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Qui étaient nos ancêtres ?

Qui étaient nos ancêtres ?

Titel: Qui étaient nos ancêtres ? Kostenlos Bücher Online Lesen
Autoren: Jean-Louis Beaucarnot
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même manière que les aventures amoureuses de Stéphanie de Monaco ou de Johnny Hallyday passionnent aujourd’hui leurs descendants. Des siècles durant nos ancêtres ont vécu dans un univers clos – disons-le, dans un loft !
    La seigneurie : un cadre souvent trop « banal  »,
où « l’on ne va pas de mainmorte »
    Dès que les hommes préhistoriques ont commencé à avoir une activité agricole, ils sont devenus sédentaires et attachés au sol qu’ils cultivaient et devaient sans cesse défendre. Ces attitudes ont perduré, pour se voir plus tard accentuées, à l’âge féodal, avec l’organisation de la seigneurie.
    La seigneurie n’a que peu de rapports avec l’image d’Épinal qu’en donnent trop souvent les livres d’histoire. En vérité, peu de réalités anciennes nous sont sans doute aussi étrangères qu’elle.
    Le seigneur, on l’a vu, a reçu des territoires dont il assure la protection, et qu’il divise en plusieurs lots. Il s’en réserve une partie – que l’on nomme la réserve ou garenne – et partage le solde en tenures, qu’il concède à des paysans, appelés les tenanciers , qui les cultiveront moyennant des contreparties, dont ils s’acquittent à la fois par des redevances, en argent et en nature (principalement sous forme de volailles) et par des corvées  : journées de travaux d’intérêt collectif permettant notamment d’entretenir la forteresse ou les chemins, heures de guet pour assurer les rondes et les veilles, journées de travail dans la réserve du seigneur, dont il faut assurer la culture et les récoltes.
    Que le paysan n’espère pas pouvoir un jour posséder sa terre ; le système lui retire en effet tout droit et toute espérance de droit sur elle. Rien ne garantit au fils du tenancier que le seigneur continuera à mettre à sa disposition celle qu’il avait concédée à son père en lui remettant symboliquement une motte de terre. À la mort du paysan, sa main, qui avait reçu cette terre, est considérée comme bel et bien morte, au point que tout ce qu’elle était réputée tenir lui échappe. C’est le principe de la mainmorte , qui a donné naissance à nos premiers droits de succession, que devaient acquitter au seigneur les héritiers de ce tenancier. Le seigneur fixant ces droits à un taux généralement très élevé, ils sont à l’origine de notre expression « ne pas y aller de mainmorte », qui continue à faire allusion à un prix élevé ou à des exigences exorbitantes.
    Pleinement responsable de ses terres, le seigneur a reçu la charge d’y assurer non seulement la sécurité mais encore la justice, pouvoirs plus ou moins étendus, en fonction de l’importance et de l’autonomie de sa seigneurie au sein de la pyramide féodale. Il a, selon les cas, le droit de haute ou de basse justice , lui donnant des compétences plus ou moins larges en fonction des causes jugées. Seuls les seigneurs « hauts justiciers » peuvent juger les crimes. Seuls, ils peuvent installer sur leurs terres des fourches patibulaires , auxquelles ils pourront pendre haut et court les criminels.
    Pendre haut et court : n’y mettons pas « la main au feu » !
     
    Tout homme résidant sur ses terres, de même que tout individu y passant, était justiciable du seigneur, dès lors qu’il y avait été « couchant et levant », c’est-à-dire qu’il y avait séjourné vingt-quatre heures.
    Le seigneur rendait à l’origine la justice aidé d’un préposé ou proposé (en bas latin prepositus ou propositus), que l’on appelait de ce fait un prévôt, ou ailleurs un bailli, un sénéchal, un viguier, un voyer, ou tout simplement un maire.
    Le seigneur jugeait les causes qui lui étaient soumises en fonction de leur gravité et selon qu’il détenait le pouvoir de basse, de moyenne ou de haute justice. Si le « bas-justicier » ne pouvait condamner qu’à des amendes, le « moyen-justicier » pouvait juger des délits et de certains crimes. Seul le seigneur « haut-justicier » pouvait connaître des affaires où il y avait eu effusion de sang, des crimes passibles de la peine de mort et des affaires où l’on recourait au duel judiciaire et, autrefois, aux ordalies.
    Le duel judiciaire, qui eut cours jusqu’au début du XIII e siècle, obligeait les adversaires à se combattre à mort. Dieu, estimait-on, se chargeait de faire perdre l’homme en tort.
    Les ordalies, disparues plus tôt et appelées également

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