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Qui étaient nos ancêtres ?

Qui étaient nos ancêtres ?

Titel: Qui étaient nos ancêtres ? Kostenlos Bücher Online Lesen
Autoren: Jean-Louis Beaucarnot
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acceptée. On mit alors en place le système lourd et complexe de l’impôt sur le revenu, qui fera notamment, en 1937, retenir l’automobile de tourisme comme nouveau signe extérieur de richesse (on en comptait alors environ 1 900, soit à peine une pour cinquante foyers…). Notre Impôt sur le revenu des personnes physiques ne verra réellement et définitivement le jour qu’en 1959.
    Des paires de bœufs aux paires de baskets :
estimer et convertir
    À Cormeilles, l’enjeu, certes, avait été élevé. Selon les calculs de Jacques Dupâquier, qui estime que vingt livres valent alors un mois de salaire, les soixante livres supplémentaires demandées à Sevestre par rapport à la taille de l’année précédente représentent une somme coquette. Mais combien tout cela pourrait-il représenter en francs d’hier ou en euros d’aujourd’hui ? Nul ne saurait le dire. Mieux : nul ne doit trop essayer de le calculer…
    Vouloir évaluer, dans notre système monétaire, les valeurs d’un monde qui nous est en tout point étranger serait un non-sens. La seule chose que l’on puisse faire est de passer par des équivalences.
    Le tout est de comparer ce qui est comparable, à commencer par ce qui l’est dans le temps. Vers 1640, en Provence, on voit qu’un salarié agricole non nourri peut espérer gagner douze sous par jour dans les meilleurs cas, soit 140 livres par an, dont près de la moitié était utilisée à payer son pain. À cette même époque, on peut noter que dans les régions du Centre, une vache vaut 42 livres, soit l’équivalent de deux cents paires de sabots. Conclusion qui n’a rien d’aberrant si l’on se risque à transposer la vache en tracteur (n’était-ce pas le bœuf qui tirait la charrue ?) et les paires de sabots en paires de baskets…
    De la livre à l’euro
     
    Parler « argent » est toujours délicat. Autrefois comme aujourd’hui.
    La première difficulté vient de la mosaïque des régions et des coutumes héritées des anciennes seigneuries et administrations féodales. Ainsi, jusqu’à la Révolution, les unités de mesure étaient très nombreuses. Pour les surfaces, on avait l’arpent, la boisselée, le journal, l’ouvrée, la perche , et bien d’autres, et on en trouvait autant pour évaluer les longueurs, les poids ou les capacités de liquide. Ces mesures variaient par ailleurs énormément à travers le pays. La barrique , mesure de futaille, c’est-à-dire de contenance des fûts en bois appelés à recevoir du vin ou de l’huile, connaissait ainsi une bonne trentaine de valeurs pouvant aller de l’équivalent de 80 de nos litres en Dauphiné jusqu’à 402 à Paris…
    Pour l’argent, la diversité a longtemps été aussi très grande entre quantité de monnaies aux valeurs variables, sachant surtout que l’on distinguait des monnaies de compte et des monnaies de paiement.
    La monnaie de compte était la livre, divisée en 20 sols ou sous, valant chacun 12 deniers. Elle ne correspondait à aucune pièce tangible. Pour vous acquitter d’une somme de 3 livres, 10 sous et 6 deniers, vous n’aviez pas de pièces de 1, 2 ou 3 livres, pas plus que de pièce nommée sous ou deniers. Il vous fallait vous débrouiller pour trouver cette somme à travers toute une panoplie de monnaies, dont l’appellation et surtout l’équivalence n’ont cessé de varier au fil des temps et des lieux. Ces monnaies se présentaient sous forme de pièces métalliques d’or, d’argent (nommées des « blancs ») et de cuivre ou de bronze (ces dernières souvent dites monnaies « noires »). Vous aviez ainsi le buis d’or, créé par Louis XIII, qui sera frappé de différentes façons et vaudra, selon la frappe et l’époque, de 5 livres 10 sols à 24 livres ; l’ écu d’argent (créé lui aussi par Louis XIII) ; le gros (valant à l’origine 12 deniers tournois), le liard (pièce en cuivre valant 3 deniers)… sans parler des testons, dizains, ni du franc, qui, frappé sous Jean II le Bon et Charles V, ne connut, sous l’Ancien Régime, qu’une très éphémère existence.
    En 1715, pour payer vos 3 livres, 10 sols et 6 deniers, vous pouviez ainsi donner un écu dit « aux 8 L », valant 3 livres 6 sols, un « quadruple sol » qui en valait, comme son nom l’indique, quatre, et enfin, soit six pièces de cuivre d’un denier tournois soit deux pièces de cuivre d’un liard chacune. En fait, c’est comme si l’euro avait existé sans

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