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Quelque chose en nous de Michel Berger

Quelque chose en nous de Michel Berger

Titel: Quelque chose en nous de Michel Berger Kostenlos Bücher Online Lesen
Autoren: Yves Bigot
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à ma droite, maisje trouve ça bien. J’en ai rien à foutre de ce que les gens en pensent. C’est comme dans la politique, c’est une question de talent, pas de genre. Mais je suis conscient qu’on va avoir du mal à en convaincre les autres. C’est terrible, c’est un vrai problème, c’est dommage, un gâchis terrible. On a l’impression de ne pas être aidés par ceux qui devraient nous aider et du coup on l’est par des gens dont on préférerait qu’ils ne le fissent pas. C’est pareil pour la politique. Il faut refaire le monde ! »
    Trois ans plus tard, pour un papier de Guitare & Claviers dont il fait la couverture en avril 1986 (« Michel Berger : rock’n’roll certitude »), il n’a toujours pas cicatrisé. « Au fur et à mesure que le rock et la culture rock se sont imposés en France, la critique s’en est prise à ces petits Français qui font de la variété en croyant faire du rock. Quand je pense à tous les musiciens français que j’aime, qui font une musique qui découle du rock, c’est bien ou ça ne l’est pas, mais on n’a pas le droit de décider à leur place ce qui est du rock et ce qui n’en est pas. Enfin, c’est un débat dépassé, j’espère. »
    Il aura passé sa vie, sa musique, ses chansons, à s’y employer. En vain évidemment. Mais en a sacrément modifié ce faisant la bande originale en français. À travers des voix longtemps plus porteuses que la sienne, et il n’en est pas de plus puissante que celle de Johnny. Qui le rappelle au moment de retrouver son théâtre, la scène, du 15 septembre au 4 octobre 1987. Pour le show Johnny se donne à Bercy consécutif à l’album Gang, écrit et réalisé à son tour par Jean-Jacques Goldman à la manière de Rock’n’roll attitude par Michel – mais différemment –, Johnny demande à Michel de le réaliser et d’en assumer la mise en scène. Ce sera son spectacle le plus sobre depuis – et avant – longtemps, à base de Goldmanet Berger (sept titres, de « Pendue à mon cou » à « Aimer vivre »), saupoudrés d’incontournables comme « Le feu », « Gabrielle » et « Toute la musique que j’aime ». Janik Top est promu directeur musical : « Ça veut dire que je vais m’occuper de l’esprit des choses que me transmet Michel et que j’endosse la responsabilité de tout ce qui se passe avec les musiciens. Ça veut dire qui si ça se passe mal, eh bien je suis le directeur, donc c’est de ma faute ! Mais avec lui, ça se passait toujours bien. » Ce que confirme Jean-Claude Camus, producteur du spectacle. « Le travail avec Michel a été très facile, un vrai bonheur, très agréable, toujours dans la bonne humeur. Il savait exactement ce qu’il voulait. Même la négociation s’est déroulée sans aucune difficulté. C’était un garçon délicieux. Vraiment quelqu’un de bien. »
    Michel introduit un rideau d’eau dans le show, écrit de nouveaux arrangements pour « Que je t’aime », qui redevient un énorme succès au Top 50, qu’il m’arrive alors malheureusement de présenter parfois sur Canal plus, avec un clip où Johnny dégoulinant de sueur sur la scène du Palais Omnisports dans une chemise western ouverte jusqu’au plexus, s’adresse à une jeune femme qu’on voit se déshabiller intégralement chez elle, exposition de foufoune comprise.
    Michel sera furieux, en revanche, le 20 mars 1988, lorsque lors du meeting de lancement de la campagne présidentielle de Jacques Chirac, alors Premier ministre de cohabitation de François Mitterrand, Johnny prend à Vincennes la liberté singulière de chanter « On a tous quelque chose en nous de Jacques Chirac… ». Il m’appelle, pour réagir sur Europe 1 et dans Libération, où Serge July l’accueille volontiers. « Ma chanson a un sens très précis. Tennessee Williams était homosexuel, alcoolique, toxicomane. Chantée comme ça par Johnny dans un meeting RPR,il est clair que cela veut dire quelque chose de tout à fait contraire à l’idée qui était la mienne. »
    Trois ans plus tard, toujours à Bercy, après France et Michel, peut-être pour se faire pardonner, Johnny s’attaquera à son tour à « Diego, libre dans sa tête », lui donnant la force, l’ampleur, la puissance et l’écho Amnesty International que Michel avait à cœur lorsqu’il l’avait composée – à son propre usage, après avoir vu une affiche du mouvement dans la rue. « C’était une chanson sur la liberté, sur l’incarcération et

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