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Robin

Robin

Titel: Robin Kostenlos Bücher Online Lesen
Autoren: Stephen R. Lawhead
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étrange. »
Mérian s’étonnait de ne pas en avoir entendu parler.
    « Cet oiseau est plus grand
qu’un homme, que deux hommes ! Il peut apparaître et disparaître à
volonté, et fondre du ciel pour enlever des chevaux ou du bétail.
    — Vraiment ? »
    Il hocha la tête avec conviction.
Apparemment, le monstre était noir de la tête à la queue. Il avait des yeux
rouges luisants et un bec aussi affûté qu’une épée. À en croire son sourire, le
jeune homme semblait apprécier l’effet que ses paroles avaient sur sa voisine.
« Il peut dévorer un être humain d’un seul coup de bec, et distancer le
cheval le plus rapide.
    — Je croyais qu’il fondait du
ciel, fit remarquer Mérian, histoire de doucher un peu ses assertions
enfiévrées. Est-ce un oiseau, ou bien une bête ?
    — Un oiseau, insista le jeune
homme. Enfin, il a des ailes et une tête d’oiseau, mais un corps d’homme, en
plus gros. En beaucoup plus gros. Et il ne se contente pas de voler, il se
cache dans la forêt pour guetter ses proies.
    — Comment le savez-vous ?
s’enquit Mérian. Comment quiconque peut-il le savoir ? »
    Il pencha sa tête vers la sienne.
« Des soldats l’ont vu il y a à peine quelques jours.
    — Où ça ?
    — Dans la forêt des
Marches ! répondit-il avec assurance. Il a attaqué des chevaliers et des
soldats du baron. Ils sont parvenus à le repousser, mais ils ont perdu leurs
chevaux. »
    L’histoire était si étrange que
Mérian ne parvenait pas à savoir qu’en faire. « Ils ont perdu leurs
chevaux, répéta-t-elle avec une pointe de scepticisme. Tous ? »
    Le jeune homme hocha gravement la
tête. «  Et un chevalier.
    — Quoi ? » Elle n’en
croyait pas ses oreilles.
    « C’est la vérité,
s’obstina-t-il. Il a disparu pendant trois jours, mais il a finalement réussi à
se tirer sain et sauf des griffes de ce monstre, sauf qu’il n’arrive plus à se
souvenir de ce qui lui est arrivé. Certains prétendent que ce spectre vient de
l’Outremonde, et chacun sait qu’un mortel qui s’y rendrait ne pourrait se
rappeler le chemin du retour à moins, bien sûr, de manger la nourriture des
morts, ce qui le condamnerait à y rester à jamais. »
    Sans voix, Mérian ne parvenait qu’à
agiter la tête d’étonnement.
    « On ne parle plus que de ça à
la cour du baron, poursuivit le Ffreinc. J’ai vu l’homme à qui c’est arrivé,
mais il ne veut plus jamais aborder le sujet.
    — Pourquoi ça ?
    — Par peur de la créature qui
a laissé sa marque sur lui et reviendra réclamer son âme.
    — Pareille chose peut-elle
arriver ?
    —  Bien sûr* !  »
Le jeune homme hocha la tête de plus belle. « La chose s’est sue. Les
prêtres de la cathédrale ont défendu à quiconque de faire des sacrifices au
fantôme. D’après eux, c’est une créature des Abymes envoyée par le Diable pour
nous tourmenter. »
    Mérian sentit un frisson exquis la
parcourir, de peur autant que de fascination morbide.
    « Vous vivez au-delà des Marches*, et vous ne savez rien de l’oiseau fantôme ? s’étonna son voisin.
    — Rien, assura Mérian. Un
jour, j’ai entendu parler d’un grand serpent qui hantait un des lacs des
collines, à Llyntalin, je crois. Il avait une tête de serpent et la peau
visqueuse d’une anguille, mais des jambes pareilles à celles d’un lézard et de
longues griffes au bout des doigts. Il sortait la nuit pour dérober du bétail
et les entraîner dans les profondeurs du lac.
    — Un wyrm, lui apprit le jeune
homme d’un air entendu. On m’a raconté les mêmes histoires.
    — Mais c’était il y a
longtemps, avant la naissance de mon père. La bête a été tuée quand il était
enfant. Il disait qu’elle sentait si mauvais que trois hommes sont tombés
malades et qu’un autre est mort alors qu’ils essayaient de l’enterrer.
Finalement, ils l’ont brûlée sur place.
    — J’aurais aimé voir
ça », commenta le jeune homme. Soudain tout sourire, il se présenta.
« Je m’appelle Roubert. Et vous ?
    — Mérian, répondit-elle.
    — Paix et joie sur vous, dame
Mérian, cette nuit et toutes les autres.
    — Sur vous aussi,
Roubert. » Elle l’appréciait de plus en plus. « Vous avez déjà vu un
wyrm ?
    — Non, admit-il. Mais dans un
village non loin de notre château en Normandie, un enfant est né avec une tête
de chien. C’est comme ça que le père a su que sa femme était une sorcière. Elle
avait eu

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