Bücher online kostenlos Kostenlos Online Lesen
Métronome

Métronome

Titel: Métronome Kostenlos Bücher Online Lesen
Autoren: Lorànt Deutsch
Vom Netzwerk:
L’empereur Constantin a fait bouger les lignes. Les chrétiens ne représentent plus une minorité pourchassée…
    *
    * *
    Depuis la fin du III e siècle, les invasions barbares obligent l’empereur Constantin à faire front sur toute l’étendue des frontières. Il se voit donc contraint de déléguer une partie de ses pouvoirs à des césars, petits empereurs territoriaux. L’empire se morcelle lentement, une division Occident-Orient commence à se dessiner… Constantin, soucieux de maintenir avant tout l’unité de l’empire, doit livrer bataille aux Romains dissidents avant de repousser les Barbares menaçants.
    Et justement, un certain Maxence prétend être le seul véritable maître de l’empire. Constantin, pressé d’éliminer ce rival, va combattre le séditieux et son armée au pont Milvius, près de Rome.
    En cette année 312, face aux troupes de Maxence, l’empereur voit une croix apparaître dans le ciel au-dessus de la mêlée où les hommes s’étripent. Et la vision s’anime, et la vision fait entendre ces mots : «  In hoc signo vinces !  » (Par ce signe tu vaincras !)
    Effectivement, Constantin remporte une victoire écrasante et Maxence meurt, noyé dans les eaux du Tibre. Devenu empereur incontesté, Constantin établit sa nouvelle capitale à Byzance, rebaptisée Constantinople, bien sûr. La nouvelle cité impériale devient cœur de la partie orientale de l’Empire romain.

Constantin, qui se croit favorisé et protégé par le Christ, ne peut faire moins que de renoncer à la politique de persécutions antichrétiennes de ses prédécesseurs ; il s’appuie même sur la nouvelle religion pour consolider l’unité de l’empire.
    Un an après avoir triomphé au pont Milvius, il adopte à Milan un « édit de tolérance » qui lui rallie les chrétiens : « Nous avons cru devoir régler en tout premier lieu, entre autres dispositions de nature à assurer, selon nous, le bien de la majorité, celles sur lesquelles repose le respect de la divinité, c’est-à-dire donner aux chrétiens comme à tous la liberté et la possibilité de suivre la religion de leur choix afin que tout ce qu’il y a de divin au céleste séjour puisse être bienveillant et propice, à nous-mêmes et à tous ceux qui se trouvent sous notre autorité…» Stratégie prudente et de bon aloi : les chrétiens sont devenus prédominants dans l’empire.
    Après trente et un ans de règne, Constantin expire le dimanche 22 mai 337. Ce jour-là, il implore l’évêque de Nicomédie.
    — Existe-t-il une expiation capable d’absoudre tous mes crimes ?
    — Aucune, excepté le baptême chrétien, lui rétorque le prélat.
    Le tyran cède donc à cette injonction et accepte le baptême, espérant racheter ses crimes et entrer au paradis promis par le Fils de Dieu. Il embrasse le christianisme sur son lit de mort, mais cette conversion de dernière minute ne fait pas l’unanimité et n’impose pas définitivement la foi nouvelle. Durant longtemps encore, paganisme et christianisme se concurrenceront.
    Une vingtaine d’années plus tard, le neveu de Constantin, le futur empereur Julien, effectue le chemin spirituel inverse… Né et élevé dans le christianisme, mais féru de philosophie, il se persuade que la sagesse de Platon dépasse largement les leçons du monothéisme biblique. Dès lors, il retourne à l’adoration des divinités qui peuplent le panthéon grec et rédige un ouvrage, Contre les Galiléens , où il s’en prend violemment à la « secte » chrétienne : « Il m’a paru à propos d’exposer à la vue de tout le monde les raisons que j’ai eues de me persuader que la secte des Galiléens n’est qu’une fourberie purement humaine, et malicieusement inventée, qui, n’ayant rien de divin, est pourtant venue à bout de séduire les esprits faibles, et d’abuser de l’affection que les hommes ont pour les fables, en donnant une couleur de vérité et de persuasion à des fictions prodigieuses. » Son argumentation s’appuie intelligemment sur une symbolisation des mythes antiques : « Considérons si ce que dit Platon doit être traité de songe et de vision. Ce philosophe nomme des dieux que nous pouvons voir, le Soleil, la Lune, les Astres et les Cieux, mais toutes ces choses ne sont que les simulacres d’Êtres immortels, que nous ne saurions apercevoir. Lorsque nous considérons le Soleil, nous regardons l’image d’une chose intelligible et que nous ne

Weitere Kostenlose Bücher