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Révolution française Tome 2

Révolution française Tome 2

Titel: Révolution française Tome 2 Kostenlos Bücher Online Lesen
Autoren: Max Gallo
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seulement ôté la marque.
     
    Et c’est avec une détermination sombre, qu’on allume ici et
là des brasiers pour y brûler des archives qui rappellent que durant des
siècles la France fut un royaume.
    Et on brise les statues des rois.
    On va chercher au plus profond de la terre et de la mémoire,
afin de les extirper, de les détruire, les reliques des souverains.
    On se rend à l’abbaye de Saint-Denis, et dans les églises,
« sous prétexte d’avoir du plomb pour les armées, écrit le libraire Ruault,
on a exhumé tous les cadavres déposés dans les caveaux des églises. Mais c’était
pour qu’il ne reste rien de noble en France, pas même la poussière de ces morts.
    « On a creusé à Saint-Denis une grande fosse dans
laquelle on a jeté pêle-mêle tous les ossements des rois, des princes, des
princesses, etc., depuis le roi Dagobert et Mathilde sa femme qui vivaient au
VII e siècle, jusqu’à Louis XV et les enfants du comte d’Artois. Le
procès-verbal de la municipalité de Saint-Denis en fait foi… »
    Ruault a refusé de le publier dans Le Moniteur.
    Il est à la fois accablé et terrorisé.
    « La Révolution trouble la paix des morts et les
poursuit jusqu’au fond de leurs tombeaux… Elle porte avec elle ce triste
intérêt de la destruction absolue de ce qui a existé de plus grand en France
pendant onze siècles.
    « Tous ces monuments de la grandeur et de la vanité
humaine ont été détruits, brûlés dans la chaux…
    « Quel triste temps que celui où les vivants et les
morts sont également persécutés pour des votes et des opinions. »
    Et les premiers succès remportés, contre les Anglais à
Hondschoote le 8 septembre par le général Houchard, la capitulation de Bordeaux,
où les représentants en mission Tallien et Ysabeau organisent la terreur contre
les aristocrates et les fédéralistes girondins, et le siège de Lyon, la grande
ville contre-révolutionnaire dont la chute ne saurait tarder, semblent montrer
que la répression, la dureté impitoyable paient.
    Le Comité de salut public, chaque jour, grâce au télégraphe
optique de Claude Chappe qui relie les grandes villes de France à Paris, peut
établir un état de la situation d’un bout de la nation à l’autre.
    En Vendée, l’armée de Mayence commandée par le jeune général
Kléber et le général Marceau engage le combat contre les Vendéens et défait à
Cholet la grande armée catholique et royale.
    Elle n’est pas détruite. Elle passe la Loire à Saint-Florent
dans l’espoir de gagner la côte vers Granville, de faire sa jonction avec – on
l’espère, on le rêve – des corps de débarquement anglais et émigrés.
    Barère à la tribune de la Convention répète :
    « La Vendée, et encore la Vendée ! Voilà le
chancre politique qui dévore le cœur de la République ! C’est là qu’il
faut frapper. »
    Ils sont quarante mille Vendéens, accompagnés d’autant de
femmes et d’enfants, à tenter d’échapper, dans « cette virée de Galerne »
aux Bleus.
    Dans la foule se trouvent quatre ou cinq mille prisonniers
républicains qu’on commence à massacrer, puis qu’on épargne par peur des
représailles.
    L’armée catholique et royale marche donc vers le nord, commandée
désormais par La Rochejaquelein.
    Et le représentant en mission, Carrier, arrive à Nantes, pour
épurer ce pays chouan.
    Le garrot s’est donc un peu desserré autour du cou de la
nation. Le général Jourdan et le représentant en mission Carnot ont remporté le
16 octobre la victoire de Wattignies, sur les Autrichiens qui lèvent le siège à
Maubeuge.
    Reste Toulon, livrée aux Anglais et aux Espagnols.
    Le jeune capitaine Napoléon Bonaparte vient d’être désigné
par les représentants en mission Saliceti et Gasparin, pour prendre le commandement
de l’artillerie dans l’armée du général Carteaux qui assiège le grand port.
    Il faut arracher cette tumeur comme on a commencé d’éradiquer
le chancre vendéen.
    Et il faut pour y parvenir montrer qu’on est impitoyable.
     
    On va juger les députés girondins, arrêtés le 2 juin. Mais
cela ne suffit pas. Le 3 octobre, Billaud-Varenne, au nom du Comité de salut
public, monte à la tribune.
    « La Convention nationale, dit-il, vient de donner un
grand exemple de sévérité aux traîtres qui méditent la ruine de leur pays. Mais
il lui reste encore un décret important à prendre. »
    Il s’interrompt et, dans le silence pesant qui

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