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Opération Mincemeat : L'histoire d'espionnage qui changea le cours de la Seconde Guerre mondiale

Opération Mincemeat : L'histoire d'espionnage qui changea le cours de la Seconde Guerre mondiale

Titel: Opération Mincemeat : L'histoire d'espionnage qui changea le cours de la Seconde Guerre mondiale Kostenlos Bücher Online Lesen
Autoren: Ben Macintyre
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l’Italie se
désengageait de la guerre, elles se retrouveraient isolées et la Sicile
deviendrait, comme le disait Kesselring, un « piège à souris pour toutes
les forces allemandes et italiennes qui y combattaient ».
    Pourtant, jusqu’au débarquement en Sicile, et même après,
les effets de Mincemeat persistèrent dans la tactique allemande, détournant
l’attention vers l’Est et l’Ouest. La nuit précédant l’attaque, Keitel avait
proposé une première analyse des intentions alliées, prédisant un débarquement
allié majeur en Grèce et une attaque conjointe sur la Sardaigne et la
Sicile : « Les forces d’assaut occidentales semblent être prêtes pour
une attaque immédiate, tandis que les forces orientales semblent être encore en
train de se rassembler, écrivit-il. Un débarquement ultérieur sur la péninsule
italienne est moins probable qu’un débarquement en Grèce. » La moitié des
troupes alliées disponibles en Afrique du Nord », prédit Keitel, serviront
« à venir en renfort de la tête de pont qui… sera établie en Grèce ».
    Les interceptions Ultra montrent que quatre heures après le
débarquement, vingt et un avions d’attaque au sol décolèrent de Sicile, qui
essuyait déjà des attaques, en direction de la Sardaigne, qui n’en subissait
aucune. Le même jour, l’Abwehr à Berlin envoya un message à son bureau espagnol
« pour indiquer que le haut commandement à Berlin était particulièrement
anxieux sur le fait de rester aux aguets pour surveiller d’éventuels convois
passant par le détroit de Gibraltar pour attaquer la Sardaigne. Ces ordres
s’expliquent par le fait que le haut commandement estimait qu’il était possible
que l’attaque en Sicile n’était qu’une feinte et que l’attaque principale se
ferait ailleurs. » Les services de renseignement de la Navy notèrent avec
satisfaction que cette analyse était « parfaitement cohérente avec
l’histoire Mincemeat ».
    Les mêmes effets étaient visibles à l’autre bout de la
Méditerranée où l’attaque fictive sur la Grèce sapait directement la capacité
de l’Allemagne à repousser de véritables attaques sur la Sicile. Les
« R-boats » ou Räumboote , étaient des démineurs de
150 tonnes, composants clés de la force navale allemande qui, en plus de
désamorcer les bombes, servaient aussi à l’escorte des convois, à la patrouille
côtière, à la pose de mines et au sauvetage d’équipages d’avions abattus. Le
12 juillet, Jour J+2 du débarquement en Sicile, le commandant des
forces navales allemandes en Italie envoya un câble au quartier général « se
plaignant que le départ du premier groupe de R-boats, envoyé en mer Égée pour
défendre la Grèce, avait été préjudiciable pour la défense de Sicile, car les
barrages de Gela n’étaient plus efficaces, la pénurie de vaisseaux d’escorte
était « chronique » et le départ de davantage de bateaux, comme
ordonné, aurait de graves répercussions. » Pourtant, la conviction d’une
attaque imminente en Grèce restait profondément ancrée dans les esprits :
à la fin du mois de juillet, Rommel fut envoyé par Hitler en Salonique pour
prendre le commandement de la défense de Grèce si et quand les alliés
attaquaient. L’Abwehr élabora des plans compliqués en prévision de l’offensive
attendue sur la Grèce, comprenant notamment des équipes d’agents secrets et de
saboteurs qui resteraient en arrière si les Allemands étaient forcés de se
retirer.
    Les récriminations du côté de l’Axe commencèrent presque
immédiatement après le débarquement. Lorsqu’il entendit que la défense côtière
italienne n’était pas parvenue à repousser l’attaque, Goebbels fustigea les
« mangeurs de macaroni » mais s’abstint de souligner qu’il n’avait
jamais vraiment cru au grand coup du renseignement de l’Abwehr. Hitler n’admit
jamais qu’il avait été dupe, mais sa réaction militaire face au débarquement
prouvait suffisamment qu’il savait qu’il avait commis une erreur stratégique
majeure en s’abstenant d’envoyer des renforts en Sicile. « La réaction de
Hitler fut immédiate. Il ordonna à deux autres formations allemandes, la 1 re  division
de parachutistes et la 29 e  division blindée de grenadiers, de
se rendre dans les plus brefs délais en Sicile pour renvoyer les envahisseurs à
la mer. » Mais c’était trop tard.
    Dans la hiérarchie allemande, d’autres

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