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Qui étaient nos ancêtres ?

Qui étaient nos ancêtres ?

Titel: Qui étaient nos ancêtres ? Kostenlos Bücher Online Lesen
Autoren: Jean-Louis Beaucarnot
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s’acquitter de ses devoirs de chrétien et communier très vite ; il le fait dès l’âge de six à sept ans, cet âge que l’on appelle l’âge de raison, et à partir duquel il va rejoindre le monde des adultes pour y prendre une place active. Au cours du XIX e siècle, lorsque l’instruction religieuse des enfants et le catéchisme se généralisent, la « première communion », retardée à douze ans, prend de plus en plus d’importance, pour coïncider avec ce que les ethnologues appellent les « rites de passage ».
    Deuxième de ces rites, après celui du baptême, la première communion marque alors le passage de l’enfance à l’adolescence et la cérémonie s’organise avec l’aube, les cierges, le camarade de communion, qui devra rester, la vie durant, un ami fidèle. Au jour du mariage, c’est à lui que reviendra, de droit, le poste de garçon d’honneur – et il en va de même côté filles.
    Vient justement le mariage, sévèrement réglementé par le calendrier liturgique, interdisant certains jours et certaines périodes. La cérémonie se déroule à l’église, après un éventuel contrat passé devant un notaire, et très longtemps c’est cette bénédiction qui fait à elle seule le mariage. La cérémonie civile, imposée en 1793, restant considérée comme secondaire.
    Jours de mariage et robes de mariées
     
    Nos ancêtres ne se mariaient pas n’importe quand, Dieu les en garde ! Le choix de la date du mariage avait à leurs yeux une grande importance, non pas en fonction des dates des vacances, comme aujourd’hui, mais, là encore, par rapport aux interdits et au calendrier de M. le Curé, qui se trouvaient souvent en contradiction avec les deux dominantes du mariage : le grand festin et l’acte de chair !
    Si c’était à cause de leur travail que, contrairement à nos habitudes, nos ancêtres ne se mariaient pas en été – saison entièrement consacrée aux gros travaux – c’était pour obéir aux lois de l’Église qu’ils se mariaient encore moins en périodes d’interdits religieux : le Carême, l’Avent, et plus tard en mai, devenu le mois de Marie. Mais même avant cette promotion mariale, mai n’a jamais eu bonne presse au plan matrimonial, comme en témoignent de nombreux proverbes : « Noces de mai, noces mortelles », « Mariages de mai ne fleurissent jamais ». On affirme même que « les mégères s’épousent en mai ». De ce fait, les meilleurs mois étaient donc ceux de janvier et février, entre les Rois et le Carême, et celui de novembre, entre les derniers travaux de labours et le temps de l’Avent.
    De la même façon, nos aïeux ne se mariaient pas n’importe quel jour, éliminant déjà ceux des jeûnes imposés par l’Église, qui étaient aussi des jours d’abstinence, qu’il aurait été inconcevable de songer à contourner : ainsi le vendredi était-il tout à fait exclu, en tant que jour de deuil général, en souvenir du « vendredi saint » où Jésus était mort sur la croix, de même que le jeudi, réputé « jour des mariages de cocus ». Aucun curé n’aurait par ailleurs accepté de bénir un mariage un dimanche, jour consacré au Seigneur. Nos ancêtres choisissaient donc souvent le mardi, suivi de deux jours permettant de prolonger la fête, et se mariaient donc plus souvent un mardi de novembre que, comme nous, un samedi de juillet. L’heure, quant à elle, importait peu, sauf pour les veufs, qui se mariaient fréquemment de nuit, pour éviter le charivari.
    Dernière surprise : la mariée n’est pas en blanc. Avant que ne se répande, à la fin du XIX e siècle et après les apparitions de Lourdes, le culte de l’immaculée Conception, elle porte une robe de couleur unie qui, selon ses moyens, est rouge, jaune, souvent bleue, ou noire dans les milieux les plus modestes.
    Et le cycle de se poursuivre et de se renouveler, d’un baptême à l’autre puis d’un mariage à l’autre, jusqu’à « l’heure des heures », celle où M. le Curé vient apporter le Bon Dieu au mourant et où, l’âme « passant », le corps sera enfermé dans un des « linceux » composant le trousseau du mariage. Déposé parfois dans un cercueil et après force coups de goupillon donnés par le curé lors de l’absoute, notre croyant sera inhumé au cimetière, et surtout en terre bénite – une faveur refusée aux enfants morts sans baptême, aux vagabonds sur lesquels on n’a pas trouvé le

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