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Qui étaient nos ancêtres ?

Qui étaient nos ancêtres ?

Titel: Qui étaient nos ancêtres ? Kostenlos Bücher Online Lesen
Autoren: Jean-Louis Beaucarnot
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pour le canonicat pouvait exciter les rivalités. Si, depuis 1606, on devait, pour y accéder, être gradué en théologie ou en droit canon, de nombreux chapitres restaient souvent largement ouverts, notamment dès l’âge de onze ans, et plusieurs d’entre eux, comme ceux de Lyon, de Brioude ou de Marseille, exigeaient que l’on eût seize quartiers de noblesse (autrement dit que ses seize arrière-arrière-grands-parents aient tous appartenu à des familles nobles). Il en allait de même dans les chapitres des couvents, ainsi chez les chanoinesses de Remiremont, dont l’Abbesse, qui était princesse du Saint-Empire et suzeraine d’immenses domaines, menait un train royal, portant une crosse d’or et ne se déplaçant qu’en carrosse à six chevaux. Ces sièges si convoités étaient souvent possédés de façon héréditaire par de très grandes familles. Les rois de France eux-mêmes étaient ainsi chanoines héréditaires de Saint-Martin de Tours, et les comtes de Beauvoir-Chastelux, en Bourgogne, chanoines héréditaires du chapitre cathédral de l’église d’Auxerre, en récompense de services rendus, ce qui donnait au chef de leur Maison le droit d’entrer dans la salle du chapitre avec bottes et éperons, baudrier et épée, ganté des deux mains, l’aumusse sur le bras gauche et un oiseau de proie sur le poing.
    À l’intérieur d’un chapitre, tous les chanoines n’étaient donc pas égaux et l’on notait toute une hiérarchie, allant du doyen qui le présidait et bénéficiait de nombreux privilèges jusqu’à des archidiacres et à de petits chanoines « semi-prébendés », en passant par le trésorier, le chantre, et bien d’autres, comme l’écôlatre, chargé des écoles, ou le théologal, chargé de l’enseignement religieux…
    Le bas clergé constituait évidemment la partie de loin la plus nombreuse de cette armée ecclésiastique, avec quelque quarante mille curés – dont le nom attestait qu’ils avaient reçu la curia animarum, autrement dit le soin des âmes – et davantage encore de vicaires. Tous étaient indifféremment confondus sous la dénomination de prêtres, sachant que l’accès à la prêtrise, autrefois laissé à la discrétion des seigneurs locaux, choisissant et nommant à leur guise les curés, avait peu à peu été réglementé. L’âge minimum fut fixé à vingt-cinq ans et soumis à des études longues et coûteuses (dont deux à trois années orientées vers la pratique pastorale) pour lesquelles le XVIII e siècle vit s’ouvrir des séminaires. Il fallait ensuite passer par différents degrés d’intégration : le clerc tonsuré, qui n’a pas prononcé de vœux ; le diacre, qui a autrefois fait vœu de célibat ; le prêtre, enfin, qui a reçu le sacrement d’ordination.
    Mais pour devenir « prêtre-curé », on devait encore être titulaire de revenus ou d’une rente, que la famille assurait généralement, comme la garantie d’une vie décente. Cette rente variait selon les diocèses, pouvant aller de soixante livres en Haute-Bretagne à plusieurs centaines ailleurs. Dès lors, les prêtres devaient presque toujours accomplir un temps de vicariat, qui pouvait durer de dix à quinze ans, avant de pouvoir, généralement la quarantaine passée, parfois au terme d’un véritable concours mais le plus souvent grâce aux appuis et influences de leur famille, obtenir enfin une « cure », qui était bien sûr le rêve et l’ambition de tous. Cette « cure » consistait en l’administration du temporel d’une paroisse ou d’une église, administration qui était évidemment source de revenus, sauf à devoir, dans certaines paroisses, se contenter de la « portion congrue ». Cela était généralement le cas de paroisses et d’églises qui avaient été fondées par un couvent ou qui dépendaient directement de l’évêque. C’était alors à eux – couvent ou évêque – que les paroissiens devaient payer leur dîme dont une partie seulement était reversée, en guise de traitement, au vicaire desservant la paroisse.
    Au bas de l’échelle, on trouvait enfin des chapelains, chargés du service des chapelles, que ce soient celles des châteaux, des hameaux ou des nombreuses chapelles latérales ajoutées aux églises et aux cathédrales, et dont le nombre n’avait cessé d’augmenter, pour pouvoir assurer le nombre exhorbitant de messes à dire chaque jour, que le moindre croyant avait soin de fonder par

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