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Meurtres dans le sanctuaire

Meurtres dans le sanctuaire

Titel: Meurtres dans le sanctuaire Kostenlos Bücher Online Lesen
Autoren: C.L. Grace
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dites donc à Holbech de boire un peu moins, et le conseil vaut aussi pour vous, Maître l’Irlandais !
    Elle prit la coupe des mains de Murtagh.
    — Vous êtes sous mon toit, et vous avez bu assez de vin. Voulez-vous un peu d’eau ? L’Irlandais fit la grimace, mais il était secrètement content que Kathryn lui témoigne autant d’attention et d’intérêt. Il accepta volontiers le pichet d’eau de pluie bien fraîche que lui apporta Agnes, et comme celle-ci le regardait, ébahie, il lui lit un clin d’oeil, ce qui la renvoya vite dans l’office.
    — J’ai tout de même une nouvelle, Maîtresse Kathryn, dit-il. Vous, moi et la belle Thomasina sommes invités à souper ce soir près de Queningate par notre assemblée de médecins. Cotterell y sera, de même Newington, en tant que beau-père de Darryl. Les yeux de Colum se réduisirent à deux fentes et il poursuivit :
    — Ils promettent de répondre à toutes nos questions concernant les meurtres, mais je pense que Chaddedon est l’instigateur de cette invitation. Je crois qu’il a un faible pour vous, acheva-t-il avec un brin de malice.
    — Cela ne vous regarde pas ! rétorqua Kathryn, s’efforçant de ne pas montrer sa gêne. À quelle heure devrons-nous nous rendre là-bas ?
    — Vers neuf heures.
    — Dans ce cas, Irlandais, je vous suggère d’aller vous laver et vous raser, et de prendre possession de vos nouveaux quartiers.
    Sur ces mots, Kathryn se dirigea vers la cheminée pour y attiser furieusement les braises, tandis que Thomasina, le nez en l’air, conduisait à sa chambre un Irlandais tout réjoui.

 
    Chapitre VIII
    Kathryn s’affaira un moment dans la cuisine avant de sortir avec Agnes et Thomasina s’assurer que le nasturce {3} poussait bien dans le jardin d’herbes aromatiques.
    — C’est une plante qui enrichit la terre et empêche les mauvaises herbes de tout envahir, expliqua-t-elle.
    Elle suivit le sentier qui courait entre les carrés de plantes, vérifia la coriandre, la menthe, le thym et le persil, puis la mortelle digitale et la belladone, plus nocive encore. Cela fait, elle regagna la maison pour recevoir les patients qui, jusqu’au soir, frapperaient à sa porte, pour être soignés ou lui demander des remèdes. Clara, la fille de Beeton le brasseur, vint chercher du vin de cerise pour la goutte de son père. Clement, le savetier, avait besoin d’un cataplasme aux herbes pour l’entaille qu’il s’était faite au poignet. Paulina, la marchande de volailles, que Thomasina soupçonnait in petto d’arrondir ses fins de mois en recevant de jeunes messieurs, se plaignait de « démangeaisons dans ses parties les plus intimes ». Elle dut suivre Kathryn dans sa chambre pour que celle-ci lui applique une pommade aux herbes. Enfin Rawnose se présenta, accompagnant
    Tim, le rétameur. Ce dernier s’était fait piquer par une abeille, et son bras enflé, devenu rouge, le faisait souffrir. Kathryn le massa doucement avec du jus de plantain, en même temps que celui qui se voulait le héraut d’Ottemelle Lane débitait son lot de nouvelles.
    — La guilde des pèlerins de Jérusalem a autorisé ses membres à veiller leurs morts la nuit à condition qu’ils s’abstiennent de faire surgir des apparitions et de se livrer à d’autres indécences. Petronella de Maidstone a été jugée et condamnée parce qu’elle faisait des mélanges de poudre d’araignée, de vers noir et d’une herbe, le mil... mil...
    — Millefeuille, peut-être ? interrogea gentiment Kathryn.
    — C’est cela, oui, Maîtresse. Avec ses mixtures, elle faisait apparaître des démons à têtes de femmes, et cornus comme des chèvres.
    Rawnose poursuivait son bavardage, mais Kathryn ne l’écoutait plus, songeant à l’invitation à souper que lui avait transmise Colum. Ainsi elle allait revoir Chaddedon. Comment se vêtirait-elle pour la circonstance
     ? Pendant ce temps, Thomasina s’agitait en faisant claquer ses semelles dans la cuisine, tel un chevalier dans sa cotte de mailles, envoyant Agnes pour un oui pour un non dans la chambre de celui qu’elle appelait « ce grimacier d’Irlandais », afin de lui porter des pots remplis d’eau, ou un vase de nuit, ou encore des couvertures et des coussins.
    Enfin Rawnose et son compagnon moins disert s’en furent. Kathryn se lava les mains. Elle aurait bien voulu se retirer dans son cabinet d’écriture pour consulter le livre de Chaucer, mais la bougie des heures

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