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Montségur et l'enigme cathare

Montségur et l'enigme cathare

Titel: Montségur et l'enigme cathare Kostenlos Bücher Online Lesen
Autoren: Jean Markale
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consistent
en une triple formule : avoir de bonnes pensées, prononcer de bonnes
paroles et accomplir de bonnes actions. On remarquera que cette formulation
tient compte de trois plans fondamentaux : la Pensée qui appartient au
domaine de l’Esprit, la Parole qui appartient au domaine de l’Âme, et l’Action
qui appartient au domaine de la Matière et du Corps. Cette « Triade »,
bien connue de la théologie chrétienne primitive, mais quelque peu oubliée dans
l’Église romaine officielle, réapparaît nettement dans la doctrine des Cathares.
    Il y a donc une eschatologie précise dans le mazdéisme. Après
la chute définitive d’Ahriman, c’est-à-dire lorsque Ahriman n’aura plus sa
raison d’être (il n’existe que par l’intermédiaire des créatures qui le suivent,
c’est-à-dire dans les créatures qui ne font pas le bien ou le font
imparfaitement), Ahura-Mazda procédera au Jugement dernier. Il ouvrira le Livre
où se trouve consignée l’attitude de chacun. Ceux qui auront observé les
commandements de l’ Avesta , c’est-à-dire en
fait l’ensemble de l’humanité enfin réconciliée avec elle-même, seront
accueillis dans le Paradis de la Lumière, le royaume d’Ahura-Mazda. On ne peut
manquer d’établir des rapprochements avec l’eschatologie chrétienne.
    Il y a d’ailleurs bien plus. La défaite définitive d’Ahriman
et des puissances du Mal sera annoncée par des prophètes et surtout par un
Messie, le Saoshyant , c’est-à-dire le Sauveur.
Il viendra proclamer que les temps sont proches et que chacun doit se préparer,
par la prière et par des rites de purification, au jour du Jugement dernier. Il
n’y a rien de tout cela dans la tradition hébraïque, et ceux qui continuent à
se persuader que le Nouveau Testament est la suite de l’Ancien Testament
feraient bien d’étudier l’ Avesta pour
déterminer quelles sont les véritables origines du Christianisme. Ce n’est pas
pour rien que le fondateur de la religion chrétienne est saint Paul, de culture
grecque hellénistique, et non pas saint Pierre, le Juif impénitent, ravalé au
rang de simple symbole de la continuité.
    Comme cela se passe dans la plupart des religions antiques, le
mazdéisme comportait un certain nombre de rites sacrificiels, ce qui suppose
une tendance aristocratique : seuls les riches pouvaient se permettre d’offrir
des animaux en sacrifice. Mais le prophète et réformateur Zoroastre supprima
ces sacrifices, jugeant à juste titre que cette coutume cruelle ne faisait que
renforcer les puissances du Mal. Cela conduisit évidemment à une certaine
démocratisation de la religion, puisque désormais, riches et pauvres étaient à
égalité pour ce qui est des manifestations cultuelles. De plus, Zoroastre
réduisit ces manifestations cultuelles à leur plus simple expression, et nous
retrouvons cette simplification dans toutes les sectes religieuses qui se réclament
du dualisme, les Cathares en particulier.
    On ne sait pas trop si le mazdéisme eut des temples. La question
reste controversée, mais s’il y en eut, ce ne furent que des emplacements sur
des montagnes, sur des hauts lieux, où les Perses, selon Hérodote, aimaient à
sacrifier. Il semble que les Mazdéens pensaient comme les Druides : la
divinité ne pouvait être enfermée dans des sanctuaires bâtis, et la meilleure
façon d’honorer la divinité et d’entrer en contact avec elle était de se placer
en pleine nature, notamment sur des sommets qui, symboliquement, reliaient le
Ciel à la Terre. Il en a été de même chez les Celtes où le nemeton était soit une clairière au milieu de la
forêt, soit le sommet d’une colline, mais sans aucune construction fermée.
    On a les preuves de l’existence d’un culte du Feu. Le Feu
était en effet le symbole de la gloire lumineuse d’Ahura-Mazda, et aussi de la
purification par laquelle toute créature doit passer avant de retrouver la
lumière des origines. Le mot grec signifiant le « feu » est
curieusement relié à l’idée de « pureté ». Ce feu était allumé en
plein air, sur des autels d’architecture fort curieuse, et l’on appelle de nos
jours ces emplacements des Atech-gah , c’est-à-dire
des « places du feu ». Le plus souvent, ces autels étaient doubles, l’un
étant légèrement plus élevé que l’autre, tous deux de forme cubique, avec une
cavité aménagée sur le plan supérieur. Il est d’ailleurs possible de voir dans
ces autels

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