille ne possédait aucun diplôme, mais le praticien, impressionné par la manière dont elle s'occupait de sa fille [3] , estima qu'elle serait capable de gérer ses malades. Son aptitude à marier douceur et attention l'ayant séduit, Greenson souhaitait qu'elle l'applique à ses propres patients. C'est d'ailleurs pour cette raison qu'avec une certaine fierté Eunice préférait le titre de « compagnon rémunéré » au terme d'assistante dont les médias l'avaient affublée [4] .
    Tous ces éléments, ce sont des proches ou des parents d'Eunice qui me les ont confiés. Dessinant une image ne correspondant guère à celle présentée depuis plus de quarante-cinq ans. Une image que je considérais plus proche de la réalité : Eunice étant entrée au service de Monroe en 1961 et s'y trouvant encore en août 1962, si elle avait réellement été l'épouvantail rigide condamnant le métier et le mode de vie de Marilyn chargé de la surveiller au profit de Greenson, pourquoi la star l'aurait-elle gardée aussi longtemps ?
    Mieux, les déclarations d'impôts de Murray attestaient que l'actrice avait augmenté son salaire à plusieurs reprises depuis son embauche. Tout comme elle avait multiplié les cadeaux et les primes. Récompense-t-on un garde-chiourme acariâtre de la sorte ? Évidemment pas.
    Enfin, pourquoi le 6 août 1962 Joe Di Maggio, l'éternel confident de Marilyn, aurait-il proposé à Eunice de choisir un objet ayant appartenu à la star en signe d'éternels remerciements, si l'actrice ne l'appréciait pas ?
    Une conclusion s'impose : si le comportement et le double jeu de Murray avaient été conformes à ceux colportés dans la littérature conspirationniste, il ne fait aucun doute que la star s'en serait ouverte à son ancien mari. Ce que ce dernier n'a jamais évoqué. Une fois encore, beaucoup d'ouvrages n'ont fait que trahir la réalité pour broder à l'envi.
    *
    Cette plongée dans le passé d'Eunice Murray avait été enrichissante. Et, comme nous le verrons plus tard, m'avait fourni des éléments déroutants sur les suites de la mort de Marilyn. Surtout, elle m'avait offert une raison supplémentaire d'accorder crédit aux propos de Steven Miller.
    *
    Le 19 mars 1976, Eunice Murray se mariait une seconde fois. À l'âge de soixante-quatorze ans, quand son mari venait de fêter, lui, ses soixante-dix-sept ans.
    L'union avait été tardive, mais Eunice connaissait son nouvel époux depuis plus d'un demi-siècle. Et pour cause : avant cette union, Franklin Henry Blackmer avait été marié pendant plus de cinquante-deux ans à Carolyn Allison Joerndt, la propre sœur d'Eunice !
    Le 19 mars 1976, Eunice épousait donc son ancien beau-frère et quittait la Californie afin de s'installer à Bath, dans le Maine. Dix-huit mois plus tard, Eunice se retrouvait veuve et rejoignait des membres de sa famille en Arizona, où elle mourut à son tour le 5 mars 1994 [5] .
    Les secondes noces d'Eunice, courtes et tardives, ne figurent dans aucun des livres et documentaires consacrés à la mort de Marilyn. Une lacune regrettable en vérité. Car si son nom de jeune fille était apparu dans la biographie rédigée par Donald Spoto, jamais personne n'avait désigné l'ancienne assistante de Marilyn sous celui d'Eunice Blackmer. Jamais personne à l'exception de… Steven Miller.
    Ainsi, dans l'article de l'australien Woman's Day , l'ancien infirmier confiait un détail a priori insignifiant, mais en réalité capital : « J'ai été l'infirmier d'Eunice Murray durant les six derniers mois de sa vie. Mais dans un premier temps, je n'avais aucune idée de qui elle était. Elle était inscrite sous le nom d'Eunice Blackmer [6] . »
    Or nous étions en 1995, le réseau Internet faisait ses premiers pas [7] et Steven Miller n'avait aucun moyen extérieur de connaître l'ultime identité d'Eunice. Et encore moins de savoir que trente-trois ans plus tôt, la veuve Blackmer, sous le nom d'Eunice Murray, avait été le témoin des dernières heures de Marilyn Monroe. Il avait donc bel et bien connu de près ce personnage clef !
    1 -
    In Los Angeles Herald Examiner, 6 août 1962.
    2 -
    Entretien avec Patti Mocella, nièce d'Eunice Murray, 20 juillet 2007.
    3 -
    Ibid . Voir aussi entretien avec David Stanowski, neveu d'Eunice Murray,

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