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Qui étaient nos ancêtres ?

Qui étaient nos ancêtres ?

Titel: Qui étaient nos ancêtres ? Kostenlos Bücher Online Lesen
Autoren: Jean-Louis Beaucarnot
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la forêt est un élément d’autant plus essentiel du paysage et de la vie de nos ancêtres qu’elle abrite tout un monde de petites gens et d’artisans : bûcherons, sabotiers, charbonniers… Ce sont des familles entières, et souvent nombreuses, qui y vivent dans de pauvres cabanes, des huttes ou de minuscules chaumines.
    Qui étaient donc nos ancêtres ? Rarement des urbains. Parfois des gens de la forêt – sans doute aussi nombreux alors que les urbains –, mais surtout une foule de ruraux, appartenant aux diverses couches du monde campagnard : artisans, notables ou paysans.

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Dominants ou dominés ?
Chanoines, sacristains, nobles,
gros bonnets et les autres…
    Si la proportion de nos ancêtres ruraux était de quelque 95 % aux XVII e et XVIII e siècles, on peut estimer qu’elle avait représenté quasiment 100 % à l’aube du deuxième millénaire. Jusqu’au renouveau urbain généré par la croissance des siècles suivant l’an mille, nos ancêtres vivaient en effet tous à la campagne, et essentiellement au sein des seigneuries. Ils étaient attachés à la terre et intégrés à une société fondée sur les liens d’homme à homme, société qui resta longtemps très hiérarchisée, stratifiée et cloisonnée.
    Nos livres d’histoire nous ont appris que la population française de 1789 était composée de trois ordres : le clergé, qui assurait la prière et la vie intellectuelle, la noblesse, qui assurait la défense militaire et la vie politique, et le tiers état, qui devait à lui seul assurer la subsistance et la vie matérielle des trois. Sachant que ces trois ordres étaient fort inégalement représentés, on comprendra que l’on a peu de chance de trouver nos ancêtres parmi les deux premiers, sauf parfois par un bâtard, car membres du clergé comme de la noblesse ne se privaient pas, comme on le verra, d’en engendrer de la façon la plus officielle.
    Du chanoine gros et gras au bedeau « porte-verge » :
une armée de curés…
    De l’évêque au vicaire, le clergé forme une véritable armée. Il est extrêmement fourni, et il est omniprésent. En ville comme à la campagne, on croise à tout moment une religieuse ou un curé ; dans les ermitages, les monastères et les abbayes – sans oublier les nombreux prieurés –, les ermites et les moines sont légion. De plus, au sein même des paroisses, prêtres, curés, chanoines sont secondés par des cohortes de laïcs, gravitant autour de la sacristie.
    Les trésors des sacristies
     
    À l’origine destinée à tenir « secrets » les trésors et le patrimoine de l’église et de la paroisse, la sacristie hébergeait d’abord les vases « sacrés » : le calice et la patine (soucoupe destinée à recevoir les hosties), la custode (boîte à hosties, servant notamment à leur transport au domicile des malades auxquels le prêtre portait l’extrême-onction) et le ciboire (contenant les hosties consacrées), l’ostensoir, presque toujours en or et représentant généralement un soleil.
    On y trouvait aussi toute une panoplie d’ornements que le prêtre devait porter lors des cérémonies, et qui formaient autant de couches au-dessus de sa soutane : l’ amict, rectangle de toile passé autour du cou, l’aube, l’étole, longue bande d’étoffe, symbole de son pouvoir spirituel, le manipule , petite bande d’étoffe passée au bras gauche et destinée, en été, à éponger la sueur perlant sur le front, enfin la chasuble, sorte de manteau sans manche. Toutes ces pièces d’étoffes existaient en autant d’exemplaires que de couleurs requises, ces couleurs variant en effet selon les fêtes, les cérémonies ou les temps liturgiques (noir pour les cérémonies mortuaires, vert pour le temps d’après Pentecôte…). On trouvait encore le surplis, vêtement blanc à manche large, utilisé lors des cérémonies « intimes », et la chape, long manteau décoré et agrafé sur le devant, revêtu lors des grandes cérémonies. Puis les ornements des chapelles et de l’autel, brodés ou tissés de fil d’argent ou d’or, et l’abondant linge de messe, comme le pavillon recouvrant le ciboire ou le caporal, déplié sur l’autel.
    La sacristie contenait également les lampes, chandeliers et candélabres, l’encensoir et la « navette » (petit vase à encens en forme de bateau, d’où son nom), les burettes (petites fioles de verre contenant le vin et l’eau), sans oublier les bénitiers,

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