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Remède pour un charlatan

Remède pour un charlatan

Titel: Remède pour un charlatan Kostenlos Bücher Online Lesen
Autoren: Caroline Roe
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qui ont grand besoin de nos prières.
    — Aaron et Marc ? demanda Isaac.
    — Non, pas du tout, fit-il, pris de panique. Deux autres personnes.
    — C’est vraiment ridicule ! dit Berenguer, qui perdait à nouveau son sang-froid. Un garçon comme vous, pas encore fait, a besoin de nourriture et de sommeil, je vous le garantis. Votre devoir présent est de conserver votre corps en bonne santé pour que votre âme puisse l’habiter, pas de veiller et de jeûner pour rejoindre prématurément votre tombe.
    — Mais, Votre Excellence…
    — Silence ! rugit l’évêque. Je ne vous ai pas donné la permission de m’interrompre. L’acte le plus vertueux que vous puissiez accomplir est de faire ce qui est nécessaire pour que votre vie soit épargnée. Vous vous êtes consacré à l’œuvre du Seigneur. C’est pour cela que vous êtes ici, au séminaire, jeune maître Lorens. Pas pour mourir de faim. Vous allez cesser de jeûner et prendre un vrai repos sinon, par tout ce qui est saint, je vous ferai enfermer pour vous y contraindre. Maintenant, laissez le médecin vous examiner et obéissez-lui. Ce n’est pas un conseil, Lorens, c’est un ordre de votre évêque.
    — Mais, Votre Excellence, je ne suis pas malade.
    Il se leva pour prouver ses dires, tituba et s’évanouit sur le sol de pierre.
    — Que lui est-il arrivé ? demanda Isaac.
    — Il est tombé, papa, dit Raquel. Il s’est évanoui, sans convulsions, toutefois.
    — Mettons-le sur le lit. Votre Excellence, je vous en prie, faites venir deux solides gaillards qui puissent le recoucher sans lui faire de mal.
    Mais Berenguer se trouvait déjà à la porte de la chambre et ramenait le prêtre qui les avait conduits jusque-là.
    — Nous allons nous occuper de cela, dit l’évêque. Il n’est pas très lourd. Même deux hommes d’Église peuvent le soulever.
    Ils n’eurent effectivement pas de mal à le remettre sur son lit. Isaac se pencha au-dessus du jeune homme, palpant son visage et son cou, son ventre, écoutant sa poitrine. Enfin, il approcha sa tête de la bouche du garçon, comme pour l’embrasser, le huma et se releva.
    — Raquel, dix gouttes de la mixture bleue dans un peu d’eau.
    — Oui, papa.
    Elle mesura soigneusement la quantité et s’approcha du chevet pour administrer le remède à Lorens. Elle lui souleva la tête et humidifia ses lèvres avec l’eau de la coupe. Il remua. Elle lui versa un peu de liquide dans la bouche. Il gémit et avala. Dès la troisième gorgée, il se mit à bredouiller.
    — Que dit-il ? demanda Berenguer.
    — Écoutons, fit Isaac.
    —  Ma-ta-ra, murmura-t-il en agitant la tête.
    Il détachait clairement chaque syllabe.
    —  Ma-ta-ra, répéta-t-il d’une voix plus forte, et discipulis tuis.
    Il chercha à se redresser et le jeune prêtre s’avança pour le maintenir en position couchée.
    —  Misericorde… reprit-il avant que sa voix ne produise plus qu’un balbutiement incompréhensible.
    Raquel lui releva encore une fois la tête et lui déposa un peu plus de liquide sur la langue. Isaac localisa Yusuf, qui se tenait près de la porte pour ne pas déranger, et il murmura à son oreille. L’enfant parcourut alors la chambre comme s’il cherchait quelque chose.
    — Qui parle-t-il de tuer 2  ? demanda Berenguer. Et qui sont ces disciples ?
    — Votre Excellence, répondit Isaac, j’avoue ne pas le savoir. Cela n’a aucun sens.
    —  Ma-ta-ra et Ma-ta-na, sauvez-nous ! s’écria alors Lorens d’une voix forte.
    Puis il commença à murmurer. Raquel avait pris un linge propre et tamponnait maintenant ses lèvres de liquide sans que cela semble le perturber.
    — Que dit-il à présent ? demanda Berenguer.
    — Un Pater noster, répondit le prêtre, qui s’était rapproché pour mieux entendre.
    — C’est plus rassurant, fit l’évêque.
    Le corps de Lorens fut subitement pris d’un mouvement convulsif. La coupe tomba des mains de Raquel et se renversa à terre.
    — Tenez-le, pour l’amour de Dieu ! ordonna l’évêque.
    — Je n’y parviens pas, dit le jeune prêtre. Je fais de mon mieux, Votre Excellence.
    — Papa, dit Raquel, il a des convulsions. Non. Ce n’est pas cela. Il a plutôt l’air de souffrir énormément.
    — Alors prends soin de lui, mon enfant. C’est la seule chose que nous puissions faire.
    Isaac s’approcha du lit, saisit les jambes du jeune homme et les tendit.
    — Tenez-lui les bras, dit-il au jeune prêtre, je

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