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Remède pour un charlatan

Remède pour un charlatan

Titel: Remède pour un charlatan Kostenlos Bücher Online Lesen
Autoren: Caroline Roe
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Hasan – Ali, comme ils l’appelaient. Deux des autres filles étaient aussi des esclaves. Nous étions censées aider les servantes quand nous n’étions pas occupées.
    — Maintenant, parle-moi des trois jeunes gens qui sont morts, dit Isaac.
    La peau laiteuse de Zeynab devint grise sous l’effet de la peur.
     
    Pendant que Rebecca pansait les blessures de Zeynab et que la plupart des habitants de la ville et de ses faubourgs étaient encore à table, à jouir des derniers instants de leur repas de fête, Sancho frappait à la porte de Marieta. Elle rejeta ses cheveux indisciplinés en arrière et se dirigea vers la porte. La servante était sortie de son réduit pour répondre, mais sa maîtresse la chassa à coups de pied et elle repartit se terrer. Marieta ouvrit la porte, juste assez pour indiquer qu’elle ne craignait pas cet homme, mais pas assez pour que cela constitue une invitation à entrer.
    — Tu arrives trop tard. J’en ai tiré un meilleur prix.
    — Ce n’est pas une très bonne idée que tu as eue là, Marieta, dit-il avec un sourire qui révélait ses dents gâtées. Le gentilhomme ne va pas être content.
    — Quel gentilhomme ?
    — Celui qui m’a demandé d’éloigner la fille – de l’emmener très loin – et de me débarrasser d’elle. Je le connais depuis longtemps. J’ai fait beaucoup d’affaires avec lui, d’un genre ou d’un autre. Il a très mauvais caractère, je te l’assure, et il tenait à ce que je récupère cette fille.
    — Guillem ou Lup ?
    — Peu importe la façon dont tu t’appelles. Tout ce que je sais, c’est que ce n’est pas son vrai nom.
    Il rit et fit demi-tour.
    — J’espère pour toi que ce n’est pas un ami trop intime, Marieta. Au revoir.
     
    Les ombres du soir s’allongeaient déjà sur le parvis de la cathédrale quand Isaac monta vers le palais épiscopal, accompagné de Yusuf et de Zeynab. Avec la vieille robe de Rebecca, la petite musulmane ressemblait à n’importe quelle habitante de cette ville. Mais, sous son voile, sa pâleur faisait ressortir la tache violette qui s’étalait sur sa joue. Elle n’avait pas été très heureuse à l’idée de rendre une telle visite, mais cela ne l’empêchait pas à présent de se diriger vers le palais.
    Berenguer était assis dans le petit salon de réception, en compagnie de Pons Manet et de sa famille. La lettre était posée devant lui et attirait l’attention de tous. Au moment précis où l’évêque allait prendre la parole, Francesc Monterranes ouvrit la porte.
    — La présence de Votre Excellence est demandée dans l’antichambre, murmura-t-il.
    L’évêque quitta le salon et la famille Manet se mit une fois encore à discuter de ce qu’il convenait de faire.
     
    — Vous m’avez adressé un homme fort malheureux, Isaac, mon ami, dit Berenguer. Et toute sa famille. Il eût été plus facile d’élaborer quelque chose avec Pons Manet s’il était venu seul.
    — Toutes mes excuses, Votre Excellence. Mais Pons Manet a l’habitude de ne dire aux gens que ce qu’il croit être important. Son épouse est plus franche et elle est accablée de chagrin. La présence de son fils et de sa belle-fille l’aidera à parler. J’ai pensé que l’on irait plus vite ainsi.
    — Et qui avez-vous amené avec vous ? Ce n’est certainement pas ma bonne Raquel sous tous ces voiles. Car si c’est elle, sa taille a bien diminué !
    — Non, monseigneur l’évêque, dit Isaac en riant. C’est une petite Mauresque terrorisée et blessée, une esclave affranchie, qui semble en savoir beaucoup sur ce qui se passe chez Marieta, sur Guillem de Montpellier et peut-être sur la mort de ces malheureux jeunes gens. Nous devons la protéger avec soin.
    — Comment en es-tu venue à savoir tout cela ? demanda Berenguer à la fille.
    — J’ai été achetée par Marieta l’année dernière, répondit-elle. Et elle m’a fait travailler à certaines choses. Je lui ai obéi, mais elle m’a dit ensuite que ce que j’avais fait était très mal et que je serais pendue si je venais à en parler.
    Même sous ses voiles, Berenguer se rendait compte qu’elle tremblait comme une feuille.
    — Pouvons-nous la voir ? demanda l’évêque. Si elle a de telles révélations à nous faire, j’aimerais voir son visage alors qu’elle nous parle.
    — Il le faut ? murmura-t-elle.
    — Certainement, mon enfant, dit Berenguer. Autrement comment pourrais-je t’aider ? Ôte ton

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