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Qui ose vaincra

Qui ose vaincra

Titel: Qui ose vaincra Kostenlos Bücher Online Lesen
Autoren: Paul Bonnecarrère
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que
    vous allez partir avec moi, le capitaine Jellicœ et le lieutenant Petrakis. Le
    capitaine va vous initier immédiatement à une nouvelle forme d’entraînement. Vous
    n’avez que vingt-quatre heures devant vous. Écoutez attentivement ses conseils,
    et ne l’embarrassez pas avec des questions auxquelles il ne pourrait vous
    répondre. Ne laissez rien transpirer, même dans le camp. Cette entrevue aussi
    bien que tout ce que vous pourriez apprendre doit les ter strictement secret. »
    Jellicœ se lève et fait
    signe aux trois hommes.
    « C’est bon, les
    grenouilles, suivez-moi ! »
    Devant la tente, le
    grand officier roux s’installe dans une jeep. En silence, les parachutistes
    prennent place à ses côtés. Même entre eux ils n’osent pas prononcer la moindre
    parole, et pourtant la curiosité les dévore. Jellicœ rompt la tension.
    « Nous ne sommes
    tout de même pas au confessionnal ! Nous allons faire de la navigation de plaisance.
    Je suppose que vous savez ramer tous les trois ? »
    Ils acquiescent.
    « Parfait, nous
    allons voir ça. »
    Au bord du canal, une
    lourde barque les attend. Jellicœ prend place à l’arrière, commande à Mouhot et
    Sibard de prendre les avirons, désigne à Léostic une place à l’avant.
    « Voici, explique-t-il,
    le but de l’opération. Apprendre à ramer sans créer le moindre remous, sans
    provoquer le moindre bruit. »
    Se relayant sans cesse, ils
    rament toute la nuit, s’exercent à faire glisser les pelles des avirons, à les
    enfoncer en silence, et à les retirer à Heur d’eau. Quand l’aube se lève, ils
    sont au point, Jellicœ est satisfait.
    « Ça va aller, je
    signalerai au capitaine Bergé que son choix est O. K ! Vous pouvez aller
    dormir quelques heures. »
    Mais ils sont trop
    surexcités pour dormir. Ils prépaient leur paquetage, cherchent à deviner ce
    qui les attend, à percer le secret de l’opération.
    À 18 heures, Jellicœ
    vient les aviser que le départ est pour 19 heures. Sous leur tente, un sergent
    s’étonne de la prévenance de l’officier britannique.
    « Un capitaine-lord
    qui se dérange en personne ! Vous devenez des huiles tous les trois.
    Capitaine-lord ? interroge
    Sibard.
    — Évidemment, tu ne
    le savais pas. C’est lord Jellicœ, le fils de l’amiral vainqueur de la bataille
    du Jutland. Son père était le chef tout-puissant de l’Amirauté britannique
    pendant la dernière guerre. » Sur son lit, Léostic se tord d’un rire
    nerveux. « Qu’est-ce qui t’arrive, Pierrot ? lance Mouhot. Tu deviens
    hystérique, ou quoi ? »
    Le rire de Pierrot
    redouble. Il en pleure. Par bribes hachées, il répond :
    « Ben, merde, ça
    vous fait pas rigoler, vous ! Je pense au Grand Amiral. S’il avait pu voir
    son rejeton cette nuit, ce qu’il aurait été fier ! »
    Le camion a roulé une
    partie de la nuit. À 6 heures du matin, le commando arrive sur le port d’Alexandrie.
    Les six hommes embarquent et, dans la rade, montent à bord d’un navire amiral, le Midway.
    « Tâchez de vous
    reposer, conseille Bergé, conférence à 15 heures. On vous mettra au courant. »
    Le briefing a lieu dans
    la salle des cartes. Une dizaine d’officiers de marine sont présents. Parmi eux,
    trois Grecs. Au mur, des agrandissements de photos aériennes ; sur des tréteaux,
    des cartes : elles représentent l’île de Crète.
    « Voici ce que l’on
    attend de nous, commence Bergé. Un sous-marin grec va nous déposer au nord de l’île
    de Crète, à ce point précis. »
    Le capitaine désigne sur
    une carte géante un point qui doit se trouver à une quinzaine de kilomètres d’Heraklion,
    l’un des centres principaux de l’île.
    « À deux kilomètres
    d’Heraklion, poursuit Bergé, la Luftwaffe a installé sa base première. Cet
    aéroport constitue pour nous une véritable gangrène ; les avions de chasse
    et de bombardement en décollent et interceptent sans difficulté les convois que
    nous tentons d’acheminer vers Malte. Précisément l’un de ces convois doit
    appareiller d’Alexandrie le 13 juin. Il est essentiel pour la survie de l’île
    qu’il parvienne à sa destination.
    « Pour appuyer leur
    tentative de forcer le blocus, six commandos formés par vos camarades S.A.S. français
    et anglais vont attaquer les aéroports de la côte africaine. S’ils réussissent,
    les dix-sept navires de fort tonnage se trouveront hors d’atteinte de la
    Luftwaffe. Mais il restera Heraklion en Crète. Vous

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