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Mon témoignage devant le monde-Histoire d'un Etat clandestin

Mon témoignage devant le monde-Histoire d'un Etat clandestin

Titel: Mon témoignage devant le monde-Histoire d'un Etat clandestin Kostenlos Bücher Online Lesen
Autoren: Jan Karski
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dans leur façon de traiter des questions de ces régions cxx .
    L’organe officiel du commandement de l’Armée de l’intérieur était Wiadomosci Polskie (Les Nouvelles polonaises). Il contenait des articles consacrés à la lutte armée et aux problèmes sociaux. L’ AK avait aussi un organe semi-officiel : Biuletyn Informacyjny (Le Bulletin d’information), qui traitait des nouvelles courantes. L’équipe rédactionnelle de ce journal était composée d’excellents journalistes qui connaissaient leur métier, et il était incontestablement le journal clandestin le plus populaire de Pologne. Le commandement militaire faisait paraître aussi le Zolnierz Polski (Le Soldat polonais), dont une grande partie était consacrée à l’analyse de la défaite de 1939. Il publiait également des informations sur l’activité de l’armée polonaise en Pologne et sur les fronts extérieurs. Powstanie (L’Insurrection) était une feuille spécialisée fournissant aux officiers des informations sur des sujets tels que les combats de rue, la tactique de l’insurrection et de la « diversion ».
    Les journaux des partis politiques étaient d’un registre différent, ils reflétaient le pluralisme de la vie politique dans la Résistance et, dans l’ensemble, rendaient d’immenses services par leurs mises en garde à la population et en l’exerçant à comprendre les objectifs divergents des courants politiques du monde moderne. On y trouvait toutes les nuances d’opinion de l’extrême droite à l’extrême gauche.
    Traditionnellement de haut niveau, les publications du Parti socialiste polonais ( PPS ) se distinguaient par des reportages de grande valeur. L’organe principal du parti était WRN , titre formé avec les initiales des mots polonais «  Wolnosc-Rownosc-Niepodleglosc  » c’est-à-dire « Liberté, Égalité, Indépendance ». Le Wies i Miasto (Campagne et ville ) encourageait le rapprochement et la coopération des ouvriers et des paysans. Le Wolnosc (Liberté) s’adressait à l’intelligentsia. Le Parti socialiste adaptait la richesse thématique de sa presse aux besoins des différents groupes sociaux. Beaucoup de ses publications avaient un caractère local à tirage réduit.
    L’organe principal du Parti paysan s’intitulait Przez Walke do Zwyciestwa (Par la lutte vers la victoire). Ce parti publiait aussi Zywia i Bronig (Ils nourrissent et défendent) ainsi qu’un journal à l’adresse de l’intelligentsia intitulé Orka (Labour ) et d’autres encore.
    Le Parti chrétien du travail, qui avait subi les pertes les plus grandes dans la lutte clandestine, changeait fréquemment le nom de ses journaux pour des raisons de sécurité. Son organe principal s’appelait, pendant la première période de mon travail clandestin, Glos Warszawy (La Voix de Warszawa). Quand je quittai la Pologne, ses deux principaux journaux étaient Zryv (Le Sursaut) et Narod (La Nation).
    L’organe principal du Parti national-démocrate était Walka (La Lutte). Ce parti avait aussi un périodique de caractère militaire et politique nommé Narod i Wojsko (La Nation et l’Armée).
    Les publications que je viens de décrire étaient les plus influentes dans la Pologne occupée quand je la quittai à l’automne 1942. Il paraissait évidemment beaucoup d’autres titres encore mais ils ne pouvaient soutenir la comparaison avec les précédents, tant par leur contenu que par leur diffusion.
    Comment tirait-on ces journaux clandestins ?
    Les imprimeries clandestines, bien camouflées, étaient alimentées en papier de différentes manières : on avait beaucoup d’imagination. En province, des charrettes de paysans apportaient le papier aux endroits secrets. Les précieux rouleaux de papier blanc, jaune ou même de papier d’emballage brun foncé, qui allaient devenir des journaux, étaient dissimulés sous des choux-fleurs ou des pommes de terre. Le papier était en grande partie acheté aux Allemands, par tous les moyens de corruption possibles. Le rédacteur ne restait pas toujours penché sur la préparation du journal. Il avait parfois d’étranges devoirs pour un journaliste. Voici un rapport directement extrait d’un journal clandestin de Warszawa, le Biuletyn Prasowy (Bulletin de presse) : « Avant-hier, 25 mai, quatre de nos collègues journalistes (trois hommes et une femme) étaient occupés à écrire et à préparer leur journal dans l’appartement de M. et M me Bruehl, rue Lvivska,

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