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Qui étaient nos ancêtres ?

Qui étaient nos ancêtres ?

Titel: Qui étaient nos ancêtres ? Kostenlos Bücher Online Lesen
Autoren: Jean-Louis Beaucarnot
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au Nord-Est, de celle des plus petits (1,57 m à 1,62 m), dans l’Ouest, notamment en Bretagne, Vendée, dans les Charentes et dans les Landes, ainsi que dans le Centre et le Midi. Les plus petites tailles se rencontrant en plein cœur du massif Armoricain, mais aussi en Sologne, en Forez, en Vivarais, dans le Larzac et le Queyras. La moyenne nationale oscille autour de 1,60 m et les gars atteignant 1,70 m passent pour très grands. Une enquête réalisée, dans l’Oise, sur les hommes ayant fait, au milieu du XIX e siècle, l’objet de demandes de « recherches dans l’intérêt des familles » auprès des services de la préfecture (individus qui étaient donc le plus souvent partis sans laisser d’adresses) fait apparaître la même moyenne, avec une majorité supérieure ou égale à 1,60 m pour plus de 30 % ne dépassant pas ce seuil, ne dépassant même pas, pour certains d’entre eux, 1,53 m.
    Sous l’Ancien Régime, les dépouillements des séries d’archives du contrôle des troupes, conservées aux archives de l’armée de terre, confirmeront une différence de près de deux centimètres entre les recrues alsaciennes, lorraines, flamandes et picardes et celles des provinces du Sud. En 1757, une enquête ponctuelle montre que tous n’atteignaient pas les cinq pieds requis, soit, rappelons-le, 1,62 m.
    Avant cette date, les chiffres sont rares. Pour imaginer la taille de nos ancêtres des XVII e , XVI e ou XV e siècles, on ne peut que se reporter à l’archéologie. La longueur des lits et des pierres tombales, la hauteur des armures et des chambranles de portes des anciens châteaux : tout nous confirme cependant cette impression générale de petite taille. L’ancêtre de M. Legrand, ainsi surnommé au Moyen Âge parce qu’il était le plus grand de son village, n’atteignait pas forcément 1,70 m !
    Mais si les travaux cités précédemment ont pu montrer que la taille moyenne du conscrit était passée de 1,65 m en 1880 à 1,76 m en 1992, on ne saurait en conclure que l’homme a pu ainsi régulièrement grandir de dix centimètres par siècle. Cette irrésistible ascension fut à coup sûr accélérée et augmentée par les progrès de la médecine et de l’hygiène…
    Il semble en effet que cette croissance soit un phénomène récent. Les hommes et les femmes du mésolithique, qui ont vécu voilà environ 10 000 ans, et ont été découverts à Trévoiec, en Bretagne, faisaient respectivement 1,59 m et 1,51 m. Il aurait donc fallu plus de huit mille ans pour que leurs descendants – ces Gaulois que Jules César décrivait comme grands – aient gagné quelques centimètres, avec des tailles moyennes pourtant estimées à 1,64 m et 1,53   m. Selon une autre statistique, les Parisiens du Moyen Âge auraient en moyenne mesuré 1,65 m chez les hommes et 1,55 m chez les femmes. Des siècles durant, la taille serait donc restée stable…
    Mais pourquoi ces différences régionales, avec ces Picards et ces Lorrains plus grands que les Bretons et les Foréziens, ou que les Landais, même une fois descendus de leurs échasses ? On a évoqué l’héritage des guerriers francs, réputés de très haute stature, et qui, s’étant davantage fixés dans les provinces de l’Est, auraient influencé les patrimoines génétiques de leurs habitants… En fait, il semble que cette taille ait été essentiellement liée à la nature des sols et à la variété des aliments qu’ils offraient. Les sols pauvres des régions de montagnes, le manque de lait et de protéines animales suffiraient à expliquer les petites tailles rencontrées dans ces régions. Ajoutons à cela que des facteurs génétiques ou climatiques, tout comme certaines habitudes alimentaires, provoquaient souvent des infirmités particulières. Sous l’Ancien Régime, les recrues originaires de Picardie et d’Ile-de-France, régions dont les eaux sont plus pauvres en fluor, étaient celles ayant perdu le plus de dents, suivies par les Normands, peut-être à cause de leur consommation excessive de cidre. Les zones montagneuses, pauvres en iode, comme le Massif Central et ses pourtours, les Vosges, les Pyrénées, fournissaient les plus grandes proportions de goitreux, avec une fréquente hypertrophie de la glande thyroïde, affectant sans doute indifféremment tous les sexes et tous les âges.
    Partout, les maladies de poitrine sont courantes, comme le sont en Champagne, en Bourbonnais et en Forez, les

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