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Qui étaient nos ancêtres ?

Qui étaient nos ancêtres ?

Titel: Qui étaient nos ancêtres ? Kostenlos Bücher Online Lesen
Autoren: Jean-Louis Beaucarnot
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sanctionné. Qu’un mari reçoive des coups de balai ou de bâton, non seulement on ne le plaint pas, mais la communauté tout entière se ligue pour le stigmatiser. On verra de même que ce n’est pas à la femme adultère que l’on jettera la pierre, mais à son mari…
    En fait, maris et femmes n’ont pas grand-chose à partager ni grands propos à échanger, hormis, quand ils sont jeunes, ces quelques mots d’amour que l’Église interdit…
    Mais nul ne semble souffrir de cette ségrégation, et cela d’autant plus qu’il la connaît ou la subit depuis l’enfance. Après quelques années de « propédeutique » passées en commun, chacun a tôt fait de rejoindre son camp.
    Du berceau à la tombe :
histoires d’oies et de culottes
    Du bébé joufflu au vieillard chenu, l’odyssée humaine semble avoir été universellement et comme éternellement la même.
    Les vieux Schnocks et la gauche
     
    Qui est aujourd’hui vieux comme Hérode ou comme Mathusalem est facilement traité de vieux Schnock…
    Pourquoi Hérode ? Aucun des personnages historiques de ce nom ne s’illustra par une particulière longévité. L’expression signifie en fait « assez vieux pour remonter au temps d’Hérode », ce roi d’Israël qui entreprit, vers 20 avant Jésus-Christ, de reconstruire le temple de Jérusalem et qui décida le massacre des Innocents, destiné à éliminer l’Enfant Jésus. On dit aussi vieux comme les rues ou comme les chemins, pour quelque chose qui n’est pas nouveau et souvent un peu démodé. La référence à Mathusalem est, elle, beaucoup plus claire et logique. Ce patriarche de la Bible détient le record de longévité de ses semblables. Si ses dix homologues, d’Adam à Abraham, vécurent presque tous, selon le livre de la Genèse, plusieurs centaines d’années, Mathusalem emporte en effet le record absolu, avec 969 ans ! La question est ici de savoir si ces ans sont bien les mêmes que les nôtres… Quant au vieux Schnock, il semble être sorti sous le Second Empire d’une chanson alsacienne ( Hans im Schnokeloch), racontant l’histoire d’un vieil homme un peu lourd.
    Quelle que soit l’étymologie de son nom, le « vieux Schnock »ne devrait pas tarder à casser sa pipe, expression employée à l’origine par allusion aux pipes à bon marché, en terre blanche, que fumaient les ouvriers, et qui étaient particulièrement fragiles. On dit aussi passer l’arme à gauche , en référence à l’apprentissage militaire du maniement des armes, où le temps de présentation, au garde-à-vous et arme au bras droit, devient souvent pénible lorsqu’il est prolongé, et fait donc attendre avec impatience le temps suivant, où l’on pourra changer de bras et connaître le repos (ici, éternel…).
    La gauche, soit dit en passant, a elle aussi toute une histoire, du moins avec celle de l’opposition « droite-gauche »… Dès l’Antiquité, la droite est de bon augure et la gauche de mauvaise. La droite sera donc réservée aux élus, aux hommes ; la gauche aux Enfers… et aux femmes. Ce qui est fait de la main droite est parfait, ce qui l’est de la gauche est impur et suspect. Le diable et le sorcier, lorsqu’ils se signent, le font bien sûr de la gauche… De ce fait, le bâtard devient l’enfant du bras gauche, et les lois de l’héraldique (c’est-à-dire du blason) voulaient que le bâtard noble ajoutât aux armes de son père une « barre », symbolique, qui traversait l’écu… de la gauche vers la droite.
    Tant qu’il a « de la graisse au menton » (c’était la première enfance), l’enfant se voit confié au soin des femmes. C’est une femme qui le surveille dans son berceau – quand on a les moyens d’en avoir un, de préférence un berceau à patins, qui permet de le balancer lorsqu’il pleure trop longtemps, comme dans la fameuse « canchon dormoise » du P’tit Quinquin. De même, c’est à dos de femme que le marmot effectue ses premières sorties, lorsque sa mère se rend au puits ou au jardin, quitte à se voir enfourné, à la maison, dans une espèce de grande boîte en bois, suspendue à un solide clou fiché dans le mur. Longtemps, garçons et filles restent dans le monde des femmes, tous uniformément vêtus – jusque dans années 1920 – d’une sorte de robe unisexe, et plus ou moins occupés à jouer avec des bûchettes de bois, des chiffons ou des chats, les plus âgés courant au-dehors pour attraper grillons,

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