Qui étaient nos ancêtres ?
que l’on retrouve au nombre de nos patronymes (comme Dominus, Laudate, Oremus…). Il faut dire que cet art se compliquait pour eux du fait de leur ignorance de latin, ignorance dont ils s’accommodaient en recourant à de petits subterfuges, chantant par exemple, au lieu de In labore requies, In aestu temperies, Infletu solatium : À laboureur qui q ui-y es t ? Y es-tu, ton père y est ; Il fait la collation ».
Il y avait enfin le marguillier, nom habituellement donné au sacristain.
En ville, cette fonction est un honneur très recherché ; à Saint-Germain-en-Laye, on voit marchands, bourgeois et officiers se la disputer. À la campagne, où la faune satellite de l’église se réduit à sa personne, il est l’homme orchestre assurant à la fois les tâches de chantre, de sonneur et de secrétaire-intendant général, chargé aussi bien de louer les bancs aux fidèles que de chasser les chiens de l’église et les vaches du cimetière, et même de faire l’école aux gamins de la paroisse. Ces sacristains n’arrivent pas pour autant à la cheville du moindre chanoine demi-prébendé, même s’ils font figure de petits notables et sont censés avoir la garde des modestes trésors de nos églises de campagne et des anciens vases « sacrés » auxquels ils devaient leur nom.
L’Église était donc fort riche, et même si elles étaient très inégalement réparties, les richesses des chapitres, des monastères, des abbayes et du clergé en général étaient immenses, et ce d’autant plus qu’ils recueillaient continuellement des legs souvent substantiels que nos aïeux leur abandonnaient par testament, afin de mieux s’assurer des faveurs de la cour céleste lorsqu’ils comparaîtraient devant le tribunal divin.
Des nobles bien armés : épées et armoiries
La noblesse est issue de l’ancienne classe militaire chargée d’assurer la sécurité et la défense du pays. À ses débuts, elle était composée de chevaliers, qui n’étaient que des hommes courageux, combattant à cheval. Peu importait leur naissance. Quiconque, dès lors qu’il possédait un cheval et savait porter les armes, pouvait se faire « adouber » par un autre chevalier. Mais comme toute autre institution, ce mode d’investiture s’était peu à peu compliqué de nombreuses exigences, pour se voir finalement réserver aux seuls fils de chevaliers.
Progressivement s’était par ailleurs superposée à cette qualité la possession d’un fief ou d’une seigneurie, territoires que les premiers rois avaient pris l’habitude de confier aux militaires et que ces derniers avaient divisés pour les répartir entre des vassaux, auxquels ils déléguaient à la fois leurs droits et leurs devoirs. Ces vassaux les avaient à leur tour repartagés entre des arrière-vassaux, et ainsi de suite. De là était né un ordre solide, dont certains membres étaient parfois devenus plus puissants que le roi lui-même, et où l’on n’hésitait pas à se livrer des guerres incessantes pour des questions d’intérêt. Investis au départ d’un simple droit de jouissance sur le territoire qui leur avait été confié, ces hommes s’en étaient, au fil des siècles, octroyé la propriété, obligeant les souverains à déployer maints stratagèmes pour freiner leur soif de pouvoir et leurs ambitions territoriales. À cette fin, les rois de la dynastie des Valois s’efforceront d’ouvrir largement le système aux bourgeois enrichis et aux serviteurs de l’État, avant que les Bourbons ne finissent par « parquer » cette noblesse au sein de la Cour, idée géniale de Louis XIV consistant à les réunir tous autour de lui afin de mieux les surveiller, en les occupant d’inoccupation et en les faisant courir après de vains honneurs.
Comme les rangs du clergé, ceux de la noblesse s’étaient hiérarchisés au fil des siècles, avec le dégagement progressif de différentes générations, dont la grande différence résidait dans l’antériorité de l’anoblissement, et nullement dans la particule.
La particule n’est pas un signe extérieur de noblesse…
Les plus anciennes familles nobles étant nées avant que ne se dégagent les noms de famille, elles se sont assez rapidement vu donner le nom de leurs terres ou de leur château ; on parlait ainsi des « Maisons » de Noailles ou de Rochechouart. Lorsqu’à partir des XII e - XIII e siècles, les patronymes roturiers sont apparus, les nouveaux anoblis,
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