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Napoléon

Napoléon

Titel: Napoléon Kostenlos Bücher Online Lesen
Autoren: André Castelot
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voiture. Un officier sort de la brume.
    — Qu’est-ce qui est là ?
    — C’est le général Belliard, Sire.
    — Eh bien ! Belliard, qu’est-ce que cela ? Comment êtes-vous ici avec votre cavalerie ? Où est l’ennemi ?
    — Aux portes de Paris, Sire.
    — Et l’armée ?
    — Elle me suit.
    — Et qui garde Paris ?
    — Il est évacué, l’ennemi doit y entrer demain à neuf heures.
    — Et ma femme, et mon fils, que sont-ils devenus ? Où est Mortier ? Où est Marmont ?
    — L’Impératrice, votre fils et toute la cour sont partis pour Rambouillet hier matin... Les maréchaux Mortier et Marmont sont sûrement encore à Paris pour terminer tous les arrangements.
    Alors la colère de l’Empereur éclate ; il oublie qu’il a lui-même donné l’ordre à Joseph d’éloigner Marie-Louise et le gouvernement si Paris se trouvait menacé par l’ennemi. Il crie à pleine gorge :
    — Tout le monde a donc perdu la tête ! Voilà ce que c’est que d’employer des hommes qui n’ont ni sens commun ni énergie... Ce cochon de Joseph qui s’imagine être en état de conduire une armée aussi bien que moi !... Et ce j... f... de Clarke qui n’est capable de rien si on le sort de la routine de ses bureaux !
    Les vaincus continuent à défiler devant lui, mais pas un soldat ne salue l’Empereur.
    — Quelle lâcheté... capituler ! Joseph a tout perdu... Quatre heures trop tard ! Si je fusse arrivé quatre heures plus tôt, tout était sauvé !
    Sa voix semble voilée par la douleur. Brusquement, son énergie revient :
    — Quatre heures ont tout compromis ; en quelques heures, le courage, le dévouement de mes bons Parisiens peut tout sauver. Ma voiture, Caulaincourt : allons à Paris. Je me mettrai à la tête de la garde nationale et des troupes : nous rétablirons les affaires... Général Belliard, donnez ordre aux troupes de retourner.
    Tout en parlant, il s’avance sur la route, en direction de Paris. Il marche précipitamment et le petit groupe d’officiers le suit d’un air morne. « S’apercevant, un moment après, que sa voiture, qu’il avait ordonné de faire avancer, ne venait pas, raconte Caulaincourt, il retourna sur ses pas pour aller au-devant, comme si cela pouvait hâter son départ. » Avec impatience, il répète :
    — Partons ! Ma voiture, Caulaincourt ! ne perdons pas de temps.
    Belliard ose intervenir et lui fait remarquer « que la capitulation étant signée, on ne pouvait y manquer ; qu’il ne trouverait plus de troupes à Paris ; qu’il ne pouvait donc y aller de sa personne... »
    D’un geste il balaie l’objection.
    — Caulaincourt, ma voiture et vous, Belliard, suivez-moi avec votre cavalerie ! Quelle est cette convention ? De quel droit l’a-t-on conclue ? Qu’est devenu le ministre de la Guerre ? Où est Joseph ? Que fait-il ?
    Le malheureux Belliard balbutie : il n’a vu « ni l’un, ni l’autre... » L’Empereur hausse les épaules et continue à demander sa voiture qui, au désespoir de Caulaincourt, n’est toujours pas attelée...
    — On ne fait que des bêtises là où je ne suis pas, répète-t-il. On n’a pas tiré parti de la garde nationale qui, animée d’un bon esprit, eût bien défendu les points fortifiés, tandis que les troupes en eussent disputé les approches. On avait plus de moyens qu’il n’en fallait pour tenir au moins quarante-huit heures et donner le temps à l’armée d’arriver. Paris avait plus de deux cents pièces de canon et des approvisionnements pour un mois ; en tout, dix fois plus de moyens qu’il n’en fallait pour faire tête à l’orage, si on eût eu un peu d’énergie.
    Il s’est assis au bord de la route, à même le fossé. Accablé il murmure :
    — Alexandre à Paris !
    Soudain, pris d’une idée, il revient vers le relais – dont les écuries existent toujours {29} – et fait déployer ses cartes :
    — L’empereur Alexandre va s’enorgueillir dans Paris ! Il va passer en revue son armée disséminée sur les deux rives de la Seine ! Et je n’ai point la mienne sous la main...
    — Dans quatre jours, elle sera là, Sire.
    — Quatre jours ! Ah ! deux jours seulement, et dans Paris que de défections ! L’Impératrice elle-même !
    Soudain, il se souvient des directives qu’il a données.
    — Oui, j’ai voulu son départ, car Dieu sait à quoi l’on aurait pu entraîner son inexpérience !
    Puis, on le voit se pencher de

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