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Quelque chose en nous de Michel Berger

Quelque chose en nous de Michel Berger

Titel: Quelque chose en nous de Michel Berger Kostenlos Bücher Online Lesen
Autoren: Yves Bigot
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procédurière », ajoute Grégoire Colart, qu’elle a autorisé à publier avec Alain Morel France Gall, le destin d’une star courage (Flammarion, 2007). Mais juste, aussi, puisqu’elle commentait leur subséquent Michel Berger, l’étoile au cœur brisé, d’un « C’est correct » qui a valeur de blanc-seing.
    Triste conflit autour de l’héritage moral, affectif, d’un homme qu’elles ont beaucoup aimé toutes les deux, quoique très différemment. « C’est une histoire à chier, s’emporte de Bosson, ami intime des deux, sans préférence. Je ne pense pas que ce soit délibéré de la part de Véronique. Qu’elle fasse un album de chansons de Michel, personne ne peut le lui reprocher. C’est son droit absolu. Je préfère que ce soit elle plutôt que Chimène Badi ! Mais se faire embarquer pour quatre pages dans Match comme si France n’avait jamais existé, c’est un scandale. Je l’ai dit à Véro dans le film de Dider Varrod pour France 3 : “Tu n’es pas la veuve officielle de Michel Berger.” »

France
    « Si je n’avais pas eu les chansons pour Françoise et pour France, j’aurais disparu de la circulation. Gainsbourg et moi n’avons pas eu le choix. Crois-moi, si on avait pu chanter nos chansons depuis le début, on l’aurait fait, mais il fallait manger. Mes chansons, je voulais les chanter moi-même. Ça me gonflait d’écrire pour les autres. Et quitte à le faire, ça n’est pas pour France que je l’aurais fait ; je n’aimais pas beaucoup ce qu’elle chantait jusque-là. Mais elle m’a persuadé. On a fait “La déclaration”, qui s’est bien vendu, et je me suis rendu compte qu’elle était la seule fille à posséder quelque chose de magique dans la voix, de rythmique, d’exceptionnel. Elle avait chanté du jazz, elle avait du feeling. Mais je n’arrive pas à me défaire de cette image de mec qui écrit pour les autres.
    — Est-ce à dire qu’à l’origine France fut avant tout une opération pour placer tes chansons ?
    — Bien sûr. On appelle ça une opération, chez toi ? »
    Lors d’un « Numéro 1 » que lui consacrent Gilbert et Maritie Carpentier en 1978, Michel se retrouve justement côte à côte avec Serge, au piano, pour un échange gonflé au cours duquel ils alternent en les commentant des extraits de chansons qu’ils ont tous deux écrites pour France, puis Françoise.
    « J’étais un marginal, dit Gainsbourg. En 1964,France Gall m’a sauvé la vie. Puis en 1965, en remportant l’Eurovision. »
    Il chante « N’écoute pas les idoles ». Michel poursuit :
    « J’ai fait plus romantique. Je lui ai écrit un texte que j’avais envie qu’elle dise et elle y a tellement cru que finalement… »
    Et d’enchaîner sur « La déclaration ». Gainsbourg passe alors à « Baby Pop », rappelant que, s’il a présenté France en Lolita, c’est que dans « Lolita » il y a – phonétiquement – « hit ». Il est régulièrement ponctué de remarques goguenardes de Michel : « C’est une chanson à texte » ; « C’est de la vraie philosophie ! » ; « Ça balançait » ; « Tu ne lui as pas écrit que des chansons cochonnes. »
    Il entonne « Musique », et c’est au tour de Serge de vanner et Michel de répondre :
    « Encore des rimes en é . Ça swingue.
    — C’est rare quand tu fais des compliments.
    — C’est efficace.
    — Ça, on ne sait pas si c’est gentil ou méchant. »
    Passons aux sulfureuses « Sucettes » :
    « France n’avait absolument rien compris.
    — Heureusement.
    — Plus tard, quelqu’un lui a demandé pourquoi elle ne chantait plus “Les Sucettes”. Elle a répondu : “Ce n’est plus de mon âge” ! »
    Michel se lance dans « Viens, je t’emmène ». Michel Bernholc dirige les cordes, Claude Engel est à la guitare, Janik Top à la basse, André Ceccarelli à la batterie, un orgue et un piano électrique complètent celui de Michel. Serge passe alors à Françoise :
    « Je vais te donner une leçon de prosodie. Ce sont les rimes qui me donnent des idées quand je n’en ai pas… »
    À « Comment te dire adieu » succède « Messagepersonnel ». Un moment de télé où l’argent du contribuable n’a pas été dépensé à la légère…
    C’est effectivement à France Gall que Michel Berger doit sa survie, non seulement financière mais aussi sa survie tout court, après le « coup de poignard dans le cœur » de Véronique. Marc Kraftchik, qui veille Michel dans l’appartement spartiate tout

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