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Nos ancêtres les Gaulois et autres fadaises

Nos ancêtres les Gaulois et autres fadaises

Titel: Nos ancêtres les Gaulois et autres fadaises Kostenlos Bücher Online Lesen
Autoren: Reynaert
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l’ex-maître du monde qu’à se résoudre au destin de poche qu’on a prévu pour lui. Les Alliés en ont fait le roi de la minuscule île d’Elbe.
    À Paris, l’inusable Talleyrand, serviteur de tant de maîtres, est à la manœuvre. Il a réussi à ressortir de son chapeau des fantômes qu’on avait presque oubliés : les Bourbons. Après vingt-trois ans d’émigration, le frère de Louis XVI monte sur le trône sous le nom qu’il a pris dès la mort de Louis XVII, le fils du roi décapité : Louis XVIII.

    Un dernier tour de piste : les « Cent-Jours »
    L’histoire ne se répète jamais. Comme chacun sait, souvent elle bégaye. En mars 1815, exactement un an après sa chute, l’aigle débarque sur la Côte d’Azur, à Golfe-Juan, avec quelques centaines d’hommes. Le retour du roi, les prétentions des émigrés, l’arrogance des ultras ont déjà lassé les Français, qui ont eu le temps d’oublier les souffrances de l’Empire. Tout le long de la route des Alpes qui porte désormais son nom – la route Napoléon –, ils font un accueil triomphal au revenant. C’est le « vol de l’Aigle ». Retour à Paris, promesse d’un nouvel empire, plus libéral, plus ouvert, plus populaire. Il durera « cent jours ». Un peu plus de trois mois plus tard, en effet, le 18 juin 1815, dans ce qui est aujourd’hui la Belgique, l’Empereur vieilli affronte les troupes envoyées à la hâte par les Alliés. Elles sont commandées brillamment par l’Anglais Wellington et le Prussien Blücher, qui infligent à l’ennemi la défaite la plus fameuse de l’histoire de France : Waterloo. Cette fois l’aigle est rôti. Il pense un moment fuir aux États-Unis, monte sur un navire anglais qui se transforme en piège. La bête est prise, on ne la lâchera plus. Il lui restera six ans à vivre sur un rocher au milieu de l’eau. En 1821, il meurt à Sainte-Hélène d’un cancer de l’estomac.

    Napoléon, star absolue de l’histoire
    Deux cents ans après sa mort, il jouit encore d’un incroyable fan-club, souvent composé d’hommes, et souvent marqué à droite, mais pas toujours. La plupart du temps, ce goût leur est venu de l’enfance. Les napoléoniens adultes sont d’anciens petits garçons qui ont rêvé de gloire et de batailles devant les vignettes de leur manuel scolaire, et les impressionnantes cartes des conquêtes de l’Empire qui les illustraient. Comment leur en faire grief ? On ne reproche pas à quelqu’un ses rêves d’enfant pas plus qu’on ne les discute. Je me garderai donc bien de le faire, d’autant que ma peine serait perdue : l’admiration que les fous de l’Empereur vouent à leur idole relève de la croyance, elle est imperméable à toute forme de distance ou de critique. Je ne puis donc que leur conseiller de sauter les paragraphes qui suivent, ils ne sont pas écrits pour eux, mais pour le reste du public. En général, hors du cercle des dévots convaincus, dans la mémoire commune donc, le souvenir du Premier Empire est associé à quelques idées assez vagues mais toujours très ancrées. On peut les résumer ainsi : Napoléon est un homme au destin exceptionnel, qui a eu le mérite de stabiliser notre pays que la tourmente révolutionnaire avait laissé à la dérive, et si ses conquêtes ont fait beaucoup de morts, elles ont su aussi porter haut la gloire de la France. On peut donc essayer de revenir là-dessus point par point.

    Le destin incroyable de l’homme est une évidence. À peine français à sa venue au monde (la Corse n’est rattachée au royaume qu’un an avant sa naissance), sans appui et sans fortune, il est général à vingt-quatre ans, maître du pays à trente, empereur à trente-cinq, et quasi-maître du monde à quarante. Son ambition était hors du commun, il en avait les moyens intellectuels et physiques (tout le monde connaît sa prodigieuse capacité de concentration et de travail). Il n’a aucun a priori politique. On lui en fait souvent crédit. Il n’a aucun problème à nommer ministre un Talleyrand qui descend de la plus vieille aristocratie à côté d’un Fouché, qui fut un partisan de la Terreur des plus exaltés. Il se rallie les catholiques avec le Concordat, en 1801. Moins de dix ans plus tard, quand le pape lui pose problème en refusant d’appliquer le blocus antianglais dans les ports de ses États pontificaux, il occupe les ports et le fait arrêter.
    Cette attitude apparemment affranchie de tous

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