Bücher online kostenlos Kostenlos Online Lesen
Nord et sud

Nord et sud

Titel: Nord et sud Kostenlos Bücher Online Lesen
Autoren: Elizabeth Gaskell
Vom Netzwerk:
trop debout. Il était blanc comme un linge, là où il saignait
pas, et j’en étais malade rien que de le regarder. Après ça, je sais plus si j’ai
dormi ou si je suis restée évanouie, jusqu’à ce que Mary rentre. C’est là que je
lui ai demandé d’aller vous chercher. Voilà, me dites rien, mais finissez de me
lire le passage. Je suis soulagée, maintenant que je vous ai tout craché. Mais j’ai
envie de penser à l’autre monde pour m’enlever de la bouche le mauvais goût de celui-ci.
Lisez-moi, voyons, pas un passage de sermon, mais un passage avec une histoire ;
ils ont des illustrations et je les vois quand je ferme les yeux. Lisez-moi le passage
sur un ciel nouveau, une terre nouvelle [59] , et peut-être que ça me fera oublier
tout ça.
    Margaret lut de sa voix douce et basse. Bessy avait les yeux
fermés, mais elle écouta un moment, car des larmes perlèrent sur ses cils. Elle
finit par s’endormir d’un sommeil entrecoupé de sursauts et de supplications marmonnées.
Margaret la couvrit et partit avec mauvaise conscience ; elle pensait qu’on
avait besoin d’elle chez elle, et pourtant, pour la première fois, il semblait cruel
de laisser seule la mourante.
     
    Mrs Hale se trouvait dans le salon quand sa fille rentra.
C’était l’un de ses bons jours et elle ne tarissait pas d’éloges sur le matelas
à eau. Il lui rappelait les lits de chez Mr John Beresford, et elle n’avait
jamais dormi sur un matelas aussi confortable depuis cette époque. Elle se demandait
comment on avait pu laisser se perdre l’art de fabriquer des lits comme dans sa
jeunesse. On aurait pu penser que ce n’était pas sorcier : on trouvait encore
le même genre de plumes ; et pourtant, elle ne se souvenait pas avoir dormi
d’un aussi bon sommeil que cette dernière nuit.
    Mr Hale suggéra qu’une partie des mérites des lits de plumes
de jadis pouvait sans doute être attribuée à l’activité de la jeunesse, qui rendait
le repos plus agréable. Mais sa femme ne trouva pas cette idée à son goût.
    — Certainement pas, Mr Hale, c’était ce genre de lit
que nous avions chez Mr John. Voyons, Margaret, toi qui es jeune et très active
dans la journée, dis-moi si tu trouves les lits d’ici confortables. Réponds-moi
franchement. Te donnent-ils une impression de repos parfait quand tu t’y étends ?
Ou est-ce que tu ne te tournes pas plutôt dans tous les sens en essayant en vain
de trouver une bonne position, est-ce que tu ne te réveilles pas le matin aussi
fatiguée que la veille au soir ?
    — À la vérité, maman, répondit Margaret en riant, je n’ai
jamais accordé une pensée à mon lit, ni cherché à savoir quel type de matelas j’avais.
Le soir, je suis tellement fatiguée que si je me couche, où que ce soit, je m’endors
aussitôt. Alors je ne crois pas être très compétente sur le sujet. Il faut dire
aussi que je n’ai jamais eu l’occasion d’essayer les lits de Mr John Beresford.
Je ne suis jamais allée à Oxenham.
    — Ah bon ? Oh, mais, bien sûr. C’est ce pauvre cher
Fred que j’ai emmené avec moi, je me souviens. Je ne suis retournée à Oxenham qu’une
seule fois après mon mariage, pour le mariage de ta tante, et le pauvre petit Fred
était bébé à l’époque. Et je sais que cela ne plaisait pas à Dixon de faire la nounou
au lieu de la femme de chambre, et je craignais qu’elle ne me quitte si je la ramenais
dans son ancienne maison, parmi son entourage familier. Seulement, le pauvre bébé
est tombé malade à Oxenham, quand il a fait ses dents. Et comme j’ai passé beaucoup
de temps avec Anna pour préparer son mariage et que par ailleurs, je n’étais pas
très solide moi-même, Dixon a dû s’occuper de lui beaucoup plus qu’elle ne l’avait
fait jusqu’alors. Et elle s’est beaucoup attachée à lui. Elle était si fière quand
il se détournait de tous et se cramponnait à elle, que je crois qu’elle n’a plus
jamais songé à me quitter, bien que ce travail ait été très différent de celui auquel
elle était habituée. Pauvre Fred ! Tout le monde l’aimait. Il est né avec le
don de conquérir les cœurs. C’est pour cela que j’ai eu une si mauvaise opinion
du capitaine Reid en apprenant qu’il s’était pris d’antipathie pour mon cher fils.
A mon sens, c’est une preuve que cet homme est mauvais. Ah, Margaret, ton pauvre
père a quitté la pièce. Il ne supporte pas d’entendre parler de Fred.
    — Je

Weitere Kostenlose Bücher