Qui étaient nos ancêtres ?
de 0 à 12, avec heures du matin et du soir, mais de 0 à 24, à la grande satisfaction des rédacteurs des horaires des chemins de fer…
Les jours œuvrables, devenus ouvrés, rappellent l’ ouvrée et le journal, correspondant à la surface de terre labourée en un jour. Nos ancêtres ne manquaient pas de pain sur la planche, même si, à l’origine, cette expression signifiait que l’on pouvait se dispenser de travailler. Le pain, acheté ou cuit tout au plus une fois par semaine, était en effet conservé sur une planche, et dès lors que celle-ci en était garnie, il était moins nécessaire de travailler pour en acheter. Le pain, alors, était pratiquement synonyme de salaire, au point que notre boulot semble venir du pain boulot, que l’on boulottait goulûment et qui obligeait donc… à boulonner.
Nos ancêtres se reposaient rarement : on sait que les premières grèves n’étaient que les réunions des ouvriers sans travail, à la recherche d’une embauche, qui avaient lieu à Paris, devant l’Hôtel de Ville, très exactement sur la place de Grève qui joignait les berges de la Seine, alors recouvertes de graviers. Quant aux heures chômées , elles n’étaient autres, à l’origine, que les heures les plus chaudes , et donc les plus propres au repos, et nous retrouvons notre sieste de la sixième heure, parfois dite sixième plombe , en référence au plomb de la cloche ou de son marteau…
Avec les vacances, la tendance se confirme nettement. Nos ancêtres n’en ont évidemment pas.
Restent leurs jours de fête, à dénombrer et évaluer.
Il nous faut d’abord enlever les dimanches, que l’Église impose de chômer. Du Moyen Âge au XIX e siècle, cette règle ne supporte aucune transgression, et est aussi suivie que possible à la campagne, hormis pour les tâches liées au bétail et aux volailles. Tout changera dans la ville de la Révolution industrielle, dont les machines et les ateliers ne s’arrêteront pas. En 1893, 27 % des salariés de l’industrie travailleront le dimanche.
Pour ce qui est des jours œuvrables , qui sont donc en principe au nombre de six par semaine, il faut prêter l’oreille au savetier de la fable de La Fontaine :
Le mal est que dans l’an s’entremêlent des jours
Qu’il faut chômer : on nous ruine en fêtes.
L’une fait tort à l’autre, et Monsieur le curé
De quelque nouveau saint charge toujours son prône.
Les dimanches sont loin, en effet d’être, les seuls jours de l’année où l’Église interdit à nos ancêtres de travailler.
Notre savetier doit ainsi s’abstenir de tout travail, non seulement les jours des fêtes liturgiques, que nous continuons à respecter : Ascension, Assomption, Toussaint, Noël… et s’il ignore le 1 er janvier, les lundis de Pâques et de Pentecôte, le 8 mai, le 11 novembre et le 14 juillet-il connaît déjà le 1 er mai (mais comme jour des feuillages) et doit ajouter la Fête des Morts, le 2 novembre, et beaucoup d’autres…
Quand Pâques tombait en juin et le 1 er janvier en mars…
Le découpage du temps fut une chose compliquée, qui donna lieu à maintes hésitations et recherches.
Aux premiers temps de Rome, l’année commençait au 1 er mars, jusqu’à ce roi Numa Pompilius, au VII e siècle avant Jésus-Christ, substituât à cette date celle du 1 er janvier. De cet ancien état, il nous reste les noms de nos mois de septembre, octobre, novembre et décembre , qui étaient alors bel et bien, conformément à leur étymologie, les septième, huitième, neuvième et dixième mois. Octobre vient directement du huit latin : octo, qui donna notre uictième, devenu huitième, – pour éviter, là encore, de lire victième –, et se simplifia en huitième. Voilà pourquoi, nos arrière-grands-parents abrégeaient ces noms de mois en 7bre, 8bre, 9bre et Xbre, ce dernier « X » n’étant autre que 10 en chiffre romain.
On n’en resta pourtant pas là ! En 337, le pape Jules I er décida, assez logiquement, de faire commencer l’année le 25 décembre, jour de la naissance du Christ, ce que d’autres contestèrent pour le faire commencer, plus logiquement encore, le jour de l’incarnation, fixé neuf mois avant, soit le 25 mars, jour où la Vierge Marie reçut l’annonce de l’archange Gabriel. Beaucoup se rallièrent à cette formule, qui est à l’origine de l’habitude qui fit longtemps écrire une date en s’y référant. Le notaire commençait fréquemment
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