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Remède pour un charlatan

Remède pour un charlatan

Titel: Remède pour un charlatan Kostenlos Bücher Online Lesen
Autoren: Caroline Roe
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trouve, dit l’homme au grand chapeau. Et je veux la récupérer. Je lui apprendrai à ne pas recommencer.
    — Que voulez-vous que je fasse ? demanda l’officier. À une pareille heure…
    — Elle est dans une maison de Sant Feliu. Je veux que vous alliez la chercher.
    — Abriter une fugitive constitue un délit sérieux…
    — Ne vous inquiétez pas pour ça. J’ignore ce qu’elle a bien pu raconter aux gens qui vivent là-bas, mais j’ai entendu dire qu’ils l’avaient engagée comme servante. Leurs voisins disent qu’ils sont honnêtes. Je ne leur chercherai pas querelle. En fait, j’ai là de quoi les remercier s’ils me la livrent sans esclandre. Et aussi de quoi vous remercier, messire. Je veux cette esclave avant le lever du jour. Je dois partir pour Figueres. Une Mauresque, répéta-t-il. Elle se fait appeler Romea.
    — Montrez-moi la maison, et nous verrons ce qui peut être fait.
     
    L’officier frappa à la porte, et l’homme au chapeau recula d’un pas pour lui permettre de faire son travail.
    Il fallut une minute avant que la porte s’entrebâille.
    — Qui est-ce ? demanda une petite voix inquiète.
    — Nous souhaitons parler à ton maître.
    — Il est sorti.
    — Ta maîtresse, alors.
    — Elle est sortie, elle aussi. C’est jour de fête, et ils ne sont pas là.
    — Nous voudrions entrer, dit l’officier en poussant la porte.
    — Vous ne pouvez pas ! cria la servante en faisant de son mieux pour refermer. Je ne suis pas autorisée à laisser qui que ce soit entrer quand le maître et la maîtresse ne sont pas à la maison. Partez !
    — Qu’est-ce qui se passe ? demanda une nouvelle voix depuis la cuisine.
    Et Zeynab vint à la rescousse de la servante.
    — Je le savais, c’est elle ! s’écria l’homme au chapeau dès qu’il eut entendu sa voix.
    Il bouscula l’officier et poussa violemment la porte, puis saisit Zeynab au poignet.
    — J’exige mes droits ! C’est mon esclave !
    Sans la lâcher, il jeta une bourse à la servante.
    — Tu donneras cela à ton maître pour le dédommager.
    — Je suis libre ! protesta Zeynab en se débattant. J’ai un document qui le prouve. Laissez-moi aller le chercher !
    — Sale petite menteuse ! dit Lup. Oh, elle est maligne ! Elle sera bien utile quand je l’aurai matée. Merci, officier. Voici pour le dérangement.
    Une seconde bourse tomba dans la paume de la main de l’officier.
     
    — Dieu me protège ! Je l’ai tué !
    Les mots résonnèrent dans la maison vide et arrivèrent jusqu’aux oreilles de Yusuf et d’Isaac, dissimulés dans le petit escalier.
    Personne ne répondit.
    Dans la cour, un cheval hennit et piaffa d’impatience. Il y eut ensuite des bruits de pas. Isaac toucha l’épaule du jeune garçon et se releva.
    — Entre là !
    C’étaient les pas de deux hommes qui trébuchaient et se cognaient aux murs, puis la porte se referma brusquement. Peu importe qui ils étaient : ils se moquaient bien du bruit qu’ils pouvaient faire.
    — Ont-ils de la lumière ? murmura-t-il.
    — Oui, seigneur, une petite lanterne.
    — Vite. Suis-moi.
    Le maître et son apprenti se glissèrent en silence jusqu’à l’étage principal.
    — Où allons-nous ? demanda Yusuf.
    — Y a-t-il toujours derrière l’escalier un banc où nous puissions attendre ?
    — Je ne sais pas, seigneur.
    — Il fait sombre là-haut ?
    — Oui.
    Ce fut donc Isaac qui tira Yusuf vers le renfoncement situé derrière l’escalier en colimaçon, trouva le banc de bois et s’y assit, une main toujours posée sur l’épaule de l’enfant.
    Au rez-de-chaussée, ils entendirent l’homme dire d’une voix normale :
    — Guillem ? Qu’est-ce qui t’arrive ? Tu es là ?
    La main d’Isaac se crispa puis se détendit.
    — Dieu merci, c’est toi, répondit Guillem d’une voix chevrotante. Je croyais que c’étaient des officiers. Je suis sûr que je l’ai tué.
    — Où es-tu ?
    — Devant. En haut des marches.
    — Une minute.
    Isaac et Yusuf retinrent leur souffle jusqu’à ce qu’ils entendent des pas s’éloigner dans le couloir.
    — Le diable s’en mêle ! s’exclama le nouveau venu. Ma lanterne s’est éteinte ! Pourquoi n’as-tu pas allumé les bougies ?
    — Je ne voulais pas attirer l’attention sur la maison, dit Guillem.
    — L’obscurité est encore plus suspecte. Quelqu’un est venu ?
    — En dehors de Manet ? Oui. Des individus ont crié et

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