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Robin

Robin

Titel: Robin Kostenlos Bücher Online Lesen
Autoren: Stephen R. Lawhead
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une relation contre nature avec un molosse noir qui avait été aperçu à
proximité du village.
    — Qu’est-ce qui s’est
passé ?
    — Les villageois ont
pourchassé le chien et l’ont tué. À leur retour, ils ont découvert que la femme
et le bébé avaient succombé aux mêmes blessures qu’ils avaient infligées à
l’animal.
    — Qu’est-ce que j’entends
là ! » les interrompit une voix à côté de Mérian, qui se retourna. Le
baron Neufmarché était en train de glisser sur la chaise vide à côté de la
sienne. D’un coup d’œil derrière lui, elle vit son père en pleine discussion
avec son voisin ffreinc. « Quelles idioties êtes-vous en train de raconter
à notre invitée ?
    — Rien d’important, sire,
répondit le jeune homme en battant aussitôt en retraite.
    — Nous parlions du fantôme qui
sévit dans la forêt des Marches, osa Mérian. En avez-vous entendu parler,
sire ?
    — Hmph ! jeta le baron.
Fantôme ou pas, cela m’a coûté cinq chevaux !
    — La créature a mangé vos
chevaux ? s’enquit la jeune femme, stupéfaite.
    — Je n’ai pas dit ça »,
répliqua Neufmarché. Tout sourire, il se rapprocha encore un peu plus près
d’elle. « J’ai perdu ces chevaux, à la vérité. Mais je suis plutôt enclin
à soupçonner quelque négligence des soldats.
    — Et celui qui a
disparu ? intervint le jeune homme.
    — Sur ce point, je crois qu’un
peu trop de boisson ou de soleil peut expliquer bien des choses. » Il
marqua une pause pour reconsidérer la question. « Pourtant, il faut
admettre que c’était un solide gaillard. Quoi qu’il se soit passé, l’incident
l’a profondément bouleversé. »
    Mérian frissonna à la pensée qu’une
créature sauvage et surnaturelle hantait la forêt, la forêt même qu’elle et sa
famille avaient traversée pour venir à Hereford.
    « Ma chère, reprit le baron en
souriant de plus belle, je vois que le sujet vous contrarie. Arrêtons de parler
de toutes ces horreurs. Tenez ! » Il attrapa de la main un saladier
contenant une pâle substance violette. « Avez-vous déjà goûté du frumenty*  ?
    — Non, jamais.
    — Alors il faut y remédier.
J’insiste. » Neufmarché lui tendit sa propre cuiller d’argent et poussa le
saladier devant elle. « Je suis sûr que vous allez aimer. »
    Mérian plongea le bout de la
cuiller dans le mets pâteux et porta le couvert à ses lèvres. C’était frais,
doux et crémeux. « C’est très bon, dit-elle en lui rendant sa cuiller.
    — Gardez-la, répondit
Neufmarché qui referma sa main sur les siennes. Un petit présent, pour rendre
grâce à votre présence lumineuse*.  »
    Consciente de la chaleur de sa
paume sur sa peau, Mérian essaya de retirer sa main. Mais il la tint plus fort
et, approchant sa bouche de l’oreille de la jeune femme, lui murmura :
« J’aimerais tant vous donner plus encore, ma dame. »

CHAPITRE 33
    À la tête de huit vaillants
soldats, le chevalier Guiscard ordonna à ses troupes de suivre les traces
laissées par les bœufs portés disparus. Comme attendu, la plupart des
empreintes allaient vers la vallée, dans la direction d’où les chariots étaient
venus. Quelques-unes, cependant, partaient de l’enclos pour rejoindre la
rivière proche après avoir longé le bas de la colline. « À moi,
soldats ! Par ici ! s’écria Guiscard dès qu’on l’eut prévenu de cette
découverte. Nous les tenons ! »
    Quand les hommes se furent
rassemblés, ils montèrent à cheval et partirent tous ensemble le long de la
rivière sur les traces des bœufs disparus. Ils passèrent au pied d’un des
châteaux en construction avant de contourner l’épaulement de la colline qui le
jouxtait. Ensuite, la piste continuait dans l’arrière-pays, en direction de la
forêt qui s’étendait à quelque distance au nord-est.
    Après avoir atteint le large sommet
herbu de la colline, l’équipe de recherche poussa vers la sombre étendue boisée
qui miroitait dans la brume de chaleur estivale. La piste était facile à
suivre, aussi les soldats galopèrent-ils sans peine à travers l’herbe haute, ne
ralentissant qu’à proximité des hêtres, des ormes et des sapins qui formaient
un rempart protecteur à l’orée de la forêt.
    Les traces y pénétraient en passant
entre deux grands troncs d’ormes, qui composaient une sorte d’immense portail
de bois. Il faisait assez sombre dans la forêt, mais les bêtes avaient

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